Médiation de la crise politique en R.D.Congo : Mgr Mosengwo rejette une offre de Sassou Nguesso

Monseigneur Laurent Mosengwo pense qu’il est passé  le temps de chercher à savoir  qui est responsable de la dangereuse dégradation de la situation politique en République Démocratique du Congo, alors qu’il suffit  d’établir le lien de causalité entre le refus de Joseph Kabila d’organiser des élections présidentielles auxquelles il ne prendrait pas part, et les colères éruptives des Congolais, pour que le principal responsable de la tragédie congolaise soit identifié.

C’est la déduction que l’on fait d’un message adressé au président du Congo –Brazzaville, Denis sassou Nguesso, par l’Archevêque de Kinshasa, Mgr Laurent Mosengwo Pasinya, en réaction au souhait exprimé par le premier, d’une rencontre en tête à tête avec l’homme d’église.

Après avoir en effet rencontré mardi des responsables de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) conduits par Mgr Marcel Utembi, en vue d’apporter sa contribution à la résolution de la crise politique en RDC, Denis Sassou Nguessou, qui agit ainsi en sa qualité de président en exercice de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) a invité pour un entretien Mgr Mosengwo, figure emblématique de la une fronde ouverte de l’église catholique locale contre  le régime illégal et illégitime de Kabila, dont les exactions criminelles contre les populations congolaises assoiffées de justice et de démocratie ont fini de révolter presque toute la terre entière, y compris l’ONU d’habitude flegmatique, voire passive.
 
En réaction à l’invitation, le prélat a plutôt adressé au président du Congo Brazzaville un message dont la teneur –du moins un extrait-, selon nos confrères de lephareonline.net, serait libellée comme suit :  « Le mal, malgré le bien que cela vous fait, reste toujours le mal. Kabila a montré sa mauvaise foi. Nous voulons des élections mais selon le plan et goût de Kabila. Nous ne lui demandons pas de nous organiser les élections. Mais, c’est un devoir. Il a déjà mal planté le décor. Avec cette façon de faire, parce que vous caressez le mal, même Brazzaville sera affecté si vous gérez mal la situation de la RDC… Ils sont signataires des accords, c’est à eux de les respecter parce qu’ils se sont engagés. Je vous laisse une copie de ces accords pour bien lire afin que vous sachiez entre les deux camps, lequel a raison ».

Il faut relever que bien avant cette réaction de Monseigneur Mosengwo, l’opinion africaine avait vivement contesté le bien-fondé de la rencontre CENCO-Sassou du 9 janvier, voyant mal comment l’église catholique congolaise pourtant si éclairée, pouvait espérer que le dictateur de Brazzaville, président à vie de fait du Congo, prenne leur parti contre celui de son homologue et dictateur de l’autre côté du fleuve Congo  qui ne rêve lui aussi que de diriger la République “Démocratique” du Congo jusqu’à ce que mort s’en suive !  
 

Dans le principe et par tempérament,   l’archevêque de Kinshasa n’est pas opposé à une médiation étrangère qui permettrait de faire évoluer positivement la situation dans son pays englué depuis fin 2016 dans une profonde crise politique qui a déjà fait des centaines de morts, des milliers de blessés et d’arrestations sans compter les déplacés par dizaines de milliers. Mais il pense que les médiateurs devraient être de bonne foi et capables de dire ses quatre vérités au dictateur Joseph Kabila, auteur d’un monumental coup d’Etat constitutionnel qui dure depuis le 19 décembre 2016. Sinon, pas la peine de perdre le temps dans un ridicule exercice de ponce-pilatisme. Un genre… politique dans lequel excellent les autocrates, membres du puissant syndicat des dictateurs d’Afrique.

De ce fait, la solution  consisterait à obliger Kabila à se conformer à la clause constitutionnelle de limitation des mandats qui lui interdit de briguer un troisième mandat après celui expiré le 19 décembre 2016, et  mettre en application les termes de l’accord politique de transition du 31 décembre 2016 qui prévoyait des élections avant fin 2017  n’est plus temps.

Tout le monde le sait, Sassou Nguesso aussi. Le reste n’est qu’astucieuse perte de temps, pour permettre à Kabila d’en gagner  suffisamment pour ensuite rouler son monde dans la farine.

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