Héritage d’un passé colonial proche, la France joue encore aujourd’hui un rôle de puissance militaire en Afrique. Elle a d’ailleurs été longtemps la seule puissance à posséder sur ce continent des bases militaires permanentes et à y maintenir près de 10 000 soldats cantonnés ou en opération. La France est en outre liée avec plusieurs États africains par des accords militaires de coopération ou de défense, ces derniers justifiant au plan juridique les interventions armées de la France dans ses anciennes colonies.
Le bras armée du néocolonialisme français en Afrique
Cette « spécificité française » constitue l’une des facettes d’une politique mise en place lors des indépendances africaines autour de 1960, visant à maintenir les pays nouvellement indépendants dans le giron de la France. L’objectif était de préserver les intérêts économiques de l’ancienne métropole (pétrole, uranium, bois, etc.) et de permettre à celle-ci de conserver un rang de puissance mondiale tout en maintenant les pays africains dans la sphère d’influence occidentale dans un contexte de Guerre froide. A cette stratégie, il faut ajouter une forte tradition coloniale de l’armée et d’une partie de la classe politique française, soucieuse de défendre l’ « Empire » et parfois teintée d’idéologie paternaliste, voire raciste. Cette défense est liée à l’obsession de voire la France « tenir son rang » dans le monde. Le « complexe de Fachoda », du nom de la bataille perdue par l’armée française en 1898 face aux Anglais, en est une bonne illustration. Il se caractérise par la peur de voir tomber des pays françafricains dans le giron anglophone.
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