Nigeria: La peur de l’assaut sur Maiduguri

La foule se rassemble autour d'une carcasse de voiture calcinée par un attentat de Boko Haram, le 1er juillet 2014 à Maiduguri au Nigéria (AFP PHOTO/STRINGER)
Vent de panique, à Maiduguri, la plus grande ville du nord-est du Nigeria. Selon Sahara Reporters, dans cette ville d’environ 2 millions d’habitants “les familles et le personnel civil des deux grandes casernes militaires de la capitale de l’Etat de Borno sont évacués. Une lettre annonçant la prise imminente de la ville circule. La lettre, en haoussa [langue la plus parlée dans la région] détaille l’attaque prévue sur Maiduguri et précise que le chef Boko Haram en personne, Abubakar Shekau, dirigera l’opération.”

Les villes du nord-est du Nigeria tombent les unes après les autres depuis une dizaine de jours. Et la situation humanitaire est explosive, d’après le quotidien Nigerian Tribune. Ce titre, plutôt proche de l’opposition, s’appuie sur les propos alarmants du gouverneur de l’Etat de Borno, le Dr Rabiu Kwankwaso, qui a déploré “le déplacement de quatre millions d’habitants”. 

L’armée nigériane est sous le feu nourri de la critique. Après avoir nié tout le week-end dernier la perte de la ville stratégique de Bama [ville située à 75 km de Maiduguri], le général Chris Olukadé, porte-parole de l’armée, a déclaré sans coup férir sur Twitter : “Je suis heureux d’apprendre que l’armée a repris le contrôle de Bama.” Qui croire ? se demande The Guardian de Lagos. Le nouveau chef d’état-major, le général Alex Badeh, avait pourtant annoncé la rupture de ce verrou. 

Et à lire Sahara Reporters, il n’en est rien : “Récemment encore, l’armée a été en proie à des allégations selon lesquelles des officiers sont régulièrement ‘achetés’ par Boko Haram et sont même de connivence avec les insurgés pour coordonner les attaques.” Or, comme le rappelle le principal journal en ligne, le pays le plus peuplé d’Afrique et première économie du continent a consacré cette année 20 % de son budget (4,5 milliards d’euros) à son armée. Ce qui en fait la proportion la plus élevée depuis la guerre civile de 1967-1970 au Biafra. Mais le journal craint surtout que le nord-est du pays ne soit “laissée” aux sanglantes milices d’autodéfense. Une défaite assurée.

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