Des pancartes et banderoles saisies par les forces de l’ordre et de défense. Des tee-shirts des militants du SDF en lambeaux. Des militants de la section de Douala III violentés et interdits de défiler. Des bousculades entre forces de l’ordre et militants du SDF. Des menaces «d’embarquer les militants récalcitrants». Tel est le scénario observé entre autres à Douala, lors de la célébration de cette 38è édition de l’Etat unitaire, couplée aux cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification.
Après le défilé des forces armées et police, les établissements universitaires et scolaires, celui des associations et partis politiques a connu une trêve de plus d’une demie heure. Car après le passage du RDPC, le SDF tarde à faire son apparition, suite à l’affrontement observé entre les forces de l’ordre et les militants de cette formation politique qui exigeaient de défiler avec des pancartes. «Il n’est pas question que le SDF passe devant la tribune officielle avec de tels messages, lance un haut gradé de la police présent sur les lieux de l’affrontement. Les gens su SDF sont des Camerounais comme tout le monde et ils se doivent par conséquent de respecter la loi. Nous ne voulons pas de messages au défilé».
Ce que ne comprend pas Alfred Takou, membre de la section de Douala II. «Pourquoi on n’a pas empêché le RDPC de défiler avec des messages ? S’il y a deux lois dans ce pays, qu’on nous le dise». En fin de compte, le SDF qui menaçait de boycotter le défilé, sous la houlette de l’Honorable Jean Michel Nintcheu, a obtenu de passer devant la tribune officielle, après négociations, avec la pancarte portant la mention : «Nous voulons les vrais chiffres du recensement», tandis que celles portant sur «la dépénalisation des délits de presse», «non à l’assassinat des journalistes», «plus jamais d’autres Bibi Ngota», ont été censurées par les pouvoirs publics. Néanmoins, M. Waffo, cadre du SDF, considère comme une grande victoire, la concession faite par les forces de l’ordre : «le SDF est un grand parti qui a son mot à dire dans la gestion de la cité. Après 50 ans d’indépendance, les mentalités doivent évoluer, les politiques managériales aussi. Le RDPC ne doit plus se considèrer au Cameroun comme en terrain conquis».
Focal: Le FUC boycott le défilé
Contrairement aux années antérieures, le Front uni du Cameroun (FUC) n’a pas pris part au défilé du 20 mai à la Place de l’UDEAC. Une mésentente entre le président de cette formation politique et le préfet du Wouri au sujet du billet d’accès à la tribune d’honneur, est au centre du litige. Jean Njeunga :«Je ne peux pas comprendre qu’un administrateur qui se croit tout permis puisse ainsi traiter un président national de parti politique. J’ai toujours mon billet de la tribune d’honneur depuis des années. C’est un droit et non une faveur». Et de poursuivre : «Le secrétaire général de la région a dit que c’est le préfet qui devait nous recevoir et trouver une solution à notre problème. J’ai fait trois heures à son bureau pour rien alors qu’il recevait quelqu’un d’autre». Telle est la raison avancée pour le boycott de ce défilé. A l’instar du président du FUC, d’autres leaders disent avoir été frustrés de l’attitude de l’autorité administrative et demandent une «démocratisation» de la distribution des billets d’invitation à la tribune d’honneur.