Une semaine après que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) a fait exprimé sa préoccupation au sujet des violences au Cameroun, la commission des droits de l’Homme de l’institution mondiale qui se réunit à Genève en suisse du 16 octobre au 10 novembre 2017, a annoncé vendredi qu’elle va se pencher sur les cas des violences et violations des droits de l’homme au Cameroun dès l’ouverture de ses travaux.
Il s’agit des crises qui ont marqué l’actualité sociopolitique au pays de Paul Biya ces derniers mois, à savoir la lutte contre le terrorisme à laquelle la secte islamiste Boko haram a contraint le Cameroun, et, plus particulièrement les événements des 22 septembre (manifestations pacifiques des anglophones pour réclamer la libération de leurs frères en détention depuis décembre 2016 et janvier 2017) et 1er octobre 2017 (déclaration symbolique de l’indépendance du prétendu Etat du Southern Cameroon ou Ambazonie). Des manifestations qui ont dégénéré en affrontements armés entre forces de sécurité et manifestants, faisant une dizaine de morts de sources officielles, environ une vingtaine selon des organes de défense des droits de l’homme, ou « des dizaines », voire « près de deux cents », selon des “témoins” dont il est cependant difficile de vérifier les affirmations.
Une certitude, la gestion par les autorités politiques et militaires camerounaises de la crise dans les régions anglophones du pays a alarmé le monde par sa violence. Le site journalducameroun.com rappelle que « Amnesty international a, par exemple, accusé les militaires camerounais affectés à la lutte contre Boko Haram dans l’Extrême-nord, de nombreux abus (torture, arrestations arbitraires, etc). Sur la crise anglophone, l’organisation non gouvernementale a noté que des populations subissent les affres des forces de sécurité. Amnesty international a soutenu notamment que les violences du dimanche 01er octobre 2017 ont causé la mort de 17 personnes, tandis que le gouvernement défend que 10 ont été tuées. ».
Autre préoccupation de la Commission, la question des réfugiés nigérians au Cameroun, une autre ONG de défense des droits de l’homme, Human Rights Watch ayant accusé l’armée camerounaise de violer les droits de l’Homme dans les camps de réfugiés, et d’avoir sauvagement expulsé plus d’une centaine de milliers d’entre ceux-ci, les Nigérians notamment, vers leur pays d’origine.
Au cours des travaux –qui seront retransmis en direct sur la Web Tv de l’Organisation des nations unies-, « la commission des droits de l’Homme de l’Onu va écouter des organisations non gouvernementales et des organismes de la société civile » a affirmé vendredi journalducameroun.com qui croit déceler derrière lesdites organisations, les silhouettes de Amnesty international et du Redhac (organisme camerounais ayant publié un rapport détaillé sur les violences du 22 septembre et du 01er octobre dans les régions anglophones du Cameroun). Elodie Tranchez, membre de ladite commission interrogée sur l’identité de ces Ong contributrices, a déclaré a nos confrères : « La commission des droits de l’Homme travaille de manière transparente. Donc, la société civile est invitée à contribuer au processus d’évaluation à travers des rapports écrits et des présentations orales devant la commission ».
C’est dire qu’on s’achemine vers un autre affrontement, qui se jouera cette fois-ci entre la commission des droits de l’Homme de l’Onu et le très prolixe ministre camerounais de la Communication Tchiroma, qui s’échinera de démonter la désinformation, le complot contre le Cameroun et le soutien de l’Onu aux terroristes islamistes et anglophones. L’impétueux et impertinent porte-parole du gouvernement qui a affirmé vendredi, évoquant les événements qui ont ensannglanté les régions anglophones fin septembre et début octobre, qu“Aucune manifestation intervenue à cette occasion n’a fait l’objet d’une répression par des tirs à balles réelles”, pourra compter sur l’appui « stratégique » de l’éloquent porte-parole du ministère de la Défense, le colonel Didier Badjeck qui pour la circonstance, vitupérera contre la posture “néocolonialiste” et “condescendante” que campe ces donneurs de leçons qui ignorent que la guerre ne se fait pas la fleur au fusil.