Cameroun/Présidentielle 2018: Le Colonel P. Éric Kingue dirigera la campagne électorale du Lieutenant Maurice Kamto

Pour bouter Biya hors des institutions, le “colonel” Paul Eric Kingue (à droite) consentira à donner du « A vos ordres mon Lieutenant » au “lieutenant” Maurice Kamto (à gauche). Un sacrifice presque suprême. Et inédit, dans les rangs de l’armée… politique camerounaise. Pour la cause du CHANGEMENT !

Finies les querelles de préséance – “militaro-protocolaire” – entre l’ancien ministre de Paul Biya, Maurice Kamto, candidat à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, et l’ancien illustre prisonnier politique du régime Biya, Paul Eric Kingue.

A moins d’une semaine du lancement de la campagne électorale pour l’élection présidentielle du 7 octobre, le deuxième personnage, ci-devant maire de la commune de Njombe-Penja, arrêté et détenu pendant sept bonnes années (entre 2008 et 2015) pour se voir ensuite lavé de toutes les charges portées contre lui, a été présenté lundi, comme celui qui dirigera la campagne électorale   de Maurice Kamto, candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), par ailleurs soutenu par quelques partis politiques et des militants d’autres formations de l’opposition, ralliés de la dernière heure.

Il s’agit là d’un revirement d’autant plus inattendu qu’il y a un peu plus d’un an, Paul Eric Kingue qui déclarait alors son intention de briguer la magistrature suprême du Cameroun, expliquait qu’il n’était pas envisageable que le Pr. Kamto et lui s’unissent dans le cadre d’un combat commun, et surtout, pourquoi il ne pouvait pas s’aligner derrière celui-ci.

Prenant appui sur ce qu’il considérait comme le langage trop policé à son goût de l’ancien ministre délégué à la Justice devenu opposant, il avait  moqué la mièvrerie du discours politique  chez Maurice Kamto et réduit à sa portion congrue le  parcours politique de l’éminent enseignant de droit et avocat international, sur lequel il revendiquera d’ailleurs une certaine primauté.
« Le Pr Kamto, je le respecte en tant que grand intellectuel de ce pays. Et d’ailleurs, qui peut l’apostropher sur ce point ? Dans les amphis, c’est un grand mais dans la politique, je ne peux pas être son vice parce que pour moi, la politique est comme l’armée, quand vous êtes lieutenant, vous devez être commandé par un colonel. Et en politique, je suis colonel », affirma alors Paul Eric Kingué (vidéo ci-dessous).

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En cette veille d’élection présidentielle, l’ancien  militant du Rdpc (parti au pouvoir) –qui avait créé à sa sortie de prison un parti d’opposition, le MNPC-  a  finalement ravalé sa fierté pour soutenir le candidat Maurice Kamto dans le cadre d’une coalition de partis politiques. Un “colonel” politique qui consent à mettre en berne son grade d’officier supérieur pour devenir le lieutenant d’un officier subalterne pour sauver leur position commune au front, c’est tout de même une preuve de cette maturité si peu commune aux hommes politiques qui animent l’opposition camerounaise, lesquels, Maurice Kamto compris, aiment à s’arc-bouter sur leurs égos.

En manière de retour d’ascenseur, Maurice Kamto qui a visiblement compris, ne serait que pour cette fois-ci,  qu’en politique rien n’est jamais définitif, en a fait son Directeur de campagne, après avoir fait,  il y a deux semaines, d’un membre d’une organisation de la société civile, Bibou Nissack, son porte-parole à  l’occasion de la campagne électorale à venir.

Il est à noter par ailleurs qu’à l’occasion de la présentation de son Directeur de campagne désigné, le candidat Maurice Kamto a profité pour lever un pan de voile sur les figures de la « coalition populaire » constituée de partis politiques, fractions de partis politiques et autres membres de la société civile, qui soutiennent sa candidature.

Il s’agit pour ce qui est des partis politiques, de :

Ligue démocrate de Fabien Nvondo,
• Front de solidarité nationale du président Pami
• MPCN de Paul Éric Kingue,
,
•La dynamique de Albert Dzogang,
• Rassemblement démocratique pour la défense de la république de Dieudonné  Yapolé,
•Parti libéral démocrate de   Jean Robert  Yapoué.

Pour les  partis politiques dont les militants ont décidé de rouler pour Kamto à l’occasion de la campagne électorale ou définitivement, on peut noter des franges importantes des militants du parti nationaliste UPC des régions de l’Ouest et du Littoral, un grand nombre de militants du PADDEC dont le leader, Jean de Dieu Momo, a rallié le président sortant et candidat  Paul Biya en juillet dernier sur fond de retournement de veste spectaculaire et ahurissant, ainsi que de nombreux militants du principal parti de l’opposition, le SDF, drainés par le conseiller municipal de la commune de Douala 1er, Célestin Djamen, sans oublier une fraction de militants de  l’AFP (un partis jadis créé par des transfuges du SDF tel l’avocat Bernard Ashuo Muna, frère aîné d’un autre candidat à la présidentielle d’octobre, Akere Tabeng Muna).

Au sein de  la société civile Maurice Kamto peut aussi se targuer d’avoir réussi à s’allier le soutien d’une figure très populaire, en la personne du téméraire activiste nationaliste André Blaise ESSAMA, plusieurs fois emprisonné pour avoir détruit les monuments érigés –à Douala notamment-, en hommage à des figures marquantes du colonialisme français au Cameroun, dans le but de les remplacer par ceux des nationalistes ayant lutté jusqu’au sacrifice  suprême entre le milieu des années  1940 et la fin des années 1970, pour que le Cameroun accède à l’indépendance.

La suite de ces idylles est attendue au soir du 7 octobre.

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