L’initiateur de la plainte contre Paul Biya interpellé

Abba Aboubakar, le président général de la Révolution camerounaise du peuple uni (RCPU) vient d’introduire à la Cour suprême, un recours contre le président Paul Biya pour violation flagrante la loi numéro 91-20 du 16 décembre 1991, fixant les conditions d’élection des députés à l’Assemblée nationale, modifiée et complétée par la loi n° 97-13 du 19 mars 1997 et par celle n° 2006 /009 du 29 décembre 2006 en son article 10, qui stipule que « lorsqu’il se produit une vacance définitive par suite de décès, démission du titulaire ou du suppléant, ou par toute autre cause dans une circonscription électorale, il est procédé à des élections partielles dans tous les douze mois qui suivent la vacance ».

Il se trouve malheureusement que des députés sont décédés sans que l’Exécutif n’apprécie l’opportunité de convoquer le corps électoral pour des partielles. Or Abba Aboukar qui est leader d’un parti politique dont les principaux bastions sont à l’Est et dans le septentrion (Djerem), est issu d’un département qui n’a droit qu’à un seul député.

« A la suite de la validation de leur mandat parlementaire, les députés dont les noms mentionnés ci-dessous et par circonscription, ne font plus partie de l’effectif des parlementaires à l’Assemblée nationale du Cameroun du fait de leur décès il y a plus de deux ans pour certains. Il s’agit de : Abdoul Kadri Bello (département du Djerem), Nkellé Mboé Palmy william (Kumba centre), Makembé Bebey Emmanuel (Wouri Centre), Mohamadou Gassimou (Mayo Rey), Emama Marius( Lom et Djerem), et Ibrahim Antoine Désiré (Lom et Djerem »).

Le nombre constitutionnel de parlementaires fixé à 180 n’est pas respecté. Le plaignant ne tolère pas un tel état des choses. Pour lui : « Il n’est pas normal que pendant que les autres régions bénéficient de l’apport substantiel de leurs élus en terme de microprojets et surtout de la représentativité au moment de la prise des grandes décisions que certaines en soient disqualifiées injustement. Ce n’est pas seulement le cas du Djerem qui fait problème. Même dans les soi-disant grands partis politiques, la désignation des candidats obéit à une logique géostratégique.

Autrement dit, un député peut selon le cas représenter une sensibilité précise. Même quand il y en a 5 dans un département, chacun représente un espace géographique précis. Je trouve criminel le silence de Monsieur Biya par rapport à cette situation », martèle Abba Aboubakar, qui s’est résolu de porter l’affaire par-devant les structures de la Cour suprême.

Ce à quoi Abba Aboubakar s’attend après l’examen de ladite recours, c’est que la Cour suprême déclare l’ouverture des vacances définitives aux postes des députés décédés à l’Assemblée nationale du Cameroun ; qu’elle déclare le président Paul Biya coupable de violation de la loi, et enfin qu’elle déclare l’organisation des élections partielles en vertu de l’article 10 de la loi du 16 décembre 1991, modifiée par celles du 19 mars1997 et 19 décembre 2006 précitées. La Cour suprême qui vient d’effectuer sa rentrée solennelle avec tant d’engagements contenus dans les discours peut-elle commencer à les transformer en actes concrets ?

La plainte initiée par Abba Aboubakar, fait des vagues au sein du sérail politique. En riposte, le pouvoir vient de mettre en branle son rouleau compresseur. Trois personnes se présentant comme des gendarmes en service à la direction générale de la recherche extérieure (DGRE) sont allés le cueillir mercredi 3 mars 2010 à son domicile du quartier Kondengui où il a été conduit pour leur immeuble siège. A en croire les sources proches du concerné qui donnent cette information Le Messager, les pandores voulaient savoir les ressorts qui fondent sa démarche de traduire le chef de l’Etat devant la Justice.

« Parce que c’est lui qui incarne les institutions », répond-il. La gendarmerie chercherait à savoir si Abba Aboukar ne serait en collusion avec des forces étrangères en insistant sur la large diffusion de son initiative dans la presse locale. Relâché après sa première interpellation de mercredi, Abba Aboukar a de nouveau été entendu hier jeudi à la DGRE de 11h à 16h. On le soupçonne de vouloir déstabiliser le régime en soulevant les masses pour perturber la prochaine élection présidentielle.

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