Droit et Devoir patriotique de savoir plus sur ceux qui nous informent au quotidien

Sur quel base est recruté un journaliste, et pour quel salaire?
Les ressorts de l’univers médiatique camerounais sont bien singuliers. Surtout lorsque l’on se retrouve dans l’espace de la presse à capitaux privée distincte de celle à capitaux publics. L’un des éléments de cette singularité porte sur l’alea qui entoure le recrutement dans la profession ou l’embauche comme journaliste dans un organe de communication écrit ou audiovisuel. Car dans les médias privés Camerounais, le recrutement des journalistes ne repose généralement pas sur des critères préétablis. Dans 90% des cas les journalistes sont recrutés par des mécanismes de cooptation en fonction des affinités amicales, familiale, tribale, intellectuelle et même émotionnelle entre le postulant et le patron, sinon certains cadres de la maison. Les concours ou les tests de sélection des candidats à emploi ou à un poste vacant sont rares. En clair, les diplômes académiques ou professionnels ne constituent pas des exigences prééminentes pour les employeurs. Reste que dans certains médias constitué sous forme d’entreprise de presse, le journaliste sorti de l’école de journalisme avec un Dstic (diplôme en science de l’information et de la communication) ou une licence professionnelle en journalisme commence avec une base de 100.000 Fcfa à titre de prime de stage. Une fois confirmé, son salaire oscille autour de 125 à 150.000 Fcfa. Quelques fois, il existe des désagréments ou des manquements de la peur des patrons de presse. C’est ainsi qu’un journaliste mis en stage pré emploi par une lettre d’engagement à l’essai pourrait toucher 70.000 Fcfa. Après, cette il connaît un contrat pré emploi avec 120 000 Fcfa. En bref, il faut souligner que la base salariale d’un journaliste confirmé dans certains quotidiens de la place est de 150.000 Fcfa. Leur prime de responsabilité varie entre 10 et 15.000 Fcfa. Reste que parfois la période d’essai peut durer plus de deux ans et demi alors que les délais légaux sont de six mois. Dans d’autres journaux, notamment les hebdomadaires, le salaire d’un journaliste confirmé est de oscille entre 30 et 45.000 Fcfa. Peu importe qu’il soit titulaire d’un diplôme de l’enseignement supérieur ou pas. Dans les grands journaux, la pige est de 5000 Fcfa pour un article d’environ 3000 signes. En conclusion, personne ne respecte la catégorisation prescrite par la convention collective signée le 12 novembre 2008.

Le salaire reçu, permet-il de joindre tous les bouts chaque mois, quelles sont les grandes dépenses personnelles?
Le salaire est très insuffisant et irrégulier. Prenons le cas d’une ville comme Douala ou Yaoundé ou des studios modernes coûtent 50 à 60.000 Fcfa comment peut se loger un journaliste qui touche 100.000 Fcfa, même s’il est célibataire sans enfant? Que fera alors celui qui est marié? Que dire des dépenses de taxi qui peuvent être de 2000 Fcfa par jour dans une ville comme Douala? Que Pourra-il faire s’il a besoin d’au moins 2500 Fcfa pour couvrir ses besoins journaliers de nutrition? Que dire des prévisions pour des cas de maladie?

Quelles sont les difficultés quotidiennes à aller à la source des informations?
D’emblée, faut-il dire que n’ayant pas de prime pour se vêtir, le journaliste se présentant devant une source avec des vêtements usés est perçu comme un drapeau de misère. Hormis les journaux comme Le Messager, La Nouvelle Expression, Le Jour et Mutations qui accordent des frais de reportage (transport et téléphone) à leurs journalistes, les autres journaux brillent par l’abandon du reporter. A Mutations par exemple, il y a une période où un journaliste confirmé a droit à 7.500 Fcfa par semaine pour ses reportages dans la ville de Yaoundé. Dans un autre organe comme Le Messager, suivant l’appréciation du rédacteur-en –chef, les frais de reportage varie de 500 à 2000 Fcfa pour un papier travaillé dans la ville du siège du journal. Dans ce journal, un Correspondant régional a droit à un forfait oscillant entre 25 et 30.000 Fcfa pour ses reportages.

En zone provinciale et en zone rurale, quels sont les outils de travail? L’accès à Internet, y a -t-il possibilité de l’avoir au lieu du travail et/ou à domicile?
Il n’y a de spécifié. Comme son confrère qui exerce en ville, il se déplace à l’aide d’un mototaxi ou d’un moyen de transport commun. En zone rurale, il n y a pas de connexion sinon à fort prix. Les agences des grands quotidiens n’ont pas de connexion. Les journalistes doivent se rendre dans les cybers pour expédier leurs papiers. Reste que certains journalistes disposent, à titre personnel des Laptops avec connexion Internet. Au siège du journal Ouest-Echos basé à Bafoussam, il existe une connexion Internet comme dans celui des grands quotidiens de Douala et de Yaoundé.

Y’ a t-il un syndicat pour les journaliste du secteur privé?, si oui comment gère-t-il le problème de ceux/celles-ci?
Il existe au moins quatre syndicats pour les journalistes, qu’il soit du secteur privé ou public. Les deux les plus actifs sont le Snjc (Syndicat national des journaliste du Cameroun) et le Sjec ( Syndicat des journaliste
employé du Cameroun). C’est grâce au déploiement desdits syndicats qu’on abouti à l’élaboration et la signature de la Convention collective des journalistes et métiers connexe au Cameroun.

Quelle est la forme de communication entre les journalistes et leur représentant syndical?
L’usage des Sms et mails list constituent les principaux modes de communication des journalistes syndiqués (ils sont très peu). Parfois, des réunions sont programmées.

Le nombre de journalistes est-il connu par tous?
Il existe des estimations. En mai 2005, l’Union des journaliste du Cameroun (la plus grande association des journalistes du pays) a produit un répertoire dans lequel est recensé environ 800 journalistes du privé comme du public et « auxiliaire de la profession ».

Quelles sont les grandes revendications du syndicat?
Elles portent principalement sur l’application des salaires adoptées dans la Convention collective, le payement réguliers desdits salaires, l’accord des possibilités de formation de perfectionnement des recyclages aux journalistes formés généralement sur le tas.

Au cas où il n’y aurait pas de syndicat, comment les journalistes s’organisent-ils?
Avec le travail fait par les syndicats les journalistes entrent en grève ou saisissent les juges et les autorités administratives compétentes en cas de conflit professionnel individuel ou collectif.

Quelle relation y a-t-il entre les journalistes du secteur privé et ceux/celles du public?
Elles de deviennent de plus en plus bonnes et cordiales. Au fil des temps, les clivages des années 1990 s’estompent. La diversité et la différence des contenus éditoriaux ne sont plus des champs d’affrontement. Les journalistes «sérieux» se connaissent et se fréquentent qu’ils soient du privé ou du public. Surtout que depuis le début des années 2000, certains journalistes formés à l’Esstic ( Ecole supérieur des sciences et techniques de l’information et de la communication), une srtucture appartient à l’ETAT et où l’on entre sur concours, travaillent aussi pour certains médias privés, notamment Mutations.

Pour terminer, être journaliste dans le secteur privé, est-il bien à conseiller aux jeunes?
C’est pour l’épanouissement intellectuel, oui. Mais matériel, non. Cependant, il ne faudrait pas être fataliste. Dans la vie rien n’est statique. Tout est dynamique. Et petitement des entreprises de presse se construisent au Cameroun. Il faut juste un peu de génie et beaucoup de témérité pour faire changer positivement la donne.

Est-ce que les raisons sont connues des journalistes? si oui lesquelles? Que vous disent les agences de presse?
Les patrons des organes ou des groupes de presse expliquent que l’univers médiatique est frappé par une crise globale. A les en croire, même les grands groupes de presse basée en Occident sont en proie à des difficultés d’ordre économique. Et comme témoin, l’on brandi les grèves récurrentes du personnel de Radio France International (Rfi). Au Cameroun, les agences de presse ne font pas partie du paysage médiatique. Même l’agence gouvernemental, Camnew, parait anachronique et obsolète dans son fonctionnement.

Le journaliste Guy Modeste DZUDIE répond au numéro téléphonique suivant: +237 99 03 79 71
Interview concue et réalisée par Lydie Seuleu, Patriote Africaine


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http://www.camer.be/index1.php?art=8276


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