De N'Djamena et du lac Tchad, correspondance -. Sous la grande tente blanche, Charlot Serferbé Daba montre la chaise en plastique sur laquelle s’assoient ses patients. Le psychologue soigne les blessures invisibles des réfugiés nigérians de Boko Haram pour Médecins sans frontières. « Ils me présentent des douleurs diffuses, impossibles à localiser. Certains sentent leur cœur qui s’est déplacé, ou qui tombe, ou qui est incisé », raconte-t-il d’une voix douce en portant sa main gauche à sa poitrine. Des blessures somatisées, seule échappatoire de l’esprit quand se sont imprimées dans la rétine des images insoutenables. La majorité des personnes réunies dans ce camp de Dar es Salaam ont fui Baga, sur la rive nigériane du lac Tchad, ravagée par Boko Haram en janvier 2015.
Facebook Comments