C'est la fin d'un calvaire de près de cinq ans pour 26 otages, libérés par des pirates somaliens à l'issue de négociations marathon, semées de dangers et d'actes « d'héroïsme ».
Les membres d'équipage du Naham 3, qui viennent du Cambodge, de Chine, d'Indonésie, des Philippines, de Taïwan et du Vietnam « ont passé plus de quatre ans et demi dans des conditions déplorables loin de leurs familles », a déclaré dans un communiqué John Steed, coordonnateur des Partenaires de soutien aux otages (HSP), qui a aidé à négocier leur libération.
Malnutrition et blessure par balle
Pris en otage en mars 2012 après une attaque de pirates au sud des Seychelles, ils ont souffert de malnutrition et l'un d'entre eux avait une blessure par balle au pied. Un autre avait souffert d'une attaque et un troisième souffre de diabète. Ils « sont actuellement en sécurité entre les mains des autorités du Galmudug (centre de la Somalie) et seront rapatriés sous peu à bord d'un vol humanitaire de l'ONU et envoyés ensuite dans leurs pays respectifs », a ajouté John Steed.
Cet ancien colonel de l'armée britannique s'est donné pour mission de sauver « les otages oubliés ». Il prévient que le retour dans leurs pays respectifs des 26 personnes libérés se heurte encore à un obstacle : les faire sortir de la ville de Galkayo, où des combats sont en cours entre les forces rivales des régions autoproclamées semi-autonomes du Puntland et du Galmudug.
Galkayo est divisée en deux parties par des clans antagonistes : l'une contrôlée par le Puntland et l'autre par le Galmudug. Les combats y ont fait au moins 11 morts et 50.000 déplacés dans le courant du mois d'octobre, avait annoncé le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) la semaine dernière.
Trois des otages sont morts
Les pirates avaient d'abord pris 29 personnes en otage, mais une personne était morte pendant l'attaque et « deux ont succombé en raison de maladies » pendant leur captivité, selon un communiqué d'OBP. Le Naham 3 a coulé un an après sa capture par les pirates. « Les gars (l'équipage) ont ensuite été transportés à terre où ils sont restés depuis avec des pirates qui présentaient des exigences de plus en plus déraisonnables », a-t-il dit.
Les premiers bateaux de commerce victimes de pirates somaliens avaient été attaqués en 2005. Ces attaques étaient devenues un danger pour la navigation internationale. Au plus fort de la crise en janvier 2011, les pirates détenaient 736 otages et 32 bateaux. Il reste dix otages iraniens et trois Kényans (dont une femme très malade) entre les mains des pirates somaliens, selon John Steed.