Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) a déclaré hier sa flamme au Gabon, à la Guinée Equatoriale, au Sénégal, à l’Afrique du Sud, à la Côte d’ivoire, à la Suisse et à l’Espagne. Des sections de ce parti, créés mercredi dernier sur décision du président national Paul Biya, concrétiseront dans les prochains jours l’idylle supposé ou réel entre le Rdpc et ces pays d’Afrique et d’Europe. Selon les termes du communiqué lu sur les ondes du poste national de la Crtv, la création de ces sections répond aux «nécessités de la bonne organisation et du bon fonctionnement du parti».
Avec l’érection de ces sections, l’on imagine d’ici que lors de ses séjours officiels dans ces 7 pays, l’accueil du chef de l’Etat par les militants du Rdpc sera mieux organisé et structuré. Il va également de soi que les responsables et membres de ces sections pourraient constituer des contrepoids face à l’activisme de certains Camerounais vivant à l’étranger contre le pouvoir de Yaoundé. De même, au cas le vote de la diaspora est autorisé, le Rdpc pourra préparer un vivier partisan dans ces pays lors des prochaines consultations électorales, comme c’est déjà manifestement le cas aux Etats-Unis et en France où le parti a des démembrements.
Le président national du Rdpc a également éclaté des sections à l’intérieur du territoire national. Notamment dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord et le Nord-Ouest. A l’analyse, l’on se rend compte que ces organes de base ont été créés dans des circonscriptions politiques où les guerres intestines sont légion. Pour ce qui est de la l’ex section Vina Sud, basée à Ngaoundéré, qui éclate en quatre sections, le président national a certainement voulu régler le problème persistant autour du président Mohaman Lamine, qui n’est pas un odeur de sainteté auprès des barons locaux du parti. D’après diverses sources, ces derniers auraient manœuvré pour rétrécir sa zone d’influence, après avoir organisé son échec à la commune l’arrondissement de Ngaoundéré 2e.
Ces clivages avaient d’ailleurs en 2007 entraîné la défaite du Rdpc face à l’Undp dans les deux principales communes de la ville de Ngaoundéré, aux dernières municipales. Dans le département du Diamaré, les problèmes récurrents mettant en scène Sali Daïrou, Adji Abdoulaye Haman, Yaouba Abdoulaye et des hommes d’affaires tels que Garga Boboré et Issa Balarabé seraient à la base de l’éclatement de la section-pilote du Diamaré centre.