Crise anglophone : Les Ambazoniens menacent de représailles les Etats qui coopèrent avec le Cameroun

 
Militaire enlevé et assassiné par des sécessionnistes

Alors que la crise anglophone se décline ces derniers jours en termes de tueries massives de parts et d’autres et en incendies des habitations dans les localités soupçonnées d’abriter les partisans de la création d’un Etat anglophone indépendant, les sécessionnistes du Southern Cameroon menacent de passer à la vitesse supérieure dans les jours à venir, si leurs leaders arrêtés et détenus au  Nigeria depuis le 05 janvier ne sont pas libérés.
C’est la quintessence d’une annonce faite mardi par Chris Anu, Secrétaire à la Communication et porte-parole du gouvernement de cet Etat virtuel.

La menace, claire et directe, s’adresse non seulement au Cameroun et au Nigeria, principaux acteurs de ce dernier développement de la confrontation entre le gouvernement camerounais et les séparatistes anglophones, mais à d’autres pays qui coopèrent avec  le pays de Paul Biya.

« Depuis son enlèvement, le 5 janvier En 2018 par des hommes armés, le gouvernement nigérian a empêché le président Julius Ayuk Tabe et dix autres membres de son cabinet d’avoir accès à leurs avocats et aux membres de leur famille », peut-on lire dans le communiqué signé par Chris Anu au nom du “gouvernement”  ambazonien, qui  exige la libération sans condition de son président et de ses collaborateurs, faisant valoir au passage, à l’intention  du gouvernement nigérian et du monde entier  « que ces victimes enlevées sous prétexte de fomenter des troubles dans la nation camerounaise ne sont pas camerounaises. Ce sont des Ambazoniens ».

Par voie de conséquence, le porte-parole du leadership ambazonien menace : « Notre volonté de lancer une campagne de désinvestissement économique dans la République du Cameroun ne faiblira pas. Nous ciblerons les entreprises étrangères qui font des affaires en République du Cameroun et dont les revenus soutiennent les fonctionnaires corrompus et inefficaces de M. Paul Biya. Il est temps que les gouvernements occidentaux adoptent une loi sur le désinvestissement au Cameroun qui obligera leurs gouvernements à réduire les liens d’investissement avec les entreprises qui font des affaires dans la République du Cameroun. Mais s’ils ne le font pas, nos actions vont certainement les forcer à le faire ».

Cette menace qui fait craindre une intensification des actions armées et ou terroristes pouvant être matérialisées par des enlèvements et/ou des tueries des hommes d’affaires étrangers dans les deux régions anglophones  du  Cameroun, notamment la région du Sud-ouest, où le conflit a pris une plus grande ampleur depuis la proclamation symbolique de l’indépendance de l’Ambazonie le 1er  octobre  2017.

Au début de la semaine qui s’achève,  des pro-sécessionnistes ont pris d’assaut des postes de contrôle routier Dans la localité de Kwakwa (arrondissement de Mbongué, département de la Mémé dans la Région du Sud-ouest ), obligeant les passagers à bords de véhicules à présenter leurs pièces d’identité, retenant des francophones sur place, et obligeant les passagers ressortissants des régions anglophones  à leur verser chacun une somme de 2000 francs CFA pour passer, tandis que les conducteurs  de véhicules payaient une rançon de  5000 francs CFA.

Alertées, de ce qui s’y passait, les autorités ont dépêché une forte escouade  d’éléments de l’armée, pour rétablir l’ordre dans cette localité soupçonnée depuis longtemps d’abriter des sécessionnistes. Résultat,  78 habitations ont été incendiées entre mercredi et jeudi, des sécessionnistes et des civils tués également, par des éléments du BIR (Bataillon d’Intervention Rapide,  unité antiterroriste de l’armée camerounaise) soutenus par  des éléments de la marine, du génie-militaire, du GMI (Groupement mobile d’intervention) et  de la gendarmerie nationale.

Quelques jours plus tôt, lundi, des éléments du BIR y avaient tué près d’une centaine de civils au moyen de fusils d’assaut installés sur des véhicules de l’armée.  Ils vengeaient ainsi  l’enlèvement et l’assassinat d’un des leurs camarades dimanche (voir images ci-dessus).

Au moment où nous mettions en ligne, la localité de Kwakwa serait vidée de toute sa population, et occupée par l’armée. Mais les populations qui ont fui le village jurent que l’armée ne l’emportera pas au paradis.

En effet, Après le massacre de près de 2000 civils depuis le début de la crise dite anglophone, les extrémistes séparatistes se sont eux aussi inscrits dans la logique de guerre, et n’hésitent plus à tuer les éléments des forces camerounaises quand ils en ont l’occasion. C’est le cycle infernal des actions-réactions  dont ne peut venir à bout que l’initiation d’un véritable dialogue. Or l’arrestation récente de Sisiku Ayuk et de ses camarades est venue en rajouter à l’extrême tension.

Ça craint !

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