Déclaration de Diaspora pour la Modernité

Déclaration de Diaspora pour la Modernité

Intimidation des média, des journalistes

et bafouement des droits fondamentaux des Camerounais

par le régime néocolonial de monsieur Paul Biya

Réf : DM10DC01

Diaspora pour la Modernité, une organisation citoyenne de la Diaspora camerounaise basée au Canada, joint sa voix à celles des autres compatriotes épris de liberté de par le monde et à celle du bureau mondial de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) pour dénoncer avec la dernière énergie l’escalade de la répression des journalistes, des medias et des membres de la société civile par le régime antidémocratique de M. Paul Biya.

Présentement le rouleau compresseur du gouvernement de Yaoundé s’est mis en branle contre Thierry Ngogang, Anani Rabier Bindzi, Alex Gustave Azebaze et l’universitaire Manassé Aboya Endong simplement pour avoir participé à un débat public, sur un sujet d’actualité et d’intérêt éminemment public qu’est le détournement des deniers publics. En effet, les cinq hommes de médias sont persécutés pour avoir tout simplement pris part, en juin 2008, en compagnie de Jean Marc Soboth, à une émission de débat « Cartes Sur Tables » sur la chaîne de télévision STV, émission se portant sur les enquêtes policières autour d’anciens gestionnaires des derniers publics soupçonnés de corruption.

Hier, ce sont les compatriotes Serge Sabouang et Hervé Nko’o, respectivement directeur de publication du bimensuel La Nation et reporter à l’hebdomadaire Bebela, qui étaient Interpellés arbitrairement sans mandat d’amener et détenus dans les cellules de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) à Yaoundé, simplement pour avoir osé enquêter sur des allégations de malversation financière autour de l’achat d’un bateau de luxe pour le compte de la société nationale des hydrocarbures (SNH).

Quelques mois auparavant, ce sont plusieurs associations de défense de journalistes dont notamment la Fédération Internationale des Journaliste,  Reporters sans frontières, le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), qui protestaient contre  la détention arbitraire de Harrys Robert Mintya du journal Le Devoir et Bibi Ngota de Cameroon Express.

On ne peut fermer cette liste non exhaustive des victimes de la répression sauvage des média sans mentionner Lewis Medjo, directeur de publication du défunt journal La Détente Libre, Jean-Bosco Talla, directeur de publication de l’hebdomadaire Germinal, Duke Atangana Etotogo, rédacteur en chef de Germinal Hebdo, Pius Njawé, fondateur et directeur de publication du journal Le Messager qui ont eux aussi subi dans le passé la même persécution pour des raisons fallacieuses des mains du régime de M. Biya.

La société civile et les simples citoyens ne sont pas du reste. Le maire de Penja-Njombé, pourtant issue du parti au pouvoir, le RDPC, Paul Éric Kingué croupit toujours en prison pour avoir dénoncé la continuation de la colonisation au Cameroun. Lapiro de Banga, musicien populaire et activiste de la société civile croupit toujours en prison à Douala pour avoir exprimé son opposition à la modification frauduleuse de la constitution du pays, modification faite dans le seul but d’accorder une immunité à vie et de  permettre au dictateur Biya de continuer à superviser la décadence et la recolonisation du Cameroun comme il le fait depuis 28 ans. Les concurrents potentiels de M. Biya dont entre autres ses anciens proches collaborateurs connus sous le cigle de G11 sont toujours incarcérés sans procès justes et équitables prouvant véritablement leur culpabilité, du simple fait de leur potentiel appréhendé de concurrents pour le pouvoir suprême.

Ce triste constat démontre de façon claire et nette à tous ceux qui doutent encore de la détermination de M. Biya et de son régime à étouffer dans l’œuf toute circulation d’information légitime et toute possibilité de débats contradictoires sans lesquelles les Camerounais ne peuvent valablement échanger sur les grands enjeux de leur société. Ce faisant M. Biya et son régime font l’apologie de la pensée unique et de l’obscurantisme dignes d’une autre époque lointaine, alors que le reste du monde est irréversiblement à l’heure de la mondialisation des droits fondamentaux de la personne, des communications libres, des débats contradictoires et de la démocratie réelle.

Heureusement que les camerounais ne sont pas dupes ; Ils comprennent clairement que toutes ces manœuvres d’intimidation préparent le terrain pour le prochain holdup électoral qui se fera comme par le passé, en 2011 pour installer frauduleusement de nouveau M. Biya « sur son trône éternel», à travers des élections entièrement anti-démocratiques, et ce malgré le grossier maquillage démocratique de façade  habituel qui ne trompe plus personne.

Face à cette situation d’intimidation généralisée et  face aux réflexes antidémocratiques du système RDPC de M. Biya, DIASPORA POUR LA MODERNITE/DIASPORA FOR MODERNITY exige du gouvernement de Yaoundé :

  1. De mettre immédiatement fin à ces violations de la liberté de la presse qui entravent la libre circulation de l’information au Cameroun;
  2. D’organiser des procès justes et équitables qui permettront à ces compatriotes qui croupissent sans jugement dans des prisons ou subissent des intimidations injustifiées de bénéficier pleinement de leur droit légitime à être défendu de façon équitable;
  3. D’instituer une justice équitable qui dépénalise les délits de presse à l’endroit de journalistes;
  4. D’instaurer des institutions véritablement indépendantes dans les domaines de l’organisation des élections, du combat contre la corruption, de la justice,  de la protection du droit fondamental du citoyen, du parlement et de la décentralisation. Sans de telles institutions  véritablement indépendantes, notre cher et beau pays, le Cameroun continuera à trôner à la tête des régimes corrompus, mafieux et bananiers de ce monde, comme c’est constamment le cas depuis 28 ans.

Diaspora pour la modernité est entièrement solidaire du peuple camerounais dans sa longue bataille pour se libérer, se relever et se moderniser. Nous invitons tous les compatriotes d’où qu’ils soient à ne pas lâcher la pression patriotique contre les pourfendeurs de notre nation. Par delà les atermoiements et les vicissitudes de l’histoire, le pays de nos ancêtres, pourra parfois plier, mais ne rompra jamais; Il restera toujours débout.

Montréal, le 03 mars 2010

M. Michael FOGAING

Membre du Directoire de Diaspora pour la Modernité

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