Boko Haram a revendiqué mardi soir la sanglante attaque de la ville de Baga

Le Cameroun a envoyé des contingents militaires pour... (Photo: AFP)

Boko Haram a revendiqué mardi soir la sanglante attaque de la ville de Baga, alors que le Nigeria et ses voisins discutaient à Niamey des moyens d’unir leurs forces contre le groupe islamiste qui menace de déstabiliser la région.

«Nous avons tué le peuple de Baga. Nous les avons en effet tués, comme notre Dieu nous a demandé de le faire dans Son Livre», déclare le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, dans une vidéo de 35 minutes publiée sur YouTube.

Cette revendication n’est pas une surprise, de nombreux témoignages ayant été recueillis sur les atrocités commises par les combattants de Boko Haram au cours de cette offensive.

L’attaque début janvier contre cette ville du nord-est du Nigeria et plusieurs localités des rives du lac Tchad est «la plus grande et la plus destructrice» des six années d’insurrection de Boko Haram et a fait «des centaines» de morts, voire plus, selon Amnesty International.

 

La procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a annoncé mardi que ses services «rassemblaient des informations» sur l’attaque.

Aucune indication n’est donnée sur la date ou le lieu de l’enregistrement de Boko Haram qui a été diffusé alors que le Nigeria et ses voisins ont discuté mardi à Niamey des moyens d’unir leurs forces contre les islamistes.

Treize pays africains et non africains participaient à cette réunion dans la capitale du Niger.

Au cours de la réunion, le Nigeria a manifesté son mécontentement après le retrait des contingents nigériens et tchadiens avant la sanglante offensive contre Baga.

Les membres de Boko Haram s’étaient emparés à cette occasion de la base de la force régionale formée pour lutter contre eux, alors que le Tchad et le Niger en avaient retiré leurs soldats.

«Je note avec consternation le retrait des contingents militaires du Tchad et du Niger sans consultation préalable», a déclaré l’ambassadeur du Nigeria au Niger, Aliou Issa Sokoto. «Comme nous l’avons découvert à notre énorme déception, ce retrait à été suivi par une énorme attaque de Boko Haram contre la base opérationnelle» de la force régionale, a-t-il ajouté.

A plusieurs reprises ces derniers mois, les pays voisins du Nigeria ont critiqué le choix de Baga, au milieu des fiefs de Boko Haram, comme base de déploiement de la force régionale. Ils se sont également amèrement plaint du peu de combativité de l’armée nigériane et de désertions en masse face aux islamistes de Boko Haram.

Une coopération militaire avait été actée fin 2014 entre les pays membres de la Commission du bassin du lac Tchad (CBLT, qui comprend Cameroun, Niger, Nigeria et Tchad). Mais la force régionale, composée de 700 militaires issus de chacun des quatre pays, ainsi que du Bénin, voisin du Nigeria, peine à se matérialiser.

«Escalade» de la violence 

La réunion dans la capitale nigérienne aspirait à corriger cette tendance, alors que Boko Haram a pris le contrôle de vastes territoires du nord-est du Nigeria et multiplie les incursions au Cameroun voisin.

La montée en puissance de Boko Haram traduit «notre lenteur et notre incapacité à lui opposer une réponse robuste», a observé le ministre nigérien des Affaires étrangères Mohamed Bazoum, pour qui «la situation sécuritaire au Nigeria et dans le bassin du lac Tchad s’est considérablement dégradée».

L’insurrection de Boko Haram a fait plus de 13 000 morts au Nigeria et 1,5 million de déplacés depuis son début en 2009.

Très offensif, le président tchadien Idriss Deby, dont l’armée se déploie dans la zone, a clairement affiché sa volonté de reprendre Baga.

L’engagement tchadien dans le conflit a été qualifié par le Niger d’«évolution positive la plus significative» dans la lutte menée jusqu’à présent contre les islamistes nigérians .

La décision tchadienne est «tout à fait légitime», «il fallait qu’il y ait des réactions sur-le-champ», des «réactions naturelles, de légitime défense», a estimé Hiroute Guebre Sellassie, l’envoyée spéciale des Nations unies pour le Sahel, mardi à Dakar.

«Les choses pressent, on ne pouvait pas attendre la mise en place formelle d’une force régionale», a-t-elle analysé.

Sur le terrain, de violents affrontements ont opposé mardi l’armée camerounaise à des combattants de Boko Haram qui ont attaqué la localité de Bondéri, dans la région de l’Extrême-Nord, frontalier du Nigeria. «Les combats sont très rudes», a déclaré dans la soirée à l’AFP une source sécuritaire.

Une autre attaque avait été menée dans la région dimanche au cours de laquelle plusieurs dizaines de personnes avaient été enlevées. Une vingtaine de personnes ont été libérées après une opération de l’armée camerounaise.

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