Barack Obama a annoncé sa décision concernant la mosquée new-yorkaise lors d’un repas de rupture du jeûne observé par les musulmans à la Maison-Blanche © NICHOLAS KAMM / AFP
L’intervention de Barack Obama en faveur de l’installation d’une mosquée près du site des attentats du 11 septembre à New York créait des remous, samedi, aux États-Unis, les familles de victimes se disant “abasourdies” par ce geste, également dénoncé par des élus républicains.
L’une des organisations regroupant des familles de victimes des attaques contre les gratte-ciel du World Trade Center, qui avaient fait quelque 3.000 morts en 2001, a estimé, samedi, dans un communiqué qu’en défendant ce projet controversé vendredi, le président Obama avait “choisi de déclarer nos souvenirs du 11 septembre obsolètes et le caractère sacré de Ground Zero dépassé”. “Nous sommes abasourdis que le président soir prêt à faire fi de ce dont les Américains devraient être fiers : notre générosité envers autrui le 11 septembre, un jour où la dignité humaine a triomphé de la perversité”, a indiqué l’organisation des Familles de victimes du 11 septembre pour des États-Unis forts et sûrs. “Aucune personne ayant vécu ce moment et ressenti la douleur des pertes qu’a subies notre pays ce jour-là ne peut croire que faire subir à nos familles un nouvel arrachement peut être un acte de paix”, poursuit le communiqué.
Le représentant de New York à la Chambre basse du Congrès Peter King a accusé, de son côté, le président d’avoir “cédé au politiquement correct”. Pour l’élu républicain, la communauté musulmane “abuse” de ses droits et “offense inutilement” de nombreuses personnes avec ce projet. “La communauté musulmane fait preuve d’insensibilité et de manque de compassion en voulant construire une mosquée dans l’ombre de Ground Zero”, a dit M. King dans un communiqué diffusé vendredi soir. “Malheureusement, le président a cédé au politiquement correct.” Dans un plaidoyer passionné pour la liberté de culte, M. Obama a affirmé, vendredi, à l’occasion d’un repas de ramadan à la Maison-Blanche “que les musulmans ont le même droit de pratiquer leur religion que quiconque dans ce pays. Cela comprend le droit de construire un lieu de culte et un centre communautaire dans une propriété privée dans le sud de Manhattan.”