La BM déplore les lenteurs des réformes économiques et sociales

…insistant entre autres défis sur la transparence dans la gestion des ressources pétrolières et l’assainissement du climat des affaires peu favorable aux investissements.

Pays ayant franchi en avril 2006 l’initiative PPTE (pays pauvres et très endettés) de la cette institution, le Cameroun affiche un taux de pauvreté de 39,9% pour une population totale estimée à plus de 18 millions d’habitants, contre 40,2% en 2001, selon la dernière enquête auprès des ménages en 2007.

Mme Obiageli a déclaré lors d’une conférence de presse que cette performance est loin de satisfaire les attentes dans la réalisation de son processus de développement et ne reflète pas le potentiel économique de ce pays dont il est attendu de jouer pleinement son rôle de leader dans sa région, l’Afrique centrale.

Elle a réaffirmé le rôle des députés de l’Assemblée nationale qu’elle venait de rencontrer pour accompagner ce processus qui, d’après elle, nécessite des actions plus concrètes dans les secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’énergie, des transports et de la gestion des finances publiques pour véritablement permettre d’améliorer les conditions de vie des Camerounais.

Ces critiques ont déjà été exprimées dans un rapport de la Banque mondiale du 28 mai 2009 sur la politique budgétaire pour la croissance et le développement du Cameroun, rendu public à l’occasion de la visite de Mme Obiageli.

D’après ce rapport, la croissance réalisée par ce pays (3% en 2009) est décevante.

“Le sous-emploi est très élevé et risque d’entraîner des désordres et une instabilité sociale”, souligne-t-il, notant par ailleurs un “fossé entre zones rurales et urbaines, entre provinces (régions) et entre paysans et autres groupes socioéconomiques”.

Il relève que “la dépense publique dans le secteur de la santé reste faible au regard des normes internationales : la part du secteur santé dans le total du budget de fonctionnement est estimée à environ 8%, très au-dessous de la norme d’Abuja (adoptée par l’Union africaine en 1991) qui est de 15%”.

Le secteur agricole est décrit comme étant “gravement sous- financé” et les agriculteurs, qui représentent l’immense majorité des pauvres dans les zones rurales, passent pour le seul groupe à avoir connu une aggravation de la pauvreté entre 2001 et 2007 : le taux est passé de 84% à 89%.

Parmi les facteurs évoqués pour expliquer les mauvaises performances économiques et sociales, est citée la mauvaise gouvernance, sa traduisant par la corruption aux proportions sans cesse croissantes.

Face à la presse, la vice-présidente de la Banque mondiale a plaidé pour l’application de l’article 66 de la Constitution camerounaise sur la déclaration des biens des responsables de la sphère politico-administrative, la décrivant comme une importante mesure de prévention des détournements des deniers publics.

Arrivée samedi, Mme Obiageli s’est entretenue lundi avec le président camerounais Paul Biya. Elle a également eu des discussions avec les ministres des Finances, Essimi Menye, et de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du territoire, Louis Paul Motaze, puis avec la société civile.

Selon un communiqué de presse publié vendredi par le bureau de la Banque mondiale au Cameroun, cette visite visait à approfondir “le dialogue et les échanges avec la partie camerounaise sur (..) la gouvernance, la gestion des finances publiques, la performance du portefeuille de projets financés par la Banque, l’énergie y compris le projet d’aménagement hydroélectrique de Lom Pangar, le climat des affaires, la gestion des ressources naturelles, etc.”

Membre de cette institution depuis 1963, le Cameroun reçoit d’elle une assistance consistant à l’aider à réaliser une croissance économique durable tout en luttant contre la pauvreté. Le portefeuille de la banque au profit de ce pays comprend 21 projets actifs pour un montant total de 819 millions de dollars US.

Ces projets couvrent les secteurs des infrastructures ( transport, énergie, mines, etc.), de l’agriculture, du développement rural et du secteur privé.

Le gouvernement camerounais a publié en novembre un Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE) pour la période 2010-2020 qui prévoit une croissance économique moyenne de 6% par an au cours des 10 prochaines années.

La Banque mondiale annonce la préparation d’une nouvelle stratégie pour la période 2010-2013 qui servira à mieux appuyer cette vision du développement.

Ancien membre du gouvernement nigérian, Obiageli Kathryn Ezekwesili a été nommée vice-présidente pour la région Afrique de cette institution en mai 2007.

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