Dialogue inter-burundais : Une clôture officielle honteuse

 
L’ancien président Tanzanien, Benjamin William Mkapa, Facilitateur du dialogue inter-burundais. 

La quatrième session des pourparlers inter-burundais s'est clôturée ce vendredi 8 Décembre 2017 à Arusha en Tanzanie. Les cérémonies ont été marquées par un désordre causé par le groupe des représentants de Bujumbura et ses alliés.

Léonce Ngendakumana, un des leaders politiques de l'opposition présent à Arusha, dénonce le comportement affiché par les représentants du pouvoir de Bujumbura. Le vice-président du parti Sahwanya Frodebu lie ce comportement à la déception de ce groupe.

« Ce qui s'est passé à Arusha concernant les pourparlers inter-burundais est une honte pour la nation burundaise dans la mesure où ceux qui sont sensés représenter le Gouvernement et le parti CNDD-FDD ont manifesté un comportement et une attitude irresponsable. Cet échec est dû essentiellement au fait que le Gouvernement du Burundi et le parti CNDD-FDD avaient envoyé de faux représentants. Autre chose, c' est que le Facilitateur avait annoncé ce jeudi qu'il allait passer de la phase de la facilitation à la phase de médiation et que, après toutes ces consultations, sa conclusion est que l'Accord d'Arusha et la Constitution ne peuvent pas être amandées dans le contexte actuel car constituant le fondement même de la paix, de la démocratie, de la bonne gouvernance, de l'unité et de la cohésion du peuple burundais.'' Explique le vice-président du Sahwanya Frodebu

Léonce Ngendakumana trouve qu'il faut obligatoirement et impérativement que tous ceux qui combattent pour le respect de l'Accord d'Arusha et de la Constitution mettent ensemble leur force pour emmener le Président Nkurunziza à accepter de se mettre à la table des négociations et négocier la paix, la réconciliation et la stabilité pour le Burundi.

La « PARCEM », Parole et action pour le réveil des consciences et de l'évolution des mentalités, une organisation de la société civile représentée dans ces assises, se dit satisfaite du quatrième round des pourparlers inter-burundais. Faustin Ndikumana, président de cette ONG, dénonce néanmoins le comportement des représentants du Gouvernement de Bujumbura.

« Même s'il n'y a pas eu d'accord, cette quatrième session a marqué une étape décisive dans la résolution de la crise burundaise parce que c'est l'une des sessions où les participants ont discuté en profondeur à travers les groupes constitués. Ils ont, non seulement donné leurs contributions, mais ont également pu transmettre leurs idées à la Facilitation. Le document élaboré par la facilitation qui consacre les points de convergence et de divergence sera transmis à la Médiation et aux Chefs d'Etats de la région pour donner des orientations futures. » Indique le président de la PARCEM.

La plateforme de l'opposition CNARED Giriteka dit ne pas avoir été surprise par l'issue de la quatrième session des pourparlers inter-burundais. Pancrace Cimpaye, porte-parole de cette plateforme de l'opposition, fait savoir que certains acteurs dont le CNARED ont été exclus de ces pourparlers. Et de préciser qu'il était évident que cette session se clôture en queue de poisson.

« La résultante de la session n'est pas surprenante. Si tous les protagonistes avaient participé, il n'y aurait pas cette résultante. Le CNARED a été exclu de ces pourparlers et le Gouvernement de Bujumbura avait boycotté cette session. Aujourd'hui, nous avons constaté que le Président Nkurunziza ne veut aucunement pas de négociation puisque qu'il a l'intention d'annoncer ce 12 Décembre,  la campagne d'un référendum de la révision de la Constitution. »

Pour Pancrace Cimpaye, la seule façon de sauver le peuple burundais serait de mettre hors d'état de nuire le Président Nkurunziza. Il  demande à la communauté internationale de s'impliquer davantage pour trouver solution au conflit burundais, notamment en prenant des sanctions sévères à l'endroit du Président Nkurunziza. Quant au Médiateur, il lui est demandé  d'organiser des pourparlers inclusifs.

Pour rappel, cette quatrième session des pourparlers inter-burundais a commencé ce 27 Novembre et a pris fin ce vendredi 8 Décembre à Arusha en Tanzanie.

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