Ambassade des etats-Unis à Yaoundé |
Jusqu'au 7 mars prochain, les ressortissants des Etats-Unis d'Amérique, résidant ou de passage au Cameroun, se doivent d'éviter de fréquenter les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest où sévit depuis fin 2016 une lancinante crise politique aux relents sécessionnistes.
A cause de la situation sécuritaire qu'elle estime plus que préoccupante dans ces régions, la mission diplomatique américaine au Cameroun a vivement recommandé aux citoyens américains désireux de se rendre dans les régions en crise de ne pas le faire, ou, en termes diplomatiques, « d'ajuster ou reporter leurs plans de voyage en conséquence dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ».
Aux Américains qui se trouvent déjà dans les régions en crise ou y vivent déjà, il est recommandé d'user de méthodes de sécurité saines, d'être attentifs à l'actualité locale et de respecter les instructions des autorités locales. «Rappelez-vous, ajoute le document, que l’environnement de sécurité au Cameroun est instable et peut se détériorer sans avertissement.», fait savoir le communiqué.
Les ressortissants américains ne sont pas les seuls concernés par cette mise en garde due au fait que la situation peut dégénérer à tout moment. Même le personnel diplomatique est prié de différé tous les déplacements non essentiels, peut-on lire sur le site Internet de l'Ambassade, qui précise par ailleurs qu'ils doivent éviter les lieux de manifestations.
Au Cameroun cependant, quoique tout le monde soit convaincu qu'il est risqué de se déplacer dans les régions anglophones où l'on peut être victime tantôt des sautes d'humeur de l'armée qui tue des civils sans discernement, tantôt des activistes anglophones qui peuvent surgir de n'importe où pour semer la terreur, question de concrétiser leur mot d'ordre de rendre le pays ingouvernable comme ils l'ont annoncé depuis l'extradition au Cameroun des leaders et des militants séparatistes, on se demande ce que signifie la date du 7 mars indiquée par l'Ambassade des Etats-Unis dans son communiqué.
« Que va-t-il se passer entre maintenant et le 7 mars alors qu'aucun événement particulier n'est en vue? » « Les Américains seraient-ils au courant d'une action d'envergure de la part de l'armée ou des sécessionnistes et ne veut pas le révéler aux Camerounais ? », entend-on des Camerounais s'interroger, soulignant au passage que le seul événement attendu à leur connaissance est l'élection sénatoriale qui aura lieu le 25 mars, et qui sera précédé par une campagne électorale de deux semaines devant se dérouler du 10 au 24 mars.
Du coup, la seule évocation de la date mentionnée dans le communiqué de l'Ambassade des Etats-Unis reste un mystère –d'initiés ?- que le Camerounais lambda souhaite percer.
Bamenda en ébullition (archives) |
Début février, le Département d'Etat (ministère des Affaires Etrangères) des Etats-Unis divisant la poire en deux, avait condamné les violences dans les régions anglophones du Cameroun où l'on a enregistré depuis le début de l'année les meurtre d'au moins une demi-dizaine d'éléments des forces de sécurité et d'un agent de l'organe chargé des élections au Cameroun (Elecam), mais aussi les meurtres d'environ une vingtaine de civils et les incendies de nombreux villages “pro-séparatistes” par l'armée. Dans son communiqué, le Département d'Etat avait aussi interpellé le Gouvernement camerounais : « Nous demandons aux autorités publiques camerounaises de respecter les droits de l'homme, y compris le droit à une procédure judiciaire en bonne et due forme des 47 Camerounais renvoyés de force par les autorités nigérianes aux autorités camerounaises le 26 janvier et dont beaucoup auraient présenté des demandes d'asile au Nigéria ».