Pr. Hubert Oulaye : «L’histoire récente de la Côte d’Ivoire parle aux ivoiriens, à l’Afrique et au Monde» (Interview)

 
Ancien ministre de l’intérieur de Laurent Gbagbo, président du comité de contrôle du FPI, le Pr. Hubert Oulaye McArthur est, à 62 ans, la boîte noire de la crise au sein du parti sans doute le plus populaire de la Côte d’Ivoire.

Le 21 mars 2015, le Comité central du FPI a décidé de tenir les assises de son 3ème congrès extraordinaire le 30 avril 2015 à Mama, village natal du président Laurent Gbagbo, «à l’effet unique de se doter d’organes dirigeants légitimes». Cette décision intervient dans un contexte trouble où la justice saisie par le président sortant et ancien premier ministre Pascal Affi N’guessan remet en question la légalité de ce processus et celle du président par intérim, Abou Drahamane Sangaré. Est-on sûr au FPI que ce congrès extraordinaire va pouvoir se tenir effectivement ? 

Hubert Oulaye :  Il faut savoir qu’une crise ouverte a éclaté au sein du FPI début décembre 2014 lorsqu’à quelques jours de l’ouverture du 4ème Congrès ordinaire attendu depuis 13 ans, le Président sortant fait reporter par voie judiciaire ledit Congrès. Son objectif, écarter par voie judiciaire la candidature du Président Laurent Gbagbo au profit de sa candidature unique. Son prétexte, celui-ci, détenu à la Haye n’avait pu faire acte de candidature. Le gouvernement qui cherchait les voies et moyens pour  faire obstacle à cette candidature saisit cette occasion pour faire invalider celle-ci par sa « justice ».

Craignant alors que la crise qu’il avait ainsi provoquée ne l’emporte, le président sortant décide de ne plus réunir les instances statutaires dont le comité central, et ce malgré les demandes formulées à cet effet par les 2/3 de cet organe ainsi que par le comité de contrôle, organe de régulation. Au bout de trois mois d’attente vaine, pour sortir du blocage du parti provoqué par le Président sortant, un comité central extraordinaire convoqué de manière exceptionnelle sanctionne sa défaillance par une mesure de suspension. On met en place une direction intérimaire et on demande la convocation du congrès. Telle est l’histoire du 3ème Congrès extraordinaire qui se tiendra le 30 avril 2015 à Mama.

Bien sûr, le Président suspendu en conteste la légalité. Il s’accroche pour cela à des décisions de justice rendues en première instance, c’est-à-dire des décisions qui ne sont ni définitives ni encore exécutoires, et contre lesquelles nous avons décidé de nous opposer en usant de toutes les voies de droit et notamment d’interjeter appel.

Mais ce qu’il importe de retenir à ce stade c’est la conviction largement partagée par la majorité des militants que le président suspendu est en mission de « sabordage » du parti pour le compte du pouvoir qui pour cela a mis à sa disposition sa justice et sa police que lui-même appelle son « gourdin ». Ils n’entendent pas non plus se laisser enfermer dans le piège judiciaire dans lequel Affi Nguessan en complicité avec le pouvoir voudrait les tenir.

Pour ces militants, malgré les décisions par ailleurs contestables rendues par cette justice en sa faveur, Affi Nguessan demeure suspendu. Il n’est plus le Président du FPI.

Frustrés par le report injustifié du 4ème congrès ordinaire, ces militants désabusés ont retiré toute confiance à Affi Nguessan. Ils le lui ont signifié de diverses manières – voir à ce propos dans la presse les nombreuses déclarations de désaveu à l’égard du président sortant depuis décembre 2014 ou de soutien au président Sangaré faites par toutes les structures depuis le 6 mars 2015.

Ils n’entendent pas se faire « voler » leur congrès une nouvelle fois. Pour eux, ce congrès doit se tenir absolument et ils sont prêts à en payer le prix. 

Peut-on nous expliquer ce que nous vaut le symbolisme du village Mama, où est né Laurent Gbagbo?

Hubert Oulaye :  Pour qui connait un tant soit peu l’histoire du FPI, la fête de la liberté a été instituée pour commémorer l’avènement du multipartisme et la fin du parti unique en Côte d’Ivoire en 1990.

Cette manifestation est donc pour nous, militants du FPI, l’occasion de faire le point du combat pour la liberté en Côte d’Ivoire, en Afrique et dans le Monde. Quels sont les acquis, les rebours et les nouveaux défis? Faire ce bilan dans le village de celui qui est à l’origine du pluralisme démocratique en Côte d’Ivoire et qui, ironie du sort, se trouve aujourd’hui injustement privé de sa liberté par la volonté des néo-impérialistes, c’est tout un symbole.

Nous voulons par ce choix, rendre hommage à cet Homme, à son combat pour la liberté. Nous voulons dans le même temps adresser un message à la CPI qui prétend juger un criminel alors qu’elle juge un homme qui a consacré toute sa vie au combat pour la liberté des Africains. Nous voulons adresser un message  au monde entier afin que ce jour-là justice soit rendue au fils de Mama. Un message à nos militants, aux parents du président Laurent Gbagbo et à tous nos frères Africains pour dire que « le combat pour la liberté n’est jamais définitivement gagné. C’est une lutte permanente qui nous exige de rester éveillés ».

Mais ce sera aussi et surtout l’occasion devant les parents de Laurent Gbagbo et sur sa terre natale de réaffirmer notre engagement et notre détermination à mener le combat pour sa libération. Quant au congrès  extraordinaire qui va se dérouler là aussi dans le village de son fondateur, Laurent Gbagbo, il répond à la volonté des militants de communier avec ce dernier et avec ses parents. C’est un pèlerinage et un resourcement politique dont le sens et l’importance se passent de commentaire dans le contexte de crise actuel. 

À supposer que les forces de l’ordre s’opposent à la tenue de ce congrès sur une éventuelle injonction du juge à la requête de Pascal Affi N’guessan, que prévoient les responsables du FPI en guise de plan «B»? On se rappelle bien que les militants du FPI ont déjà subi l’annulation in extremis du congrès prévu en novembre/décembre 2015? Ne repart-on pas à l’aventure à Mama?

Hubert Oulaye :  Si Affi Nguessan requiert les forces de l’ordre pour s’opposer à la double manifestation organisée par ses adversaires à Mama, au lieu de leur opposer une démonstration de force sur le terrain prouvant qu’il est majoritaire, c’est qu’il reconnaît que son camp est minoritaire et que la légalité du FPI qu’il prétend détenir ne repose pas sur la majorité des militants mais uniquement sur la force que lui prête à l’occasion le pouvoir.

Le Président Sangaré Abou Drahamane au sortir du palais de justice le 3 avril 2015 avait lancé le défi du terrain à Affi Nguessan en ces termes : « on peut gagner tous les procès parce que soutenu par le pouvoir, mais on n’aura pas pour autant gagné le cœur des militants. En politique, ce qui compte c’est la loi du terrain. Et c’est sur le terrain que nous attendons Affi Nguessan! ». Affi serait-il incapable de relever le défi du terrain au point qu’il lui faille à chaque fois recourir à la force du pouvoir? Si c’est le terrain de la force, de l’intimidation et de la répression des militants du FPI, ce serait de sa part une deuxième méprise sur le niveau de conscience politique de ceux-ci. Ce ne sont ni les menaces ni les brimades et les arrestations qui arrêteront la marche en avant du FPI. C’est justement pour en finir avec l’aventurisme au FPI qu’ils ont décidé de se rendre en Congrès à Mama. Ils sont prêts à toutes les éventualités. Ils n’ont donc pas de « plan B ». 

Dans un texte du comité de contrôle du FPI – que vous dirigez – daté du 06 mars 2015, il est indiqué que «depuis le 10 décembre 2015, Affi Nguessan, en plus d’être illégitime ne peut plus se prévaloir de la légalité.» En quoi Affi N’guessan est-il concrètement illégal et illégitime à la lumière des textes du FPI que lui-même excipe et par lesquels la justice lui donne raison?

Hubert Oulaye Pour moi un responsable de parti dont le mandat est largement échu rentre dans l’illégalité quand il use de subterfuges pour ne pas organiser l’élection statutaire chargée de renouveler l’équipe dirigeante, parce qu’il n’est pas sûr d’être réélu. C’est le cas de figure avec Affi Nguessan.

Le mandat du président du parti est de trois (03) ans. Affi N’guessan a été élu au cours du congrès ordinaire de juillet 2001 sur proposition du président Laurent Gbagbo. Son mandat expirait en 2004. Alors qu’au plan externe, seule compte la légalité, au plan interne, la non organisation du congrès dans le délai des trois ans met statutairement en cause à la fois la légalité et la légitimité de la poursuite de son mandat à la tête du parti.

Il a cependant conservé sa position par l’effet d’un consensus tacite des militants jusqu’au 10 décembre 2014. Jusqu’à cette date, la non-organisation du Congrès était imputable à des circonstances extérieures, indépendantes de sa volonté et de celle des militants.

Mais à partir du 11 décembre 2014, il a perdu la légalité interne pour avoir volontairement fait obstruction à la tenue du 4ème  Congrès ordinaire en actionnant délibérément la justice à l’effet de le reporter sine die. En faisant obstacle à l’organisation du Congrès dans l’intention manifeste d’être le candidat unique ou dans la croyance de demeurer indéfiniment le président légal pour des fins inavouées et inavouables, Affi Nguessan est entré dans l’illégalité.

Par ses actes de tous les jours depuis cette date, il  s’est aussi placé dans l’illégalité. Quand il ne les ignore pas, l’ex-président viole à souhait les textes du Parti ainsi que les décisions des instances. Depuis plus de six mois, il ne convoque plus les réunions statutaires. La justice est désormais son bras séculier. Et c’est plus de cinq procès qu’il a intentés contre les instances du parti là où les statuts et règlement intérieur ont prévu des dispositions et mécanismes en interne pour régler les différends.

Le comité central extraordinaire du 5 mars 2015 a décidé de sa suspension pour cause de défaillance et lui a formellement retiré sa légalité statutaire interne, de sorte que l’ex-président tire pour l’instant sa légalité (externe) des décisions du président du tribunal. Mais il reste que le fait pour le président du tribunal d’Abidjan-Plateau de l’accompagner par des décisions ahurissantes les unes que les autres nous entraîne hors du champ du droit. Quant à la légitimité, il est conscient qu’il l’a définitivement perdue. Sinon comment expliquerait-il le fait de fuir les organes dont les décisions sont formées par la majorité s’il pense être détenteur de celle-ci ? 

Depuis l’année dernière, le président du FPI sortant – ou sorti selon le cas – Pascal Affi N’guessan se bat en effet pour invalider la candidature du président Laurent Gbagbo à la tête du FPI. Cette éventualité, si elle prospère, devrait lui permettre de se présenter seul à sa succession puis à l’élection présidentielle d’octobre 2015. Cela paraît étrange. Ne faut-il pas finalement prendre en compte l’idée que le président Gbagbo ne souhaite pas lui-même se présenter et que Affi N’guessan va vraiment le faire «libérer par la négociation» (sic) avec le régime Ouattara comme il le promet?

Hubert Oulaye Si le président Laurent Gbagbo venait à renoncer à sa candidature à la tête du parti proposée par le collectif des secrétaires généraux de fédération qu’il a acceptée par lettre notariée, le comité de contrôle en prendrait acte ni plus ni moins. Mais, le pourrait-il ? La question mérite d’être posée vu l’adhésion populaire à cette candidature qui a soulagé tous les militants et au-delà, tous les patriotes ivoiriens.

Mais de là à penser que le président du RDR ferait libérer le président Laurent Gbagbo sur intervention d’Affi N’guessan, cela relève de la pure utopie et aujourd’hui personne n’y croirait. Tout simplement, ces deux personnalités ont intérêt à ce que Laurent Gbagbo ne revienne pas sur les terres de l’Eburnie tant ils ont une haine contre lui. Affi veut tourner la page de Gbagbo et il le symbolise par des enfants orphelins qui s’accrochent au cercueil de leur père qui de toutes les façons sera enterré. Affi s’est déjà autoproclamé candidat aux présidentielles. Pensez-vous qu’il oserait y penser avec Gbagbo libéré ? Même en rêve!

Quant au président du RDR, non seulement le sort de Gbagbo, otage de la CPI, n’est plus de son ressort, mais même s’il le pouvait, il n’oserait pas lui aussi penser à la présence de Gbagbo en Côte d’Ivoire, sinon il n’aurait pas accepté son transfèrement à la CPI.

Il est constant et concordant que le président Gbagbo est pour l’instant tout au moins candidat à la présidence du parti pour assurer la cohésion dudit parti autour de son nom et conformément à la ligne du parti. Aussi, la bataille engagée par l’ex président désavoué et décrédibilisé pour invalider sa candidature est absurde et loin de prospérer. Au regard de la décision à laquelle s’accroche l’ex-président, la candidature du président Laurent Gbagbo ne violait aucune loi de l’Etat ni aucun texte du parti.

En tout état de cause, la candidature du président Laurent Gbagbo à nouveau proposée par le même collectif de secrétaires généraux de Fédération a été déclarée conforme aux  nouvelles conditions de candidature à la présidence du parti au cours du 3ème congrès extraordinaire qui campe strictement les textes des statuts. La question ne se pose donc plus. 

Au congrès extraordinaire prévu à Mama, vous confirmez que l’on envisage à nouveau la candidature de Laurent Gbagbo à la présidence du FPI ?

Hubert Oulaye Cela est déjà fait. Le comité de contrôle qui a procédé à la réouverture des candidatures à la demande de la direction intérimaire y a procédé le 10 mai 2015. Le seul dossier déposé a été la proposition de candidature du président Laurent Gbagbo par les soins d’un collectif de secrétaires généraux de fédérations. Cette candidature a été validée à l’issue du processus et a fait l’objet de publication le 20 mai 2015. Aucune réclamation contre la proposition n’a été formulée. 

Que pensez-vous de la floraison des épithètes caricaturales accolées aux camps qui s’affrontent au sein du FPI, à savoir les termes «frondeurs», «affidés», «pro-Gbagbo», etc., que l’on retrouve même dans les médias français? Le FPI est-il à ce point divisé ?

Hubert Oulaye Le FPI souffre de la médiatisation de sa division. La communication qui est faite autour de sa division est le seul grand mal qui donne l’illusion de sa division. Et cela prospère dans la presse française qui en tire du pain béni et le fait mousser à dessein. Ces épithètes aujourd’hui très connotés renvoient à des qualificatifs qui renseignent malheureusement sur la profondeur de la déchirure. Aux « Gbagbo ou rien» ou aux «frondeurs » on oppose aujourd’hui les « Affidés» ou les «collabos ». Cependant cela n’affecte pas la base qui majoritairement reste solidaire du FPI dirigé par le président Sangaré.

Aujourd’hui, 88 fédérations sur 110 soutiennent la direction incarnée par Sangaré contre 22 secrétaires généraux de fédérations acquis à l’ex-président mais qui ne sont pas à leur tour soutenus par la majorité des sections. De plus à l’étranger, presque toutes les représentations à soutiennent la tendance Sangaré. Voilà ce qui fait courir l’ex-président Affi N’guessan, qui en violation des textes, nomme à tour de bras, des secrétaires généraux de fédérations, des responsables de structures spécialisées du parti (l’OFFPI) là où non seulement des responsables existent mais, au surplus, doivent être élus et non pas désignés par le président du parti qui n’a aucune compétence en la matière. 

Quelle lecture fait-on au FPI de la lourde condamnation de Simone Ehivet-Gbagbo à la cour d’assises d’Abidjan avec d’autres «pro-Gbagbo» dans un contexte où il était question de réconciliation nationale?

Hubert Oulaye La lourde condamnation de Simone Ehivet-Gbagbo et de certains camarades comme le professeur Sangaré, Michel Gbagbo, Mme Bro Grébé, le Gouverneur Dakoury-Tabley, les généraux Dogbo Blé et Vagba Faussignaux est la punition infligée à l’insoumission. Trois faits ont particulièrement choqué dans ce procès : le jury exclusivement composé de ressortissants du nord de la Côte d’ivoire ; l’absence totale de preuves contre les accusés. L’accusation n’a pas été capable de produire des preuves contre les accusés après quatre années d’incarcération ; la disparité inexplicable des condamnations pour des faits identiques et indifférenciés. Suivant que vous êtes membre de la famille Gbagbo ou ami proche, vous êtes lourdement condamné. Suivant que vous êtes classé comme coopératif, vous êtes relaxé ou frappé d’une peine légère et bénéficiez d’un sursis.

L’ex président du FPI, Affi Nguessan, a été gratifié d’une condamnation symbolique alors qu’il était le premier responsable du parti. Pour se donner bonne conscience, il a condamné ce curieux verdict lors de son passage sur les antennes de la RTI. Il a soutenu en substance que la décision de la cour d’assises est incompréhensible parce qu’elle a condamné des gens sans preuve et a été clémente envers d’autres sans apporter les justificatifs nécessaires. L’ex président s’est à l’occasion désolidarisé de la collusion évidente d’avec ses nouveaux amis. Comme quoi, il est difficile de soutenir l’insoutenable tout le temps. Au final, la justice sous Alassane Ouattara s’est discréditée, ayant montré combien elle était instrumentalisée. Il est clair que par son verdict lourd mais sans preuves, elle n’est pas allée dans le sens de la réconciliation. Mais Alassane veut-il vraiment de la réconciliation ? Cette question n’est pas sans intérêt. 

L’obstruction faite au sein du FPI à la candidature de Pascal Affi N’guessan à la prochaine présidentielle ivoirienne n’est-elle pas la preuve que les responsables du FPI s’opposent au processus de réconciliation et de normalisation en Côte d’Ivoire ? Que propose le FPI en la matière ?

Hubert Oulaye Le fait que l’ex président Affi se proclame candidat à l’élection présidentielle ne procède pas de nos procédures de désignation à la plus haute fonction élective du pays. Aussi, parler d’obstruction à la candidature de M. Affi N’guessan c’est méconnaître le processus qui est le fait tout au moins d’une convention du parti ou du congrès. Toute autre argutie n’engage pas le FPI.

En réalité, le FPI ne s’est pas encore prononcé sur sa participation à la prochaine élection présidentielle qui, elle-même, est conditionnée par la réconciliation. Elle doit se concrétiser par la mise en œuvre de conditions politiques spécifiques d’une part et par la réalisation de conditions techniques et administratives de l’organisation des élections justes et transparentes d’autre part. Autrement le FPI reste, par principe, disposé à la participation à toutes les élections qui offrent les conditions d’une saine compétition.

Il doit être clair que pour le FPI, la participation de qui que ce soit, Affi Nguessan ou toute autre personnalité de l’opposition à la prochaine élection, ne constitue en rien un acte ou un pas vers la réconciliation. Ce serait faire de la réconciliation une foire aux illusions, ce qui serait bien dommage, quand on voit comment la Côte d’Ivoire est aujourd’hui défigurée. L’élection n’est pas en soi un cadre de réconciliation et la crise postélectorale est là pour nous le rappeler.

La Côte d’Ivoire doit être réconciliée, au mieux avant les prochaines échéances électorales. Mais elle doit être réconciliée sur la base de la vérité et du pardon sincère. La réconciliation ne sera pas possible dans l’exaltation du mensonge et de l’hypocrisie généralisée, qui laisse en rade les innocents qui croupissent dans les geôles du pouvoir, les exilés, les victimes de tous bords, et en l’absence de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé injustement déportés à la Haye et acteurs majeurs de la crise postélectorale.

Nous pensons au FPI que l’unité nationale et par conséquent la réconciliation relèvent en premier de la responsabilité du pouvoir en place. C’est lui qui doit créer les conditions de la réconciliation. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, le pouvoir étant plus préoccupé par sa reconduction que par l’entente entre les Ivoiriens. Il faut le rappeler, c’est le FPI qui a fait le premier pas dans le sens de la réconciliation en 2011. Il n’a jamais bloqué un processus sincère.

On a assisté ces derniers temps à un véritable ballet de présidentiables ivoiriens au centre pénitentiaire de Scheveningen en Hollande. Chacun essayait, apparemment, de se faire adouber par le prisonnier Laurent Gbagbo. En même temps, une visite à La Haye annoncée dans les médias français de Pascal Affi N’guessan n’a pas eu de suite. Quelle signification donner à ce regain d’intérêt pour quelqu’un qui est désormais, théoriquement, hors de la scène politique ?

Hubert Oulaye Le FPI a toujours soutenu que la réconciliation ne peut se faire sans le président Gbagbo, car ne se réconcilient que les parties en conflit ou les protagonistes à un conflit. Le Président Laurent Gbagbo est un sachant. Il ne peut être tenu à l’écart du processus. L’histoire récente de la Côte d’Ivoire parle aux ivoiriens, à l’Afrique et au monde. C’est ce qui explique ce ballet à la prison de Scheveningen. Ce ballet de personnalités ivoiriennes comme africaines ou européennes, est la preuve que le président Laurent Gbagbo est loin d’être le criminel que Ouattara et Sarkozy veulent écrouer à vie à la Haye. Il prouve surtout qu’il est une pièce maîtresse du retour de la paix ainsi que de la réconciliation. C’est pourquoi il doit être libéré et rendu à son pays qui l’attend avec ferveur. L’annonce par les medias français de la visite de M. Affi N’guessan procède de la manipulation étant donné que l’intéressé, sur le plateau de la RTI 1, a soutenu qu’il attend la réponse de la CPI à sa requête en vue de rencontrer le président Laurent Gbagbo. Le disant, soit, il ne connaît pas la procédure pour aller rencontrer un détenu, soit il a déjà reçu la réponse qu’il cache à l’opinion ou, dans sa morgue habituelle, il ne veut pas prononcer le nom du président Gbagbo dans le cadre d’une procédure où il se soumettrait à sa volonté. Le regain d’intérêt pour le Président Laurent Gbagbo est parlant. Aussi, inquiète-t-il l’ex président de ce fait. Il est inquiet, inquiété par sa propre posture dans ses rapports avec ses anciens camarades. 

Le Président par intérim du FPI, M. Abou Drahamane Sangaré, a reçu une coalition de partis d’opposition membres de la « 3ème voie » avec des organisations de la société civile le 19 mars 2015. Il y a rencontré les candidats déclarés à l’élection présidentielle de 2015 issus du PDCI. Ils auraient exprimé leur volonté de travailler avec le FPI pour « créer les conditions d’élections justes et transparentes en Côte d’Ivoire ». On s’y perd un peu. S’agira-t-il pour le FPI de s’impliquer dans la joute présidentielle par la petite porte?

Hubert Oulaye Il est vrai que le 19 mars 2015, des contacts ont été pris avec la « 3ème voix », les organisations de la société civile, les candidats déclarés à l’élection présidentielle de 2015 issus du PDCI. Ces organisations et personnalités ont souhaité travailler avec le FPI à l’organisation d’élections justes et transparentes. Le Président Sangaré a marqué l’accord de principe du FPI.

Il faut rappeler que s’agissant des conditions d’organisation des élections et à l’occasion de la première rencontre de dialogue avec le pouvoir en 2011, le FPI avait remis un mémorandum comportant sa vision sur cette question essentielle. À ce jour aucune réponse positive n’a été apportée par le pouvoir alors que l’on s’achemine vers l’élection présidentielle. En vérité, elle a été déjà verrouillée en vue d’assurer la victoire d’Alassane Ouattara, dont l’éligibilité reste problématique (CEI, Conseil constitutionnel, fichier électoral, etc.). C’est donc à une porte déjà ouverte qu’ils ont frappé.

Mais là n’est pas le seul intérêt de  cette nouvelle coalition qui sera portée très prochainement sur les fonts baptismaux. Ses objectifs seront élargis à des points sensibles pour le FPI, tels la libération des prisonniers dont le Président Laurent Gbagbo, le retour des exilés, la sécurité des ivoiriens, la réconciliation, etc. S’agissant des prochaines élections, le FPI donnera sa position au cours du 3ème Congrès extraordinaire. Soyez donc patients et rassurés : le FPI aura son mot à dire dans les prochaines élections. Et il le fera officiellement. 

Lors d’un meeting tenu récemment à Abobo et rapporté par les médias, le président Ouattara s’en est violemment pris au système FPI en exigeant que les «pro-Gbagbo» qui font l’objet de poursuites/condamnations judiciaires demandent d’abord pardon publiquement aux victimes de la crise s’ils souhaitent bénéficier de la grâce présidentielle ? Quel commentaire une telle sortie vous suggère?

Hubert Oulaye Ce n’est pas la première fois qu’Alassane Ouattara, fermant les yeux sur les graves crimes et méfaits de la rébellion qui l’a soutenu et porté au pouvoir propose au FPI et à lui seul de demander officiellement pardon aux victimes de son camp. Il subordonne le bénéfice de la grâce présidentielle à un tel acte de contrition. Le FPI n’a jamais refusé de demander pardon aux Ivoiriens. Encore faut-il que les actes incriminés soient clairement et objectivement établis à la suite d’un processus consensuel de recherche de la vérité impliquant tous les acteurs de la crise postélectorale et conduisant à une véritable réconciliation.

Il serait trop facile et contre-productif pour la paix et la réconciliation recherchée que des personnes hautement condamnables pour leurs méfaits se trouvent absous simplement pour avoir demandé publiquement pardon sans que ces méfaits ne soient exposés à la réprobation générale.

C’est pourquoi le FPI pense que la CDVR de Charles Konan Banny doit aller au bout de sa mission sans obstruction du pouvoir. Même si cette structure a échoué comme on le dit, ce fait ne doit pas mettre fin à sa mission. Son rapport de fin de mission doit être publié afin d’édifier les Ivoiriens.

Au lieu de cela, seuls les «pro-Gbagbo» sont poursuivis depuis quatre ans et condamnés sans preuves par des jurés originaires d’une même région.

A la vérité, la sortie d’Alassane Ouattara est liée à la réprobation générale qui a accueilli les condamnations scandaleuses des «pro-Gbagbo» aux dernières assises. Voulant peut-être rattraper les choses par la grâce présidentielle, il s’est aperçu de l’obstacle qui veut que celle-ci ne soit accordée qu’à la demande du condamné. Or aucun des condamnés ne semble disposé à faire une telle demande.

En effet, dans la situation qui prévaut, le FPI n’a jamais envisagé pour ses militants et sympathisants dans les liens de la détention ou sujets à des procédures judiciaires, une grâce présidentielle. Elle signifierait que les intéressés injustement incarcérés ou poursuivis sont coupables.  Dans les procédures en cours, le FPI s’est attaché à la prise d’une loi d’Amnistie tout au moins pour aller à la réconciliation.

Il parait paradoxal que le président Alassane exige qu’on lui demande pardon pour fonder les actes de son appareil judiciaire qu’il accepte de qualifier comme une justice des vainqueurs, puisqu’il s’interroge sur la plausibilité d’une justice des vaincus.

En réalité, il ne lui est pas demandé pas d’inventer une justice des vainqueurs où des vaincus. Il lui est exigé l’administration d’une justice pour tous, qui se doit d’être égale, transparente et équitable. 

Sous un article publié récemment sur la crise en Côte d’Ivoire dans un groupe web africain-américain, un membre s’étonna d’entrée de jeu que dans tout l’article n’apparaissait plus nulle par le rôle de la France et de l’armée française. Ne mène-t-on pas ainsi, tout doucement, vers une relation factuelle de la crise et un contenu devant être enseigné à nos enfants entièrement falsifiés – à l’exclusion du rôle central de la France – et consacrés à la seule «malédiction des Africains» entre eux?

Hubert Oulaye Vous m’excuserez de ne pas avoir lu l’article en question. Mais, intervenant sur votre préoccupation quant à l’absence d’une mention du rôle négatif de la France et de son armée dans la crise ivoirienne, je suis tout à fait d’accord avec vous qu’il ne faut jamais l’occulter. Rien de ce qui se passe dans ses ex-colonies au plan politique et économique ne lui échappe ou ne se fait sans son accord.

Pour la crise ivoirienne, l’ancien président français se glorifie tous les jours de ses hauts faits de guerre où il a réussi à « dégager Gbagbo son ennemi et placé Ouattara, son ami », sans un mot de remord pour les milliers d’Ivoiriens, femmes, enfants, jeunes et vieillards innocents qu’il a fait massacrer par les armées française et onusienne. Cela doit être chaque fois rappelé aux Ivoiriens et au monde entier. 

En 2010, le débat sur la souveraineté de la Côte d’Ivoire était vivace. Il en est de même du franc Cfa, preuve que les anciennes colonies françaises d’Afrique ne sont pas indépendantes. Mais ces derniers temps, l’ensemble des leaders ivoiriens esquivent ces méfaits colonialistes, comme d’un commun accord. Les débats sur la souveraineté monétaire de la zone-franc menés par des gens comme Mamadou Koulibaly ont disparu de la scène. On évoque des pressions diplomatiques françaises qui se seraient étendues à des sollicitations de condamnations pour tous ceux qui ont tenu des propos anti-français durant la crise. On dirait que la peur du colonialisme français s’est réinstallée dans la classe politique tandis que le droit à la falsification de l’histoire de l’Afrique a repris du chemin. Le FPI ne s’est-il pas lui aussi laissé embarquer dans une omerta complice autour de la brutalité de la France qui a manifestement tout manigancé voire décidé de la «solution finale» armée en lieu et place d’un contentieux électoral orthodoxe en 2011?

Hubert Oulaye Non ! Cette assertion n’est pas juste. La communication et l’utilisation des supports ouverts au public témoignent des débats qui ont cours. Le régime actuel et ses alliés qui sont gênés par les débats sur la souveraineté, le colonialisme et sur le franc CFA ne peuvent en faire la publicité.

Si nos medias nationaux s’interdisent de tels débats, ils ont tout de même lieu dans d’autres médias qui sont massivement suivis par les Ivoiriens. Ce qui semble être une omerta est plutôt, le résultat d’une censure, d’une chappe de ciment sur la liberté d’expression.

Le FPI est rendu inaudible pour le grand public à travers lesdits medias. Il est ostracisé, il est interdit de meeting… Cela ne peut être imputé au FPI étant entendu que seuls n’ont droit à la parole en public que ceux qui ont décidé de se renier et de trahir le combat de la souveraineté de nos pays.

A cet égard vous ne croyez pas si bien dire, car la crise au sein du FPI est née justement de la confrontation entre la ligne souverainiste défendue par ceux qu’on taxe de « frondeurs» ou encore de «Gbagbo ou rien » et la ligne dite « collaborationniste » représentée par le camp Affi Nguessan. Pour ce dernier, le FPI n’a pas les moyens de s’opposer aux puissances occidentales qui font et défont les régimes en Afrique, en l’occurrence celui des refondateurs conduit par le Président Laurent Gbagbo. Pour lui, il faut arrêter de lutter pour collaborer et le reste viendra. J’ajouterai comme par magie! Vous saisissez alors là les lames de fond de la crise au FPI, les raisons du soutien apporté par le pouvoir au camp Affi Nguessan et  la raison profonde du 3ème congrès ordinaire décidé malgré la situation de crise au sein du parti.   

Que pensez-vous de l’idée du président en exercice de l’Union Africaine, le président du Zimbabwe Robert Mugabe, de retirer en juin 2015 les pays membres de l’Union Africaine du Traité dit de Rome qui institue la Cour pénale internationale, dont ne font toujours pas partie des pays aussi importants que les Etats-Unis d’Amérique, la Russie, la Chine ?

Hubert Oulaye En tant que juriste, je suis personnellement déçu de la justice internationale incarnée par la Cour Pénale Internationale que nous espérions être un rempart contre les dictateurs sanguinaires mais aussi et surtout contre les grandes puissances, auteurs d’agressions contre les pays moins puissants et les petits pays d’Afrique.

A ce jour, vous devez savoir qu’une partie importante du Traité de Rome qui institue la CPI et qui traite du crime d’agression, de moratoire en moratoire, n’est pas encore entré en vigueur parce que les pays visés à ce titre ne sont que les grandes et moyennes puissances, auteurs virtuels de ce type de crimes. En outre, comme vous le dites, la plupart des grands pays ont choisi de ne pas être parties au Statut de Rome. Il n’y a donc ni égalité ni équité dans la mise en œuvre de la justice pénale internationale. Je l’ai écrit dans deux ouvrages collectifs sur l’affaire Laurent Gbagbo et la CPI, parus aux éditions L’Harmattan (Le Président Laurent Gbagbo à la CPI. Justice ou imposture ? Paris, 2013 ; et CPI : l’introuvable preuve contre le Président Laurent Gbagbo, Paris, 2013).

Par les poursuites sélectives de son Procureur qui ne touchent principalement que les pays africains et par les décisions de ses juges qui apparaissent plus « politiques » que fondées sur le droit, elle s’est discréditée aux yeux de tous les pays africains et des démocrates du monde entier. En témoigne la décision de confirmation des charges contre le Président Laurent Gbagbo en date du 12 juin 2014. Un véritable scandale de violation des dispositions du Statut de Rome commis par des hauts magistrats. Je suis avec des collègues en instance de publication d’un troisième ouvrage axé sur la critique de cette décision.

Pour moi donc, la CPI telle qu’elle fonctionne depuis l’entrée en vigueur du Statut de Rome, est « un gros piège, un attrape-nigaud pour les pays africains ». Aussi suis-je pleinement d’accord avec le président Mugabe qu’il faut sortir de cette institution « ségrégationniste » et trouver une solution africaine de rechange. Cela n’est pas impossible. 

Comment réagissez-vous face à la constance éditoriale des médias français qui s’obstinent à ne voir des crimes contre l’humanité que dans le camp de Laurent Gbagbo et en se taisant religieusement sur ceux de la rébellion armée et ceux de la France elle-même?

Hubert Oulaye Les médias français se prévalent de leur notoriété pour travestir les réalités dans le monde et particulièrement en Afrique. Les propriétaires desdits médias sont les auteurs des crimes ou tout au moins leurs inspirateurs. Comment peuvent-ils indexer la rébellion armée qui n’était que la face visible d’un vaste complot dont ils n’assuraient que la mise en œuvre militaire sur le terrain ?

Grands activistes et experts en désinformation, ils ont construit une image tronquée du président Laurent Gbagbo dont ils ne peuvent se défaire aussi rapidement sans remettre en cause leur propre notoriété. Ils ont beaucoup nui à la Côte d’Ivoire, au peuple ivoirien, tout comme ils ont nui au peuple libyen aujourd’hui empêtré dans une guerre interne qui ne les intéresse plus.

Fort heureusement, il y a un Dieu pour les faibles comme pour les enfants sans défense. La Procureure de la CPI, Fatou Bensouda a annoncé sur la Chaîne française France 24 que bientôt, précisément à la mi-mai 2015, elle commencera les enquêtes sur des membres du camp Alassane Ouattara. Tout le monde croise les doigts en Côte d’Ivoire afin que cette information d’une insigne importance pour l’évolution de la situation en Côte d’ Ivoire ne soit pas un canular du mois d’Avril. Nous verrons à ce moment-là quelles seront les réactions des médias occidentaux. 

Que pensez-vous de la récente révolution burkinabé qui a entraîné la chute du président Blaise Compaoré que vous saviez impliqué militairement ou diplomatiquement en Côte d’Ivoire aux côtés de la France? N’est-ce pas ironique de voir qu’il s’est réfugié à Yamoussoukro après avoir été exfiltré de  son pays par les Français ?

Hubert Oulaye Les dictatures africaines servent des maîtres dont elles ne connaissent pas les objectifs. Et lorsque les maîtres ont réussi et terminé ce qui leur semblait nécessaire de faire avec de telles dictatures, ils passent à autre chose.

Toutes les populations des pays africains se ressemblent. Elles ploient sous le joug de la domination et de la dictature ; elles sont tenaillées par la misère de la même manière. Elles sont capables des mêmes réactions quand elles atteignent les limites du tolérable.

La France a lâché Blaise Compaoré pour des raisons de politique politicienne interne à la classe politique française. Ce qui a permis au peuple burkinabé de le chasser du pouvoir par des actions encadrées, ne mettant pas en péril les intérêts français. C’est tant mieux. Un dictateur est parti. Mais la Françafrique est toujours présente. Le peuple burkinabé doit rester sur ses gardes.

La leçon de cette histoire est : « à peuple déterminé, aucune tyrannie ne résiste, quelle que soit sa durée de pouvoir et ses moyens de répression ».

Nous avons salué en son temps cette victoire de la détermination et de la maturité. Blaise Compaoré, bras séculier de la Françafrique en Afrique de l’ouest, a été très nuisible à la Côte d’Ivoire. Par son soutien à la rébellion et à Alassane Ouattara, il a été la clé de voûte de la déstabilisation de la Côte d’Ivoire. Appelé par le président Laurent Gbagbo à se racheter en qualité de dernier médiateur de la crise ivoirienne, il a trahi la confiance de celui-ci au profit des intérêts de Nicolas Sarkozy et d’Alassane Ouattara et au détriment des intérêts de la Côte d’Ivoire par son soutien à la guerre postélectorale, alors qu’il était le médiateur de la sortie de crise.

Il a été rejeté du Maroc où il pensait trouver refuge. Il  est aujourd’hui contraint de rester en Côte d’Ivoire sous la protection de ses amis Alassane Ouattara et Guillaume Soro qu’il a aidés à ravir le pouvoir dans le sang des Ivoiriens. Ne dit-on pas que « les voies de Dieu sont insondables » ?   

Entrevue réalisée par Jean-Marc Soboth, pour Cameroonvoice

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