Selon un premier bilan communiqué par la police nigériane, au moins huit personnes ont été tuées dans les explosions et trois ont été grièvement blessées. De source hospitalière, deux d’entre elles ont succombé à leurs blessures.
Au total, le seul hôpital Maitama District a reçu 22 victimes a indiqué son responsable Ndanusa D’Ma, alors qu’il annonçait les deux décès supplémentaires.
Selon Jeune Afrique, qui cite une source policière, un officier supérieur de la police figure parmi les victimes de l’attentat survenu en deux temps à proximité du ministère de la Justice où se déroulaient les cérémonies.
Le Mend ou Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger a revendiqué “la responsabilité de l’attaque” dans un communiqué. Il s’agit du principal groupe rebelle du Nigéria, qui bien armé et rompu aux techniques de guérillas, s’en est notamment pris dans le passé aux intérêts étrangers dans la région pétrolifère du delta, au sud du pays.
Ces derniers mois, les activistes (ou du point de vue gouvernemental les criminels) du Mend, qui revendiquent une meilleure redistribution de la manne des hydrocarbures, ont ainsi perpétré plusieurs attaques contre des installations pétrolières et des rapts de ressortissants étrangers (lire “Le Mend négocierait avec les ravisseurs des otages français au Nigéria”).
Affirmant qu’il n’y avait “rien de bon à célébrer après 50 ans d’échecs”, dans un communiqué préalable, le Mend avait annoncé la pose d’engins explosifs et exigé l’évacuation des lieux de la commémoration avant 10h30 (heure locale). La première explosion est survenue une heure plus tard.
Dans un communiqué, le Quai d’Orsay a condamné cet attentat “avec la plus grande fermeté”, le ministre des Affaires étrangères Bernard Khouchner déclarant : “alors que le Nigeria célèbre aujourd’hui le cinquantenaire de son indépendance, les terroristes ont voulu ternir, par cet acte odieux, une commémoration à laquelle tous les Nigérians sont attachés”.
De son côté, le président nigérian Goodluck Jonathan a qualifié l’attentat d'”acte bas, sale et épouvantable de désespoir de criminels et d’assassins qui ne souhaitent pas de bien au Nigeria”.