Qui se cache derrière les ONG qui opèrent en Afrique centrale ?

En Février 1929 démarre à Paris un énième sommet sur les réparations de guerre de l’Allemagne envers les alliés. Cette conférence va déboucher sur “les Plans Young” du nom de son président de séance, Owen Young, de nationalité américaine. La Grande Bretagne a comme chef de délégation, Lord Montaigu Norman, président et gouverneur de la Banque d’Angleterre secondé par Lord Revelstoke; la délégation française est conduite par Emile Moreau, gouverneur de la Banque de France, celle de l’Allemagne par Hjalmar Schacht, président de la Reichbank Allemande. Les discussions bloquent parce que les Britanniques et les américains ont une position à l’opposé de celle des Français.  Alors que les américains et les anglais penchent pour l’annulation pure et simple de la dette allemande, les français y sont quant à eux farouchement opposés. S’en suit des discussions houleuses au milieu desquelles le très rusé Hjalmar Schacht sort le joker de sa poche.

Il dit que l’Allemagne est prête à payer toute sa dette mais à une seule condition, que l’on lui restitue toutes ses anciennes colonies africaines; car dit-il, ce n’est qu’en s’appuyant sur ces colonies que son pays pourrait générer assez de revenus pour éponger sa dette. A l’écoute de cette proposition, les français raidissent d’effroi, et la rejettent violemment. A l’issue de cette conférence qui s’achève le 7 Juin 1929, un accord est finalement trouvé. Et pour faciliter les transferts d’argent entre l’Allemagne et ses créanciers, tous les protagonistes s’accordent sur la nécessité de créer une banque aux caractéristiques particulières : ainsi nait la Banque des Règlements Internationaux.

Ce qui est important pour nous, Africains, c’est le message subliminal contenu dans la déclaration de celui qui deviendra plus tard l’architecte du renouveau économique du 3e Reich et le concepteur des comptes ASKI, modèles des comptes d’Operations français. Hjalmar Schacht nous apprend qu’avec l’exploitation des ressources de trois pays africains, à savoir Le Cameroun, le Togo et la Namibie, l’Allemagne aurait pu régler toutes ses dettes de guerre. Or les ressources connues de ces trois pays à cette époque sont comparativement, infiniment inférieures à celles que l’on retrouve aujourd’hui ne serait-ce que dans les pays de la CEMAC, pour ne pas dire dans le Golfe de Guinée. Car, en plus des ressources du sol et du sous-sol connues autour des années 1930, il faut ajouter la plus importante des matières premières stratégiques qui est le pétrole, dont le Golfe de Guinée possède peut-être les réserves les plus importantes au monde. L’accaparement de cette richesse impose donc aux prédateurs la mise en place d’une stratégie de conquête dans laquelle les ONGs ne sont qu’un pion sur l’échiquier.

Il est question dans cet article de comprendre les forces qui, tapies dans l’ombre, tirent les ficelles des ONGs qui contribuent à la déstabilisation qui a cours à l’heure actuelle dans le Golfe de Guinée, et plus particulièrement en Afrique Centrale. Révéler le rôle de couverture que jouent ces ONGs et autres organisations prétendument philanthropiques dans ce tableau est notre objectif. Pour une meilleure perspective, un précédent historique va nous aider.

Les “Sept Sœurs du Pétrole” et l’Emergence du Terrorisme Arabo-musulman

Dès la découverte des champs pétrolifères dans la péninsule arabique, 7 compagnies Occidentales s’accaparent le monopole de l’exploitation de ce pétrole tout en excluant l’immense majorité des Arabes  des bénéfices des retombées du pétrole découvert sur leurs terres. Ces 7 compagnies sont:
1.    La Standard Oil du New Jersey  (Renommée Esso, puis Exxon, aujourd’hui une composante de ExxonMobil)
2.     La Standard Oil de New-York (renommée Socony, puis Mobil, fait désormais partie de ExxonMobil)
3.     La Standard Oil de la Californie (renommée SoCal, aujourd’hui Chevron)
4.    Texaco (qui a fusionné avec Chevron)
5.    Gulf Oil (aujourd’hui racheté par Chevron)
6.    La Compagnie Anglo-Iranienne de Pétrole (aujourd’hui BP)
7.    La Compagnie Royale Néerlandaise (Shell)

Dès les premières remontées de pétrole, les industriels Occidentaux du pétrole prospèrent pendant que l’immense majorité des arabes misèrent. Cette situation va susciter d’un côté la colère dans la péninsule arabique, de l’autre la jalousie et l’envie en Occident. D’autres hommes d’affaires Occidentaux qui n’avaient  pas initialement prêté attention au pétrole commencent à voir le potentiel de cette nouvelle ressource et décident de s’investir dans cette nouvelle industrie. Ils se heurtent au blocage et au refus de partager de la part des membres du cartel des sept. Afin de briser ce monopole et d’avoir leur part du gâteau, ils voient en la colère des arabes une ressource à exploiter. Ces industriels vont mobiliser les arabes, les former et financer leur révolte: l’on assiste alors au passage à une grande échelle du terrorisme arabo-musulman. Les Arabes finissent par maitriser le terrorisme comme instrument stratégique de pression dans les négociations et éventuellement dans les déstabilisations. Les bavures ne manquent pas; l’une des plus spectaculaires est la prise d’otages dans la délégation Israélienne lors des Jeux Olympiques de Munich en 1972 par Ali Hassan Salamé, Abou Daoud et consorts, et qui a débouché sur un bain de sang.

En guise de contre-offensive, les “Sept Sœurs” lâchent un peu de lest en agrandissant l’assiette des miettes qui revient aux Arabes, mais surtout initient la création de l’OPEP dans le but de faire croire aux populations arabes que les réserves de pétrole leurs appartiennent désormais. L’évolution de l’industrie du pétrole ne suivra pas exactement le cours souhaité par le cartel qui perdra un peu de son contrôle. Mais le groupe initial des sept reste néanmoins extrêmement puissant en ayant le quasi-monopole des pipelines. Par exemple, le pipeline transarabien, long de plus de 1200 kms, qui part de Qu’ISUMA en Arabie-Saoudite à la mer méditerranéenne appartient à ExxonMobil, Chevron, et Texaco. Le plus grave est que l’appétit de domination initial ne s’est pas évaporé ; il s’est plutôt sophistiqué.  Les rivaux ont décidé de se cogner moins les têtes en coordonnant leurs efforts, et en se consultant régulièrement au sein des organisations fermées comme le groupe Bilderberg. Chaque secteur a une espèce de chef de file. Tout comme au cœur du cartel de l’or et des banques centrales se trouvent les Rothschild, dans celui du pétrole trône la stature immense de John D Rockefeller Sr.

Qui est john D Rockefeller Sr. ?

Nous n’avons pas l’intention de présenter une biographie exhaustive de ce monsieur. Dans l’industrie du pétrole, c’est le fondateur de la Standard Oil Company, à ce titre, trois des sept sœurs du cartel lui appartenaient. Sa famille est aujourd’hui l’actionnaire majoritaire de la multinationale ExxonMobil. Cet homme ne croyait pas en la concurrence, il croyait au monopole, sa devise était : «  La compétition (concurrence) est un péché… ». Son comportement de requin impitoyable lui a valu une réputation tellement exécrable auprès de ses contemporains qu’il a eu peur que cela n’impacte négativement ses affaires.  Pour protéger ses affaires, il lui fallait soigner son image. Il a fait appel aux services d’Ivy Lee, l’un des plus grands experts à l’époque de la manipulation des masses que l’on appelle pudiquement « Relations Publiques ».  Ivy Lee ne tarde pas à l’introduire à l’arme de la philanthropie. Voici ce qu’en dit Myers Kutz Rockefeller, l’une de ses descendantes : « …La philanthropie procure plus de pouvoir que la richesse seule ne pourrait produire… ». C’est donc grâce à cette opération de relations publiques que Rockefeller est perçu à tort comme l’un des plus grands philanthropes de la planète.

Les Fondations Rockefeller et la conquête du monde

D’après Gary Allen, les Rockefellers contrôlent non seulement les fondations qui portent leur nom, mais aussi la Fondation Ford et les cinq Fondations Carnegie. A travers ces fondations, la famille Rockefeller finance de nombreuses organisations, des Instituts de recherches, des Universités, et une longue liste d’organisations. Le principal tour de force de l’argent des Rockefeller a été la mise sur pied du CFR (Council on Foreign Relations), un think thank dont sont issus les plus hauts responsables du gouvernement américain et qui contrôle toute la politique étrangère et commerciale américaine. Cela qui a fait dire au journaliste Jack Anderson en 1967 que le Département d’Etat Américain (Ministère des Relations Extérieures) n’est qu’une machine au service du pétrole. Comme si cela ne suffisait pas, l’influence de la famille Rockefeller s’étend aux Institutions Financières  Mondiales.

D’après un rapport de l’OSS (l’ancêtre de la CIA), l’une des causes de la convocation de la conférence de Brettons Wood (qui donna naissance au FMI et à la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement, cette dernière étant devenue la composante principale de la Banque Mondiale) en 1944 était la nécessité de la mise en place d’un nouveau système financier suite aux bénéfices énormes réalisés par la Standard Oil Company de Rockefeller.
Cette compagnie s’est retrouvée avec la bagatelle de 300 milliards de dollars de dividendes à distribuer entre ses actionnaires éparpillés dans le monde (Pour mettre les choses en perspective, il faut garder à l’esprit qu’entre-temps, le dollar américain a perdu au moins 95% de sa valeur d’alors, et donc cette somme vaudrait aujourd’hui  au moins 6000 milliards de dollars, en plus les systèmes informatiques sophistiqués actuels n’existaient pas). Le système financier mondial en place à ce moment-là n’avait pas un niveau d’organisation et de pouvoir capable de correctement supporter une telle opération de transfert d’argent.
 
Les agents de Rockefeller ont depuis lors, toujours dominé la Banque Mondiale. A titre d’exemple, John McCloy, ancien Président de la Fondation Ford et donc agent des Rockefeller deviendra plus tard le 2e  Président de la Banque Mondiale. Il sera remplacé à la tête de la Banque Mondiale par Eugen Black, ancien Président de la Chase Manhattan Bank, dont l’actionnaire principal est… Rockefeller ! Les tentacules de cet homme ne s’arrêtent pas là.

L’ONU est née en 1945 à San Francisco, dans l’un des domaines des Rockefeller, en présence de David Rockefeller et de 45 autres membres du CFR. Autant la Société Des Nations (SDN) était une initiative du Congrès de la Franc-maçonnerie tenu à Paris du 28 au 30 Juin de l’an 1917, autant les Illuminatis (la plus large loge maçonnique au monde) sont les promoteurs de l’ONU. Le siège de cette organisation se trouve à New-York, dans un domaine « gracieusement » offert par… Rockefeller. Rien d’étonnant donc qu’INTERPOL, une fabrication de Rockefeller, ait obtenu en 1975, et au mépris de la Charte des Nations Unis, un statut de membre Observateur avec droit de vote sur les résolutions.

Il n’y a pratiquement pas un secteur de la vie qui n’ait été phagocyté par cet homme. Le domaine de l’éducation lui-même avec le contrôle aux Etats-Unis de l’Edition des livres et des programmes scolaires n’en est pas exempt. Une organisation, le PEA (Progressive Education Association, en français : Association des progressistes de l’Education) avait été créée en 1919 et était sous son influence. Cette organisation a dû s’auto-dissoudre en 1955 suite à l’injonction de certains membres courageux du Congrès américain. Jusqu’aujourd’hui, le Collège d’Education de l’Université Columbia est sponsorisé par la Fondation Carnegie. La religion n’est pas en reste ; pendant longtemps les Rockefeller ont financé L’union de Séminaires de Théologie de New-York (Union theological Seminary of New-York) et mis sur pied Le Conseil Fédéral des Eglises (Federal Council of Churches) qui est par la suite devenu le NCC (National Council of Churches ou Conseil National des Eglises).

Rockefeller est aussi responsable du changement fondamental en médecine et dans la prise en charge des maladies.  On est allé d’une approche naturelle et naturopathe à une approche chimique qui bénéficie aux compagnies pharmaceutiques alors qu’il utilisait lui-même les services d’un naturopathe.   Pour accomplir cela, il a par des manigances changé les programmes des Ecoles de Médecine dont il avait pris le contrôle à travers des financements. Il est d’ailleurs à l’ origine du Cancer Institute qui fait entretient l’illusion de traiter le cancer. Apres que toutes ces institutions aient été mises en place et sous contrôle, la création des ONGs s’imposait naturellement pour faire le boulot sur le terrain sans attirer trop d’attention.

Rockefeller et les ONGs

La plupart des ONGs qui se déploient autour des pays pétroliers ne sont que des satellites du « Human Right Watch ». Cette ONG a été créée en 1982 lors d’une assemblée dans une villa privée en Italie de…. Rockefeller. Transparency International a été créé en 1993 par un groupe de personnes dont la figure centrale est Peter Eigen, ancien haut cadre de la Fondation Carnegie, puis directeur de programmes à la Banque Mondiale, et dont les recherches académiques ont été financées par la Fondation Ford.

Comme nous l’avons dit précédemment dans d’autres articles, le monde de la haute finance s’appuie sur deux colonnes principales, avec comme colonels et chefs de régiments respectifs, Rockefeller et Rothschild. Dans le régiment des Rothschild, l’on trouve par exemple le FMI, et des lieutenants comme Peter Benenson, fondateur d’Amnesty International, et George Schwartz, devenu George Soros et sa fondation Open Society.

Ces ONGs du fait de leur supposée autorité morale auto-attribuée ont la capacité de salir ou de soigner l’image d’un pays auprès des opinions publiques Occidentales  qui naïvement leur accordent de la crédibilité. C’est de cette influence qu’elles tiennent leur « soft power » qu’elles utilisent pour faire pression sur les gouvernements africains et offrir un prétexte pour une implication de la « communauté internationale » dans des crises préfabriquées.

Les ONGs africains quant à elles, en tant que relais locaux de ces grandes organisations dont elles ne savent rien, que ce soit des tenants ou des aboutissants réels de leur raison d’être, ne peuvent être placées qu’à la périphérie de la périphérie de ces dernières. Cela est une caractéristique des Institutions et Organisations africaines, représentations régionales des créations Occidentales. Elles sont toujours à des années lumières des centres de décisions. Très franchement, les Africains doivent apprendre à se créer leurs propres institutions et de n’adhérer à des organisations que s’ils ont à l’intérieur de celles-ci un vrai droit de regard, et un authentique pouvoir de décision.

Au vu de tout ce qui a été dit, il est clair que les Droits de l’Homme, l’amour pour la démocratie, la lutte contre la pauvreté ne sont que des prétextes qui servent de portes d’entrée aux ONGs pour  leur immixtion dans les affaires internes des pays-cibles.  Il n’y a donc rien d’étonnant que ces ONGs ne se soucient du bien-être des Hommes que dans les pays riches en ressources naturelles qui ont des leaders que les maitres du monde trouvent gênants, et en particulier si dans ces régions se trouvent d’énormes gisements de pétrole et de gaz naturel.

Les pays de la CEMAC sont les victimes d’une attaque parfaitement coordonnée derrière laquelle se dresse entre autres, la figure imposante de Rockefeller, et dont l’objectif est la mise sous-tutelle des hydrocarbures du Golfe de Guinée. Chacune des organisations sous-contrôle joue sa partition, depuis les institutions dites internationales, aux ONGs nébuleuses. Le levier du terrorisme n’est pas en reste. Contenir et contrer ces attaques va demander de la réflexion, une organisation et une coordination enthousiaste entière et sans faille des pays ciblés. D’ailleurs une conférence sur les matières premières s’impose dans ces régions en particulier, et en Afrique en général afin de mettre en place une stratégie de riposte à l’échelle africaine. L’heure est très grave.

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