Attaque d’une bande armée à Douala: Controverse autour des morts

Les différentes autorités de la région du Littoral n’accordent pas leurs violons après l’attaque meurtrière de Bonabéri.

Les autorités administratives et militaires de la région du Littoral s’accordent au moins sur un fait : “ Le gouvernement a pris des mesures pour assurer la sécurité des citoyens ”. C’est dans cette optique que le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense , Edgar Alain Mebe Ngo’o et le gouverneur de la région du Littoral, Francis Faï Yengo, annoncent la mise en branle d’un dispositif de sécurité au large du Wouri et des autres frontières du pays. Une ceinture sécuritaire qui, à en croire les mêmes autorités, devrait enrayer les attaques répétées que connaît le pays depuis quelques années. Ce qui n’empêche pas la polémique d’enfler. Elle provient de la déclaration d’une haute autorité militaire.

Dans une conversation captée par le reporter de Le Messager, cette source indique que la riposte des éléments du Bataillon d’intervention rapide (Bir) après l’attaque du bureau de l’établissement financier Ecobank à Bonabéri, “ a laissé 18 morts sur le carreau. ” Notre source laisse également entendre que “ les corps de ces assaillants sont actuellement en train d’être enterrés. ” Une précision qui, à en croire la même source, n’occulte pas le fait que “ nous attendons de voir aujourd’hui  et demain (21 et 22 mars 2011 Ndlr) le nombre de corps qui vont émerger afin d’avoir le bilan exact de la riposte de nos forces spéciales ”. Des forces qui à en croire une source proche du Bir, auraient constitué une ceinture de sécurité au large du Wouri au moment où les assaillants tenaient en respect les populations ainsi que les forces de l’ordre et de sécurité autour du bureau d’Ecobank de Bonabéri.

Cette version est pourtant battue en brèche par les déclarations du gouverneur de la région du Littoral. Lors de son point de presse du 20 mars 2011, à Douala, Faï Yengo Francis précisait que “ cinq de nos éléments ont été blessés. L’un vient d’ailleurs de décéder. ” Le patron de la région du Littoral précisait en outre que : “ On a arrêté un important stock de matériels qui ont servi à ces malfrats. ” Des matériels qui selon le gouverneur, seraient des matériels militaires et des téléphones portables. Seule précision sur le sort des assaillants, Faï Yengo Francis indiquait qu’ “ à l’issue de ces opérations, certains de ces bandits ont pris fuite. Deux criminels ont été arrêtés et sont actuellement exploités par la gendarmerie nationale. ” En outre, il laissait entendre que l’un des suspects atteint par les balles du Bir aurait succombé quelque temps avant le début de son exploitation.

Victimes civiles

Au moment où la dissonance s’intensifie chez les autorités de la région du Littoral, le nombre exact de morts tombés sous les balles des assaillants de Bonabéri reste un mystère. Selon le gouverneur de la région du Littoral  “ cette attaque a endeuillée la région du Littoral. Et, de manière spécifique la ville de Douala, en faisant cinq morts. ” Ce décompte est relativisé par des sources proches de la morgue de la garnison militaire de Douala qui évaluent à 13 le nombre de dépouilles déposées dans ce service.

Idem pour les nombreux civils atteints par les balles des assaillants au cours de la nuit du 18 au 19 mars 2011. Pour l’essentiel ils sont internés dans les hôpitaux de la ville de  Douala et de Nkongsamba. Des victimes qui semblent abandonnées à elles-mêmes. C’est du moins, ce qu’affirment des victimes rencontrées par Le Messager. En attendant que les autorités s’accordent sur le nombre de morts tombés de part et d’autre pendant et après le braquage d’Ecobank à Bonabéri, le décompte des chiffres fournis par les différentes sources administratives et militaires parlent de quelque 32 morts, soit un sous-officier du Bataillon d’intervention rapide, 13 civils et 18 assaillants selon le décompte actuel. Des chiffres auxquels il faut adjoindre la trentaine de civils blessés internés dans les hôpitaux de la région.

Mebe Ngo’o offre 2 millions aux soldats

En marge d’une cérémonie sur le renforcement du dispositif de sécurité autour du Golfe de Guinée, le ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense , Edgar Alain Mebe Ngo’o a rendu visite aux soldats du Bataillon d’intervention rapide (Bir). Internés à l’hôpital Général de Douala, les quatre éléments du Bir  ont été blessés par les assaillants.

Outre le traditionnel message de réconfort du chef de l’Etat et chef suprême des armées à l’endroit des soldats blessés au champ d’honneur, le patron des armées a rendu un hommage mérité au sous-lieutenant Youssouf tombé au champ de bataille. Mais aussi, le ministre délégué en charge des armées a salué la bravoure des soldats du Bir tout en leur souhaitant un prompt rétablissement. Edgar Alain Mebe Ngo’o a tenu à manifester sa sollicitude “ personnelle ” à l’endroit des quatre soldats du Bir. C’est dans cette optique qu’une somme de deux millions Fcfa a été promise à ces patients. Une somme qui devait être remise au commandant de la deuxième région militaire interarmée. La somme une fois reçue devait être remise aux soldats dont les médecins annoncent un prompt rétablissement.

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