Togo : Le gouvernement tue des manifestants à mains nues et crie au “terrorisme”

 
Des manifestants à mains nues noyés sous une neige de gaz lacrymogène et de fumée de coups de feu à balles réelles et blanches sont considérés comme des “terroristes” au Togo.

Avant d'appeler la population togolaise au calme dans un communiqué rendu public mardi, le gouvernement togolais dont les forces ont pourtant tué des manifestants à mains nues lundi, a condamné des « attentats extrémistes », qualifiant ainsi les manifestations de colère des Togolais, qui, apprenant lundi l'arrestation d'un dignitaire religieux proche de l'opposant Atchadam Tikpi,  sont descendus massivement dans la rue, non seulement dans la capitale,  Lomé, mais aussi dans les villes de Sokodé, Bafilo… pour  exiger sa libération.

Qu'est-ce qu'il a décidément bon dos le terrorisme ! Après le Cameroun dont le ministre de la Communication n'hésite plus à mettre dans le même panier les séparatistes anglophones et les membres de la secte islamiste Boko Haram, le gouvernement togolais a adopté cette puérile stratégie de la diabolisation de ses opposants, qualifiés à leur tour de “terroristes”.

Mis dos au mur en effet par une opposition qui a réussi à taire ses divergences pour, à la quasi-unanimité, faire de l'impératif de la fin du règne dynastique de la famille Eyadéma  l'élément catalyseur d'une révolte populaire qui sourdait depuis des décennies faute d'être canalisée,  le gouvernement du président Faure Eyadéma n'a pas trouvé mieux que d'annoncer au monde mardi, qu'il était victime d'attentats terroristes.

Dans un communiqué subséquent aux affrontements de la nuit de lundi à mardi entre forces de répression et populations togolaises le gouvernement de Lomé a qualifié les manifestations populaires « d'actes à visées terroristes » qui « tendent notamment à déstabiliser les institutions de l'Etat et semer la terreur au sein de la population ».

Il convient de préciser que les manifestations considérées comme des “actes à visées terroristes” sont la résultante de l'acharnement des autorités togolaises contre la personne de l'imam de la mosquée de Sokodé, Djobo Mohamed Alassani, dont ils disent qu'il s'est « livré dans son prêche à des appels aux meurtres des militaires et des citoyens togolais ». Une interprétation très sophistiquée des critiques émises  récemment par ce chef religieux contre les forces de l'ordre qui acceptent de tuer les populations dans l'intérêt d'un régime, mieux d'un homme.

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