Aloysius Katsina-Alu, 68 ans, a prêté serment devant Idris Kutigi, qui prend sa retraite jeudi à 70 ans, l’âge limite prévu pour cette fonction, lors d’une cérémonie à laquelle a assisté l’AFP.
Habituellement, c’est le chef de l’Etat qui préside cette cérémonie mais M. Yar’Adua est hospitalisé en Arabie saoudite depuis plus d’un mois, en raison d’une affection cardiaque.
Certains avocats estiment que la cérémonie de mercredi est illégale.
“Toute l’idée de faire prêter serment un nouveau juge en chef par son prédecesseur est une plaisanterie et quelque chose d’illégal”, a déclaré à l’AFP Femi Falana, avocat influent et président de l’Association des Barreaux ouest-africains.
M. Kutigi a de son côté soutenu que bien qu’il s’agisse d’une première au Nigeria, la prestation de serment de mercredi était bien légale.
L’absence du président, qui a quitté le Nigeria le 23 novembre, commence à peser sur le fonctionnement de la nation car les rênes du pouvoir n’ont pas été formellement transmises au vice-président, Goodluck Jonathan, pour qu’il puisse assurer l’intérim.
Ce week-end, depuis Jeddah, Umaru Yar’Adua a cependant signé un budget supplémentaire qui avait été approuvé par le Sénat et va désormais pouvoir être exécuté, a indiqué à l’AFP le porte-parole de la présidence, Olusegun Adeniyi.
Alors que des voix s’élèvent pour réclamer un transfert des pouvoirs au vice-président, et même pour demander au président de démissionner, le ministre de la Justice, Michael Aondoakaa, a déclaré que M. Jonathan ne pouvait assurer l’intérim car le président ne l’y avait pas autorisé.
M. Yar’Adua n’est pas dans l’incapacité mentale ou physique d’assurer ses fonctions, a-t-il soutenu devant la Haute cour fédérale d’Abuja.