L’Etat au secours de la CBC

La COBAC a présenté sa décision comme « une mesure de sauvetage afin d’éviter sa liquidation, car le coût d’une faillite bancaire est exorbitant en l’absence d’un fonds de garantie actif… et la défaillance d’un établissement de crédit peut mettre en péril les autres banques par effet de contagion ».

L’Etat tient simplement à « assurer la protection des dépôts des épargnants en tant qu’autorité monétaire ».

Pour éviter un tel risque, l’Etat va participer au capital de la banque à hauteur de 20%, ce qui en ferait le premier actionnaire, devant les 27 qu’elle comptait et dont le plus important était la société DEG, 15%. Puis venaient Yves Michel Fotso, 14,51%, Victor Fotso, 10,61%, Dawney Ltd, 9,67%, SnacTiard, 8,90%, Daouda Abassi, 7,14%. Toutefois, l’addition des parts de ses membres confère à la famille Fotso une majorité relative de 25,12%. Cela ne devrait pas pouvoir empêcher l’Etat de dicter la conduite à suivre.

Le ministre de l’Economie et des Finances, Essimi Menye, s’est montré très critique envers le président du Conseil d’administration de la CBC, sans jamais le nommer personnellement. « Nous lui avons donné plus d’un an pour refinancer le capital de la banque. Mais il n’en a pas été capable. Les fonds de la banque ont été investis dans les entreprises du groupe, et, aujourd’hui, ils sont incapables de rembourser. Si l’Etat rentre dans le capital c’est parce qu’il dispose de ressources suffisantes pour supporter la CBC, et cette fois, il sera partie prenante parce qu’il faut que la banque retrouve son ratio prudentiel. »

Protection des épargnants

La participation de l’Etat n’est pas encore connue. Elle sera déterminée par le plan de restructuration de l’administrateur provisoire. Le ministre prévient qu’elle n’excédera pas 20% de l’enveloppe nécessaire à la restructuration. Il se défend aussi de toute volonté de l’Etat de nationaliser la CBC. Il tient simplement à « assurer la protection des dépôts des épargnants en tant qu’autorité monétaire ». Le solde des besoins devrait être couvert par les apports des investisseurs financiers, que devrait rassurer la présence de l’Etat.

Après Amity Bank, l’Etat vient une nouvelle fois au secours d’une banque. Pour la CBC, les déboires se poursuivent. Sa filiale tchadienne est déjà passée sous le contrôle de la COBAC et elle n’a pu ouvrir sa filiale en Guinée équatoriale, malgré la condamnation de Malabo par la Cour commune de justice et d’arbitrage de l’OHADA, en mai dernier, à lui payer environ 76 millions d’euros.

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