ARMES – Aux Etats-Unis, les écoles sont des sanctuaires où il est interdit de porter des armes. Une semaine après la fusillade de Parkland, le président américain envisage pourtant d'armer les professeurs afin d'éviter d'autres massacres.
Combattre le mal… par le mal. La mort de 17 personnes dans une fusillade survenue dans un lycée de Floride mercredi 14 février a relancé (une fois de plus) l'éternel débat autour du port d'armes. Et Donald Trump, qui recevait des rescapés mercredi 21 février à la Maison Blanche, a sa petite idée pour empêcher de futures tueries. Le président américain a en effet suggéré la possibilité d'armer certains professeurs et membres du personnel afin qu'ils soient en mesure de défendre leurs élèves en cas d'attaque.
“Si un professeur… avait été un amateur d’armes à feu, cela aurait pu mettre fin à l’attaque très rapidement”, a souligné le président, tout en reconnaissant qu'il s'agissait d'une mesure “controversée”. Laquelle émane de la National Rifle Association (NRA), le lobby américain des armes dont les liens avec Trump avaient été pointés du doigt par Emma Gonzalez, une survivante de la fusillade de Floride devenue égérie de la cause anti-armes.
Pour que cette mesure soit adoptée, il faudrait toutefois que la règle interdisant le port d'armes dans les écoles prenne fin. Selon le président, la sanctuarisation des établissements scolaires a pour effet d'attirer les “maniaques”, ces “lâches” soucieux de trouver des cibles qui ne répondent pas aux tirs.
Faire respecter l’âge légal
A noter que la mesure “s’appliquerait uniquement aux enseignants sachant manier une arme”, a-t-il précisé devant son assistance composée de rescapées de la tuerie de Floride mais aussi d'autres personnes touchées par des fusillades perpétrées dans des écoles américaines. Après un vote à main levée, la proposition de Trump a été saluée par près de la moitié de l'assistance.
En outre, le président américain a évoqué d'autres pistes pour endiguer la violence. Il a notamment promis de renforcer les mesures de vérification des antécédents judiciaires et psychiatriques des acheteurs d’armes. Avant d'insister sur la nécessité de faire respecter l'âge légal (21 ans) pour s'acheter une arme, le tueur de Parkland ayant pu s'offrir un fusil alors qu'il n'était âgé que de 19 ans.
Un constat pointé également par Christine Yared, une survivante de la tuerie citée par Libération : “Pour moi, le problème numéro 1, c'est que le tueur de mon école avait 19 ans. En Amérique, à cet âge-là, il ne peut pas boire légalement une bière dans un bar. Il ne peut pas conduire légalement une voiture de location. Pourtant, il peut acheter légalement une arme de destruction massive.”