Isabel Dos Santos (2ème à partir de la gauche) aux côtés de son père, du temps de la splendeur.
La fille de l’ex-président angolais Edouardo Dos Santos et épouse de l’homme d’affaires et activiste congolais Sindika Dokoko, a été limogée de son poste à la tête de la compagnie pétrolière nationale ce mercredi. Détail clé de ce changement inattendu: elle est remplacée par un homme qu’elle avait elle-même évincé pour “incompétence”.
Le nouveau président angolais, Joao Lourenço, a annoncé, mercredi 15 novembre, avoir limogé la PDG de la compagnie pétrolière nationale Isabel dos Santos, fille de l'ex-chef de l'Etat José Eduardo dos Santos et symbole du népotisme reproché à son régime.
M. Lourenço a décidé de « relever de leurs fonctions les membres du conseil d'administration » de la Sonangol, a indiqué la présidence dans un décret diffusé à la presse.
Successeur désigné de M. dos Santos qui a régné pendant trente-huit ans sur l'Angola, Joao Lourenço, a pris les rênes du pays en septembre après la victoire du parti au pouvoir lors des élections générales d'août 2017. Pendant sa campagne électorale, M. Lourenço a promis de relancer l'économie du pays, affectée par une grave crise, et de lutter contre la corruption.
Etrange détail de ce changement, l'épouse de Sindika Dokolo est remplacée à la tête de la Sonangol par l'ancien secrétaire d'Etat au pétrole Carlos Saturnino. Cependant, pour contrecarrer l'emprise de la famille Dos Santos sur Sonangol, qui assure 75 % des recettes fiscales angolaises, le président Lourenço avait nommé, dès son arrivée au pouvoir, le même Saturnino comme secrétaire d'Etat au pétrole.
Un des plus proches amis de Lorenço, Carlos Saturnino est spécialiste reconnu des questions pétrolières, et a fait carrière à la Sonangol pour en finir directeur de la stratégique filiale Exploration et production, avant d'être remercié par… Isabel dos Santos fin 2016, pour "incompétence".
Isabel dos Santos s'est mariée en 2002 à l'homme d'affaires congolais (RDC) et leader du mouvement des Congolais debut, Sindika Dokolo. Leurs noces dans les jardins du Palais rose, siège de la présidence à Luanda, sont dénoncées par l'opposition. Selon le Guardian, elles auraient coûté 4 millions de dollars.