Les mandats d’arrêt internationaux contre le président déchu Blaise Compaoré et le président de l’assemblée nationale ivoirienne, annulés jeudi par la Cour de cassation pour ”vice de forme”, pourraient être à nouveau introduits dès ce mardi 3 mai, a déclaré le directeur de la justice militaire, le colonel Sita Sangaré.
”Dès l’arrêt de la Cour de cassation, j’ai tenu une rencontre avec le personnel judiciaire du tribunal militaire et je puis vous assurer que (…), la décision dont ils nous ont fait part c’est que très rapidement dès le mardi ils vont réintroduire les mandats” d’arrêt internationaux a déclaré le colonel Sita.
”Ces mandats (…) vont être réintroduits pour se conformer aux dispositions de l’article 130 puisque manifestement la décision appelait juste à une régularisation” insisté le colonel Sangaré, précisant que ”la décision ne tendait pas à une interdiction de ces mandats”.
Jeudi, la Cour de cassation de Ouagadougou a annulé les mandats d’arrêt internationaux lancé par la justice militaire contre l’ancien président Blaise Compaoré dans l’affaire de l’assassinat de Thomas et contre le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire Guillaume Soro, et 16 autres personnes dans l’affaire du putsch manqué du 16 septembre dernier.
Le procureur militaire de Ouagadougou, le colonel Norbert Koudougou, avait également indiqué que ”si c’est pour des raisons de procédure, de forme, que la requête en annulation a été introduite il n’y a pas de raison que ces mandats ne soient pas repris”, assurant ”les juges d’instruction vont reprendre les mandats” d’arrêt.
Pour l’avocat Me Guy Hervé Kam, le problème n’est pas la relance de ces mandats mais leur exécution qui relève plutôt d’une volonté politique.
”L’exécution de ces mandats est (…) une question politique. C’est la décision de l’autorité d’exécuter ou non ces mandats”, suivant les procédures d’extradition, a-t-il soutenu.