C’est une nomination qui fait grincer des dents. À 91 ans, Robert Mugabe vient être désigné ce vendredi 30 janvier pour prendre la tête de l’Union Africaine. Il a reçu cette distinction à l’occasion du sommet de l’organisation panafricaine qui se tient à Addis-Abeba de vendredi à samedi.
Il succède à son homologue mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz sous une pluie d’applaudissement. Mais les sourires ont vite laissé place au malaise, car le candidat fait l’objet de nombreuses attaques.
Il est régulièrement accusé d’avoir museler l’opposition, d’avoir ruiné son pays, de violences contre les homosexuels et surtout de s’être maintenu au pouvoir depuis 1980, date à laquelle son pays accède à l’indépendance.
Alors que le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki Moon appelait aujourd’hui, les dirigeants africains à « ne pas s’accrocher au pouvoir » et à « quitter leurs fonctions à l’issue de leur mandat ».
Pointé du doigt, certains diplomates ont évoqué un « hasard malheureux », dans la mesure où la présidence est offerte à chaque grande région africaine et le Zimbabwe était le seul pays en lice de la zone australe.
Un hasard peut- être pas si malheureux, car il est à noter que son anti-impérialisme et ses tirades incendiaires contre l’Occident semblent plaire à une certaine frange de la population africaine.
D’autant plus sa réforme agraire initié au Zimbabwe, a résolu un certain nombre de problèmes et réduit l’écart entre les noirs et les blancs.
Autre sujet évoqué au cours de ce sommet, la création d’une force armée de 7500 soldats pour lutter efficacement contre la secte Boko Haram.