RDC : la sommation des États-Unis à Kabila

Les États-Unis visiblement remontés contre le régime de Joseph Kabila. En cause la répression brutale dans le sang des manifestations du 31 décembre. Un acte qui, combiné aux autres impairs, pousse la première puissance mondiale à demander au président de la RDC de s'en aller cette année.

Dans un communiqué rendu public le 9 janvier, Nikki Haley a dénoncé le comportement des autorités de la RDC lors des manifestations du 31 décembre 2017. Notamment, « l'usage d'une force excessive contre leurs propres citoyens, en recourant à des munitions réelles contre les protestataires et à des gaz lacrymogènes dans des églises, et en arrêtant des civils, dont des enfants de chœur ».

Arrivé au pouvoir en 2001 suite du décès de son père Laurent Désiré Kabila, tombeur de Mobutu, quatre ans auparavant, Joseph Kabila a été élu en 2006 avant d'être reconduit à la tête de l'Etat 5 ans plus tard. Son deuxième et dernier mandat devrait s'achever en fin 2016. Mais, le scrutin n'a pas été organisé, car il fallait selon le pouvoir réunir toutes les conditions pour des élections transparentes et crédibles.

Les manifestations nées de ce report ont plongé le pays dans une crise politique profonde qui a connu un répit grâce un accord entre Majorité, opposition et société civile sous l'égide de l'Église catholique. Dit de la Saint-Sylvestre, cet accord fixait l'élection présidentielle en novembre 2017. Là aussi, l'élection n'a pu se tenir faute de moyens cette fois-ci.

   

Entendre des rapports de brutalité et de cruauté contre des civils innocents et des enfants dans les lieux les plus sacrés est vraiment horrifiant

Depuis le glissement de ce nouveau calendrier, des opposants et partisans de la société civile multiplient des manifestations pour demander le départ de Kabila et une transition sans lui. Des manifestations que le pouvoir réprime souvent avec brutalité faisant des morts et des arrestations. À l'image des manifestations initiées le 31 décembre dernier par des laïcs catholiques. Et lors de la répression des manifestants ont été tués trouvé la mort ou arrêtés par les forces de sécurité.
Trop, c'est trop ?

Et comme ses homologues occidentaux, l'ambassadrice des États-Unis à l'ONU reproche aussi à Kinshasa d'empêcher les familles d'accéder aux morgues et aux prisons ou centres de détention afin de s'enquérir de la situation des leurs.

Des pratiques qui ont sans doute conduit Nikky Haley à faire abstraction des euphémismes caractérisant souvent le discours diplomatique pour décrier la cruauté du régime de Joseph Kabila. « Entendre des rapports de brutalité et de cruauté contre des civils innocents et des enfants dans les lieux les plus sacrés est vraiment horrifiant », s'est-elle insurgée.

Une manière de dissuader Kabila de « continuer à violer les droits de l'homme », selon un juriste basé à Pointe-Noire au Congo-Brazzaville. Mais les États-Unis tiennent surtout à ce que Kabila respecte le calendrier électoral qui fixe le scrutin en décembre 2018. Autrement dit, le pays de l'Oncle Sam n'entend pas tolérer un autre glissement du chronogramme électoral comme en 2016 et en 2017.

Une prise de position qui devrait probablement susciter la réaction du gouvernement par le biais de son porte-parole Lambert Mende Omalanga. Lui qui a toujours su trouver une « bonne » alchimie pour défendre la souveraineté de son pays.

John Ndinga Ngoma

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