Militaires camerounais lors d’une opération dans la région anglophone du Sud-ouest |
Avec la nouvelle de la décapitation dans la localité d’Ekondo-Titi d’un sous-officier des forces spéciales camerounaises du du Bataillon d’Intervention Rapide (BIR), les nouvelles du front où les forces armées camerounaises sont engagées contre les sécessionnistes de l’Etat virtuel d’Ambazonie sont de plus en plus sinistres et donnent lieu à des révélations qui donnent froid dans le dos.
Enlevée dans la matinée de dimanche par des personnes non-identifiées mais que des sources militaires camerounaises désignent déjà comme ne pouvant être que des éléments indépendantistes anglophones, l’adjudant-chef Endaman a été retrouvé hier soir, égorgé.
« Nous avons été alertés dans la matinée du 14 janvier de l’enlèvement de notre camarade. Après cette annonce, des recherches ont été lancées et en début de soirée nous avons trouvé son corps sans vie », a indiqué lundi un de ses camarades qui a jugé « …horrible ce que ces personnes ont fait à ce militaire, il a été découpé à la tête, au bras et sur la jambe ».
Vendredi déjà, un autre militaire camerounais avait été aussi assassiné, de même que le chef traditionnel de la localité de Mbonge dans le département de la Meme (région du Sud-ouest) réputé proche du régime, donc anti-sécessionniste. Des sources avaient cependant affirmé que l’assassinat du chef traditionnel était intervenu moins de 24 heures après une violente altercation verbale entre le sous-préfet de Mbonge et lui. Une altercation au cours de laquelle le “chef de terre” et le dignitaire coutumier s’étaient mutuellement proféré de graves menaces.
A ce jour, on ne peut plus dire avec exactitude le nombre de militaires, gendarmes et policiers camerounais qui ont perdu la vie dans cette guerre dont le régime en place au Cameroun. Si des sources officielles avancent le chiffre de 15 morts, en feignant d’ignorer qu’il y a environ trois semaines un militaire anglophone du BIR envoyé dans le Sud-ouest pour la répression des sécessionnistes s’est retourné contre ses camarades dont l’un venait de tuer de sang froid un civil anglophone, et en a abattu 14 sur le champ avant d’être tué à son tour par d’autres militaires.
Par ailleurs, pas plus tard qu’en début de semaine dernière, des informations, images à l’appui, ont fait état de dizaines de militaires ensorcelés qui se seraient jetés dans un marigot et en auraient bu jusqu’à en mourir, de l’eau empoisonnée par les populations anglophones avec le concours des sorciers locaux, dans le dessein de venger ceux des leurs qui sont tués depuis que le président Paul Biya a réitéré le 31 décembre 2017 sa volonté de mater par la force le soulèvement de ceux qu’il appelle les “criminels”.
Envoûtés, ces militaires loyalistes se seraient jetés dans un marigot dont ils auraient bue de l’eau empoisonnée jusqu’à ce que mort s’en suive. |
En effet, lors de son message de fin d’année, le chef de l’Etat camerounais qui avait, un mois auparavant, détaché dans le Sud-ouest un général anglophone, en la personne du Général de Brigade Daniel Njock Elokobi pour coordonner la répression, avait déclaré : « J’ai instruit que tous ceux qui ont pris les armes, qui exercent des violences ou qui incitent à la violence, soient combattus sans relâche et répondent de leurs crimes devant la justice. ».
Question autour des assassinats des soldats camerounais et révélations effroyables
Quelques jours après cette déclaration présidentielle, des militaires ont envahi le département de la Manyu, ont massacré des habitants et incendié des habitations.
Une question continue cependant de tarauder les esprits. Qui tue les militaires camerounais ? S’il est établi qu’en contexte de guerre, fut-elle asymétrique, les antagonistes font des morts dans les camps opposés, il est cependant clair que les sécessionnistes camerounais ne sont pas encore armés, du moins pas de manière à s’attaquer avec la régularité que l’on observe ces derniers temps, aux forces de défense et de sécurité gouvernementales.
La preuve, des soldats et gendarmes rescapés des tueries enregistrées dans leurs rangs ont, sous anonymat, fait des révélations embarrassantes mais ne manquant pas de pertinence, aux reporters de Cameroonvoice : « Parfois nous entendons des détonations d’armes à feu tout près de nous, et nous voyons certains des nôtres tomber, le crâne fracassé par un projectile, ou l’abdomen transpercé, mais nous ne voyons pas qui a tiré », affirme un élément du Bir. Un autre, désormais déserteur et refugié au Nigeria, est plus explicite : « Parfois on a l’impression en entendant le bruit des armes, que celui ou ceux qui tirent sont juste devant ou derrière nous, mais nous ne voyons personne aors que les morts dans nos rangs sont réels. C’est ce qui s’est passé quand lors d’une confrontation dans la localité de Dadji en novembre, nous avons perdu 85 personnes et n’avons réussi à tuer que 18 sécessionnistes. ». Il ajoute par ailleurs :
« certaines fois, des camarades qui sont en train de converser amicalement retournent leurs armes comme par enchantement, et se mettent à s’entretuer sans raison. C’est pourquoi j’ai préféré sauver ma peau en fuyant, car il est difficile de gagner une guerre dans laquelle vous utilisez des armes conventionnelles alors que vos adversaires utilisent la magie noire.» |
Un gendarme rappelé seulement début janvier à Yaoundé, qui a aussi requis l’anonymat, dit avoir été témoin de l’efficacité des pratiques mystiques par les anglophones. « Un jour, alors que nous venions d’abattre des sécessionnistes, et venions de quitter leur village, nous avons été assaillis par une horde furieuse qui sortait personne ne savait d’où. Nous avons recommencé à tirer sur eux, mais ils avançaient furieusement sur nous, quoique n’étant pas armés. C’est alors qu’un militaire, ressortissant du Nord-Cameroun a sorti de sa poche un talisman musulman qu’il a enroulé autour du canon de sa kalachnikov, et quand il a tiré par la suite, il y a eu des morts parmi les assaillants et les autres ont pris fuite, ayant compris qu’ils faisaient désormais face à leur tour à des forces supérieures.»
Comprenne qui pourra !