Ali Akbar Velayati (Crédit : capture d’écran/YouTube)
La présence militaire iranienne n’a “aucun lien avec Israël”, selon le conseiller de Khamenei, qui a menacé “d’expulser par la force” les soldats US par une réponse “puissante”
Un haut-conseiller du guide suprême iranien l'Ayatollah Ali Khamenei a déclaré vendredi que Téhéran ne retirerait ses troupes de Syrie qu'à la demande du dictateur Bashar el-Assad ou du gouvernement irakien.
« Les présences de l'Iran et de la Russie en Syrie continueront à protéger le pays contre les groupes terroristes et l'agression des Etats-Unis… Nous partirons immédiatement si les gouvernements irakien ou syrien le désirent, pas suite aux pressions d'Israël et des Etats-Unis », a commenté Ali Akbar Velayati, selon l'agence de presse Reuters.
Velayati se trouvait à Moscou pour des entretiens avec le président russe Vladimir Poutine dans la semaines, quelques heures après que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rencontré le leader russe pour faire pression en faveur du retrait des soldats iraniens de ce pays ravagé par la guerre qui partage sa frontière avec Israël.
« Notre présence en Syrie n'a pas de lien avec Israël », a dit Velayati vendredi, selon l'agence TASS. « Bien sûr, nous coordonnons nos positions avec la Russie et la Syrie. Cette coordination n'a pas à correspondre aux demandes d'Israël ».
Le haut-conseiller iranien a menacé de lancer des initiatives militaires pour faire partir par la force les soldats américains de Syrie.
Le président russe Vladimir Poutine avec Benjamin Netanyahu, au Kremlin à Moscou le 11 juillet 2018. (Crédit : AFP/ Pool/Yuri Kadobnov)
« Nous contrerons avec force les Américains », a-t-il ajouté. « Nous aiderons la Syrie à contrer l'agression américaine. Si les Etats-Unis ne veulent pas quitter notre région, nous les obligerons à le faire ».
Mais les Etats-Unis et Israël s'inquiètent de la présence militaire croissante de l'Iran en Syrie, où la République islamique a fourni une aide cruciale aux forces d'Assad.
L'Etat hébreu a déclaré de manière répétée qu'il ne permettrait pas à l'Iran ou à ses mandataires chiites d'établir une présence permanente dans la Syrie d'après-guerre. Les tensions se sont attisées le long de la frontière ces derniers mois, avec Israël qui a lancé des attaques contre des cibles iraniennes en Syrie en réponse aux tirs de roquette et aux incursions de drone iraniens sur le territoire israélien.
Téhéran compterait désormais 80 000 combattants en Syrie – membres de milices chiites et des forces paramilitaires loyales à l'Iran.
Un drapeau israélien placé sur le mont Bental sur le plateau du Golan, le 10 mai 2018 (Crédit : AFP PHOTO / JALAA MAREY)
La Russie a estimé qu'il était « irréaliste » d'attendre un retrait total de l'Iran du pays, mais il y a eu des signaux annonçant un compromis émergeant entre Moscou et Jérusalem sur la question.
Jeudi, de hauts-responsables israéliens ont expliqué que la Russie travaille à empêcher l'Iran d'ancrer ses militaires le long de la frontière nord avec la Syrie.
Le problème devrait être au coeur des entretiens, la semaine prochaine, entre les présidents Donald Trump et Poutine en Finlande.
Mercredi, au cours de leur réunion à Moscou, Netanyahu a expliqué à Poutine qu'Israël ne chercherait pas à destituer Assad mais il a vivement recommandé à la Russie d'oeuvrer à expulser les troupes iraniennes du pays, a fait savoir un responsable israélien à l'issue de la rencontre.
« Nous n'entreprendrons aucune action contre le régime d'Assad et vous faites partir les Iraniens », aurait dit Netanyahu à Poutine, selon le responsable dont les propos ont été rapportés par Reuters.
Moscou s'est associé à Téhéran pour maintenir le gouvernement d'Assad mais leurs intérêts ne convergent pas toujours. La Russie a également maintenu des liens chaleureux avec Israël et a montré que le pays était prêts à prendre en compte ses intérêts sécuritaires.