Attaque de Bakassi: “Le sous-préfet aurait été imprudent “

Le sous-préfet aurait été imprudent

Après trois jours de silence, le gouvernement camerounais, a officiellement admis mercredi en soirée, l’attaque de Bakassi et l’enlèvement d’une autorité administrative et de ses collaborateurs. Issa Tchiroma qui en est le porte-parole a fait savoir que les deux situations sont distinctes, c’est-à-dire qu’il y a eu deux attaques, l’une contre l’embarcation du sous préfet d’Akwa, et l’autre contre un poste de gendarmerie. « La première attaque s’est produite le 6 février aux environs de 15H30 locales (14H30GMT) lorsque le sous-préfet d’Akwa, une ville de Bakassi, et 12 personnes qui l’accompagnaient ont été interceptés et pris en otages par un groupe de pirates non encore identifiés », a déclaré à la presse le ministre.

Toujours selon monsieur Tchiroma (Photo), la deuxième attaque a eu lieu « dans la nuit du 6 au 7 février vers 2H du matin ». Une bande armée à bord de deux embarcations a attaqué la brigade de gendarmerie maritime de Mbonjo dans la péninsule de Bakassi, le bilan de cette attaque fait état d’un blessé et de deux morts, dont le commandant de brigade et un gendarme », a-t-il poursuivi. Le ministre Tchiroma a aussi relevé que le sous-préfet qui s’était rendu pour une séance de travail avec la commission mixte Cameroun-Nigéria-ONU se serait lui-même placé en situation dangereuse. Lorsqu’il prend la décision de rentrer, les responsable du BIR (Bataillon d’intervention rapide) Delta, en charge de la sécurité des délégations, lui aurait interdit de faire le déplacement. « Ces responsables ont sans succès tenté de le (sous-préfet) dissuader de prendre la mer avec sa suite, sans escorte de sécurité appropriée », a-t-il affirmé. Sur son insistance, on lui aurait recommandé un itinéraire sécurisé qu’il n’aurait pas suivi, toujours selon le ministre. Jusque là, les circonstances de l’attaque restent inconnues et plus grave, si les assaillants sont non identifiés, cela voudrait dire que les autorités Camerounaises n’ont encore aucune piste sérieuse.

Une affaire qui préoccupe au plus haut niveau de lEtat

A la suite de ces deux attaques, le président camerounais Paul Biya, qui semble prendre l’affaire très au sérieux, est de Suisse en urgence. Il a sur la situation prescrit la création d’une cellule de crise, ainsi que la mise en œuvre de tous les moyens légaux pour la libération des otages dans les meilleurs délais, selon monsieur Tchiroma. Les instructions présidentielles demandent aujourd’hui à toutes les autorités en déplacement dans la zone de suivre à la lettre les consignes de sécurités qui leurs sont prescrites. Selon l’Agence France Presse (AFP) une source proche des services de sécurité aurait affirmé mercredi que les négociations pour la libération des otages avaient commencé avec l’Africa Marine Commando (AMC), le groupe rebelle le plus actif dans la zone, suspecté d’avoir orchestré l’enlèvement.

Jusqu’ici, les attaques en mer et enlèvements – souvent attribués par les autorités camerounaises à des «pirates» – se sont multipliés au large de la péninsule de Bakassi. Selon certains témoignages, plusieurs attaques infructueuses se déroulent à chaque fois sur des côtes ou aux larges des côtes camerounaises. Pourtant cette nouvelle situation pousse à s’interroger sur le degré de pertinence de la stratégie de défense des côtes camerounaises. En 2008, des personnes qui n’ont jamais été clairement présentés au public, avaient pris d’assaut la ville côtière de Limbe. Ils avaient immobilisé tout le système sécuritaire, avant de s’enfuir avec un coffre fort dont le montant jusqu’ici reste inconnu.

Bakassi est une région marécageuse de près 1.000 km2, difficile d’accès et potentiellement riche en pétrole et gaz. Visitant le Cameroun en juin 2010, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-Moon avait promis l’appui des Nations unies pour sécuriser la zone. En mars 2010, l’armée avait inauguré après 17 ans d’efforts, une route reliant la ville de Mundemba, chef-lieu du département du Ndian (dont dépend Bakassi) et Akwa justement dont le sous-préfet est aujourd’hui porté disparu. La route était censée désenclaver la région mais aussi faciliter la sécurisation de la zone.

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