Contre attaque: Le pouvoir divise les motos-taxis pour prévenir la révolution

Outre le ministre du Travail et de la sécurité sociale, les deux factions évoquent le rôle des personnalités administratives et politiques dans la scission de ce syndicat.

Les feux sont au rouge dans le secteur des moto-taxis. Depuis l’assemblée générale tenue à Douala, le 24 février dernier, deux camps dirigent désormais le syndicat national des motos-taxis du Cameroun.

Pour l’essentiel, Chief Ntonefor Nguimo Renée, le président élu lors de l’assemblée générale du 24 Août 2010 continue de présider aux destinées du syndicat national des motos-taxi du Cameroun tandis que Bimaï Pensée, le président régional de ce syndicat pour le Littoral entend conduire le syndicat issu de la révision statutaire du 24 février dernier. Une révision qui apporte quelques changements dans la dénomination de ce regroupement. Selon lui “il fallait procéder à ce changement qui se rapporte plus aux propriétaires et patrons de motos qu’a la grande masse de conducteurs.”

La crise vécue par le plus grand syndicat  camerounais de motos-taxis s’explique différemment par ces principaux acteurs. A en croire Chief Ntonefor, président du Synamotac, il s’agit d’une organisation différente de celle qu’il dirige. Une position qu’il défend par le non respect des dispositions statutaires de cette organisation syndicale. “Les textes du Synamotac stipulent que seul le président peut convoquer une assemblée générale sur la demande des deux tiers des membres du bureau directeur.” Une démarche, affirme-t-il, n’a pas été flouée.

Son de cloche différent chez le président du Syndicat  national des exploitants de motos-taxi (Synaepmotac). A en croire Pensée Bimaï, la mutation dénoncée par le président du Synamotac “est une démarche prévue par nos statuts.” En outre, la même source précise que la tenue de l’assemblée générale à polémique du 24 février dernier “nous a été suggérée par le ministre du Travail et de la Sécurité sociale.” Robert Nkili, selon Pensée Bimaï, “a estimé et nous avec lui, qu’il fallait réorganiser le syndicat.” Une démarche que dénonce le bureau restant du Synamotac qui dénonce le fait que “monsieur Bimaï et ses deux acolytes, Madame Niemeni,  la trésorière nationale du Synamotac, ainsi que celle de l’ancien président d’honneur, font partie d’une cabale décidée à disperser la dynamique des conducteurs de motos-taxi.”

 
Fonds de commerce politique

Sous le couvert de l’anonymat, une source proche du bureau exécutif du Synamotac précise que “c’est de la manipulation pour nous mettre les uns contre les autres.” Et de commenter, “comment le sous-préfet qui est un homme de loi et d’administration a pu autoriser une manifestation à des gens qui n’ont aucune compétence pour le faire ?” C’est que, pour le bureau restant du Synamotac, outre le quota à atteindre pour l’organisation d’une assemblée générale, nombre de partisans de la tendance des fidèles pointent un doigt accusateur sur le sous-préfet de l’arrondissement de Douala Ve, ainsi que sur une personnalité politique très en verve dans cette localité. “Nous ne voulons pas donner des noms. Mais nous savons que cette ag a été financée par des gens que nous connaissons bien et qui avaient intérêt à nous diviser.”

De part et d’autre, les protagonistes de la crise que vit le principal syndicat des motos-taxi du Cameroun donne lieu à des dénonciations de manœuvres d’hommes politiques pour le contrôle de cette catégorie sociale. Dans une correspondance adressée au gouverneur de la région du Littoral, le 22 février dernier, le président national du Synamotac interpelle la plus haute autorité de la région sur la responsabilité “des individus à la solde de réseaux occultes” qui auraient décidé d’utiliser cette organisation pour organiser des soulèvements populaires.

D’autre part, des sources proches du bureau directeur de ce syndicat évoquent la volonté de certains hommes politiques proches du pouvoir à vouloir s’approprier la masse de motos-taxi (environ 108 mille personnes, selon l’estimation du syndicat national des motos-taxis du Cameroun) comme fonds de commerce politique. Sans doute dans la perspective des prochaines échéances électorales ?

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