Côte d’Ivoire- Conflit Ouattara-Soro, procès en sorcellerie de la CPI contre Gbagbo, unité du FPI: Affi N’Guessan sort du silence

Le patron de la tendance dite  “légale” du Front Populaire Ivoirien (FPI, parti créé par le Pr. Laurent Gbagbo) a fait une sortie vendredi dernier, dans le cadre d’un point de presse, au cours de laquelle il s’est prononcé sur la situation qui prévaut en Côte d’Ivoire, et la polémique au sujet du complot ayant abouti sur l’emprisonnement de laurent Gbagbo à la Haye depuis six ans.

Pascal Affi N’Guessan a ainsi décrypté la crise qui prévaut au sein du RDR entre Alassane Ouattara et son ancien poulain Guillaume Soro. Une crise qui en est à un point où, par leurs partisans interposés, l’un et l’autre s’accusent mutuellement de déstabilisation dans la perspective de l’élection présidentielle de 2020.

Les révélations du site d’investigations et d’informations français Mediapart, sur le complot ourdi par la France et le régime Ouattara, avec le concours de l’ONU(CI) pour traduire l’ancien président Gbagbo devant la Cour Pénale Internationale, ont également fait partie du menu des échanges entre l’homme politique controversé et la presse.

Concernant le conflit entre les deux figures présumées majeures du parti au pouvoir,  Affi N’Guessan a relevé que l’arrestation le 09 octobre de Souleymane Kamarate Kone (dit “Soul to Soul”), chef du Protocole du président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro et son inculpation  pour « complot contre L’État », subséquemment à la découverte de six tonnes d’armes dans sa résidence en mai, au plus fort de la mutinerie, reflétait une profonde « crise au sommet de l’Etat », en même temps que cela dénotait une entreprise politique visant à neutraliser un adversaire interne : « C’est vrai qu’à travers Soul to Soul c’est Guillaume Soro que l’on veut atteindre », a fait savoir le leader de l’autre FPI, corroborant en quelque sorte la thèse du complot soutenue par Soro et ses proches.  « Tout le monde savait qu’il allait y avoir une escalade. Ce que nous ne savons pas c’est quel sera le palier suivant. Sinon on sait qu’il y a une crise au sommet de l’État et autour de l’échéance de 2020. La guéguerre au sommet de l’État jette un gros nuage sur l’avenir de la Côte d’Ivoire et en particulier sur les élections présidentielles de 2020. ».

Réagissant aux révélations de Mediapart selon lesquelles le transfèrement à la Cour pénale internationale et l’emprisonnement à la Haye de l’ancien président Laurent Gbagbo étaient le fruit des pressions politiques de la diplomatie française et d’Alassane Ouattara au lendemain de la crise post-électorale en 2011, l’ancien Premier ministre Ivoirien estime que ces révélations médiatiques constituent la preuve du caractère vicié et politique de la procédure sur laquelle s’est appuyé la CPI pour mettre en mouvement une action judiciaire contre l’ancien président et l’ancien ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé. 

De ce fait, le dessaisissement de la Cour et par conséquent la libération de l’ancien président apparaissent à ses yeux comme le seul moyen qu’il reste à la CPI de redorer son blason : « Si la CPI continue de poursuivre le président Laurent Gbagbo cela signifie que la CPI veut se rendre complice du complot politique contre le président Laurent Gbagbo. Donc la CPI a le devoir de se dessaisir de ce dossier et doit procéder purement et simplement à la libération de Laurent Gbagbo », a-t-il déclaré.

Affi N’Guessan qui s’est cependant montré très peu disert en ce qui concerne  l’ambiance de déchirure quasi consommée qui prévaut au sein du FPI, aujourd’hui éclaté en tendances des “Refondateurs” (minoritaires et dirigés par lui-même Affi) et des “Loyalistes”, majoritaires et fidèles à Gbagbo –même emprisonné- que conduit le vieux briscard Aboudramane Sangaré, a cependant saisi l’occasion du point de presse de vendredi, pour appeler derechef  les militants du FPI à l’unité. Sans plus de détails, comme par le passé, sur ce qu’il entend faire pour traduire dans les faits l’idée de rapprochement.

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