C’est désormais l’expression commune à toutes les révoltes : le nom du dirigeant honni, suivi d’un « dégage ! » vibrant. On l’a entendue et lue à Tunis, au Caire ou à Alger. Les Congolais de la diaspora France-Belgique-Suisse l’ont largement utilisé. Joseph Kabila a aussi droit au « dégage ! » de Ben Ali et Moubarak. Face à une maffia qui noyaute toutes les institutions en République démocratique du Congo, la majorité de Congolais de la diaspora ne se considère pas comme opposants au régime maffieux et corrompu des Joséphistes mais plutôt comme patriotes-résistants. Ils font de la “résistance”. Ce samedi 19 février 2011, après-midi, le boulevard Barbès, dans le XVIIIe arrondissement de Paris, était embouteillé par des Congolais avec leur progéniture qui ont bravé la pluie, tout en scandant « Kabila, dégage ! ». Des Congolais accusent Joseph Kabila d’être responsable de nombreux assassinats, notamment d’opposants politiques et de journalistes, et d’arrestations arbitraires. Ils critiquent également la modification de la constitution intervenue début 2011, qui prévoit que dorénavant il n’y aura pas de deuxième tour lors de l’élection présidentielle, ce qui permettrait à Kabila de rester au pouvoir, même sans obtenir la majorité des voix.