L'Union africaine ne compte pas s'exprimer sur le retrait de certains pays africains de la Cour pénale internationale, a affirmé ce mercredi Jacob Enoh Eben, le porte-parole de la présidente de la commission de l'organisation africaine, Nkosazana Dlamini Zuma. Une "question souveraine" qui ne nécessite aucun commentaire, a-t-il précisé.
Toutefois, M. Jacob Enoh Eben a tenu à rappeler la position de l'Union africaine sur le fonctionnement de la Cour dans sa forme actuelle. Dans une série de tweets, il a notamment critiqué la politique de "partialité" de la CPI. Pour lui, "la lutte contre l'impunité et la promotion de la justice pour les Africains doivent être faites par les Africains".
Il en veut d'ailleurs pour preuve le récent procès de l'ancien président tchadien Hissène Habré, jugé le 30 mai coupable de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et de torture par une Chambre extraordinaire africaine, mise en place par l'UA, au Sénégal.
Un procès "sans précédent" d'un président africain, par les Africains et en Afrique, se félicite Jacob Enoh Eben.
Depuis quelques jours, en effet, la Cour pénale internationale connaît un exode de pays africains. Après le Burundi et l'Afrique du Sud, c'est la Gambie qui a annoncé ce mercredi son intention de se retirer. Des départs qui font craindre d'une "contagion" dans toute l'Afrique.
Les Nations unies, l'Union européenne et le président de l'Assemblée des États parties au traité fondateur de la CPI, par ailleurs ministre sénégalais de la Justice Sidiki Kaba, ont appelé les pays mécontents à un dialogue avec la Cour.