L'ancien président du Tchad, Hissène Habré est poursuivi par les Chambres africaines extraordinaires, un tribunal spécial créé par l'Union africaine. Habré est accusé de crimes de guerre, de crimes contre l'humanité et de tortures, commis lorsqu'il dirigeait le Tchad entre 1982 et 1990.
Selon Me Georges-Henri Beauthier, avocat de la partie civile qui plaidait ce mardi, «on écrasait du pied tout ce qui bougeait» durant le régime de Habré. Cet avocat spécialiste du droit de la famille, de l'enfant, et des étrangers, a précisé à l'endroit de l'ancien président du Tchad que «rarement, le mépris de l'autre aurait été aussi affiché» durant les années de sa présidence.
Me Beauthier a axé sa plaidoirie autour des «crimes sexuels lors desquels, un stylo était introduit dans le vagin» des victimes. L'avocat a ajouté que «les femmes étaient amenées à tour de rôle à deux pour satisfaire le commandement militaire. Et sur la route, les soldats qui les transportaient, satisfaisaient eux aussi leur désir sexuel».
L'avocat a précisé que Hissène Habré ne pouvait pas nier l'existence de ces actes de viol, de torture et de prostitution forcée de ces femmes. Pour cela, Me Beauthier conclut que les accusations de viol doivent être immanquablement être déclarées établies.
«Vous avez l'un des plus grands plans criminels récents de notre époque. Habré a donné des ordres criminels aux agents de la DDS (police politique durant le règne de l'ancien président, Ndlr), aux soldats du front, aux responsables d'organe», a enfoncé Me Alain Werner, également avocat des victimes.
Après les plaidoiries de la partie civile, mercredi ce sera au tour du parquet général de prononcer son réquisitoire suivi des plaidoiries de la défense. Le verdict est attendu en fin mai.