Sorcellerie sur la Présidentielle 2018 au Cameroun : Un sous-préfet de Biya interdit un meeting de campagne électorale de Cabral Libii

Peut-on raisonnablement envisage une opposition pacifique et légaliste et par conséquent ou par ricochet une alternance politique s’inscrivant dans cette logique souhaitée au Cameroun? Il serait simpliste, voire hasardeux de répondre par l’affirmative.  Les tenants (en réalité il faut dire les “confiscateurs”)  actuels du pouvoir démontrent plus qu’il n’est nécessaire, que la seule option qu’il reste aux Camerounais ne faisant pas partie ou ne partageant pas les opinions du “clan élu” de se faire entendre est celle désespérée et démesurée d’entrer en rébellion contre une soi-disant légalité républicaine à tête chercheuse qui ne s’imposent qu’aux pestiférés de l’opposition.

Le dire, ce n’est pas camper la posture de fauteur de guerre, mais tirer la sonnette d’alarme à l’intention de certains énergumènes investis de l’autorité et de la puissance publiques qui jouent à péter plus fort que leur anus, au risque de le déchirer, même quand personne ne le leur a demandé, juste parce qu’ils escomptent  – à travers leur zèle excessif – davantage de promotion.

Ainsi, après avoir tenté en vain de faire mordre à l’opinion le stratagème-attrape-nigauds qui consiste à faire accroire que tous les opposants crédibles sont des taupes du régime en place, en présentant le jeune candidat à l’élection présidentielle Cabral Libii comme un de ceux-là qui auraient été infiltrés dans les rangs de l’opposition pour mieux diluer le message de celle –ci, des suppôts du régime perpétuel de Paul Biya, sans forcément en avoir reçu instruction pour le faire, en sont aujourd’hui à se livrer à un exercice de vaudou administratif matérialisé par l’interdiction de meetings des candidats de l’opposition pendant la campagne électorale.

L’illustration en a été donnée par l’interdiction mercredi du tout premier meeting de campagne électorale du  candidat de l’opposition Cabral Libii, sous le fallacieux prétexte de l’indisponibilité du site sur lequel devait avoir lieu la rencontre entre le prétendant à la succession de Biya et l’électorat.

Là où le bât blesse l’âne, c’est que l’indisponibilité du site en question qui est la propriété de la société d’Etat CICAM n’a pas été signifiée à l’homme politique  – qui, si les élections n’étaient pas ce qu’elles sont au Cameroun, c’est-à-dire une grossière mascarade traditionnelle pourrait dans les deux, trois ou quatre semaines à venir, se retrouver à la tête de l’Etat -, par son propriétaire, lequel a auparavant pris soin de percevoir de l’argent pour le louer temporairement, mais par le sous-préfet de l’arrondissement de Douala 5ème qui n’était nullement concerné par la transaction entre les deux parties.

Inutile de dire que prendre un acte administratif  pour interdire un meeting politique pendant la campagne électorale est absolument illégal et relève également d’une inacceptable manigance visant à brider  un candidat pour favoriser un autre  (suivez notre regard).

Et connaissant les manières de cerbères qui constituent le gros des troupes de l’administration partiale et partisanes au Cameroun ainsi que les comportements d’automates forcenés préposés à la répression qu’on appelle abusivement ici “forces du maintien de l’ordre” (policiers gendarmes et militaires confondus), les jours qui séparent le Cameroun du 23 septembre, jour où est prévu se tenir le meeting de Cabral Libii, sont marqués par l’appréhension d’un gigantesque bain de sang.

En effet, les partisans du candidat interdit de meeting n’entendent pas laisser le représentant du président de la république et du gouvernement à Douala 5ème qu’est le sous-préfet, les empêcher au vu et au su de tous de jouir du droit d’exprimer  leur adhésion à cette figure montante de la scène politique camerounaise, et se préparent pour cela à un affrontement de n’importe quel type avec n’importe quelle autorité ou force publique si le sous-préfet ne revient pas à la raison.

C’est dire que si l’on n’y prend garde,   les premiers martyrs de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 au Cameroun où semble-t-il le pouvoir en place raffole de sang versé, pourront venir de Douala, le dimanche 23 septembre.

La crainte croit d’autant plus que les responsables de la campagne électorale de monsieur Libii sont eux aussi déterminés à faire prévaloir la légalité qui est bien au-dessus des sautes d’humeur d’un sous-préfet villageois et tellement irresponsable qu’il se fiche pas mal de ce que des actes comme le sien sont porteurs de guerre  civile, à l’instar de la situation dans les régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest  qui n’est arrivé à ce niveau d’enlisement que parce que des criminels en col blanc avaient opté de montrer des muscles pour museler les contestataires, au besoin en les tuant – pour les plus chanceux-et en les emprisonnant arbitrairement pour d’autres.

En ce tournant décisif de l’histoire du Cameroun, le président Paul Biya qui est encore le premier responsable des affaires du Cameroun est interpellé dans le sens de rappeler à l’ordre ces ennemis dans la maison qui veulent semer le chaos  pour lui montrer combien ils lui sont acquis,  sans tenir compte de la tournure infernale que peuvent  prendre les choses.

Ci-dessous, la note d’information reçue de l’équipe de campagne du candidat Cabral Libii

IL Y’A PÉRIL EN LA DEMEURE.

À la surprise générale, l’équipe d’organisation du “GIGA MEETING” de Cabral Libii candidat du parti UNIVERS à l’élection présidentielle du 07 Octobre vient d’apprendre contre toute attente l’interdiction de cet évènement grandeur nature. Le sous préfet de Douala 5 évoque comme raison fallacieuse l’indisponibilité du stade Cicam le 23 Septembre pourtant le document ici publié a été délivré Dimanche dernier par qui de droit, après paiement et versement cash des frais d’occupation dudit stade.

Deux informations importantes à retenir:

1- Ce matin alors que les membres de l’équipe d’organisation que chapeaute le dynamique Camarade Jean Louis Batoum sont dans la salle d’attente du fameux sous préfet de Douala 5ème pour le retrait du récépissé de manifestation publique, ils voient sortir du bureau de ce dernier le directeur du stade avec qui ils devisent sympathiquement puis séparent en convenant sereinement du rendez-vous de Dimanche. Question: si la raison du refus évoquée tient réellement, qu’est ce qui peut expliquer que celui-ci ne le leur ai alors rien dit à cet instant et encore moins depuis la date de versement de la somme exigée pour la location du stade?

2- Chose inédite, le sous préfet de Douala 5ème non seulement a contraint nos camarades à signer la décharge de l’interdiction, mais il a fait appel à ses collaborateurs à la rescousse afin que ceux-ci contraignent les nôtres à retirer ladite interdiction à la limite de la séquestration. Qu’est ce qui peut expliquer qu’un sous préfet convaincu d’agir conformément à la loi soit obligé de se livrer à de tels actes de tentative d’intimidation doublés de zèle?

Ces interrogations et bien d’autres nous confortent à l’idée qu’un plan machiavélique ourdi par l’autorité administrative et le camp d’en face est à la solde de cette manœuvre honteuse. Mais c’est aussi et surtout la preuve de ce que notre candidat Cabral Libii fait peur et que sa candidature inquiète sérieusement.

Après une réunion d’urgence que nous venons de tenir sous la supervision du Prof. Prosper Nkou Mvondo,  capitaine politique Opérationnel du parti UNIVERS et Directeur de campagne du Candidat Cabral Libii, nous prenons la décision de maintenir la date, le lieu et l’heure dudit MEETING et prenons à témoin l’opinion nationale et internationale, Elecam et les autorités étatiques face à cette atteinte grave à nos droits.

Que celà soit clair, notre approche jusqu’à ce jour légaliste, républicaine et non violente ne doit en aucun être interprétée comme la peur ou la lâcheté. Que quiconque sache que nous sommes préparés depuis à de telles manœuvres, mais jamais au grand jamais nous ne nous laisserons piétiner tant que nous serons convaincus d’être dans nos droits. Que celà soit entendu et considéré pour dit, à bon entendeur !

* Journaliste, non partisan de Cabral Libii, mais révolté par l’injustice, convaincu qu’il y a des moments où l’on ne doit plus se refugier derrière la casquette de journaliste pour éviter de dire que le mal est mal, et le bien, bien. En advienne que pourra !

Facebook Comments
- Publicité -

Plus populaires

Officiellement dénommé Carrefour Nelson Mandela, ce coin de la ville de ...
Une secte est un groupe de personnes qui adhèrent à une...

Autres actualités

Le Royaume-Uni envisage de payer les demandeurs d’asile pour leur déportation au Rwanda (Al...

Les plans sont distincts du projet de loi sur le Rwanda, un plan bloqué visant à expulser de force la plupart...

Gabon – Qui a enlevé et séquestré les leaders syndicaux Alain Mouagouadi et Thierry...

Au Gabon, Alain Mouagouadi et Thierry Nkoulou, deux leaders syndicaux, ont été enlevés et séquestrés pendant près de deux jours...

Sénégal : Libération de Ousmane Sonko et Diomaye Faye à 10 jours de la...

Abubakr Diallo Après 8 mois passés en détention, le leader du parti dissous Pastef, Ousmane Sonko, a été...

Proche-orient : Chef du Fatah emprisonné, Marwan Barghouti, en passe de devenir président de...

La possibilité qu'Israël libère des prisonniers en échange de la libération d'otages par le Hamas a propulsé Marwan Al-Barghouti, chef du mouvement...

Présidentielle (piégée) au Sénégal : Et si Macky Sall n’avait pas dit son dernier...

Théophile KouamouoAu Sénégal, Macky Sall a-t-il lâché l’affaire ? Le président sortant a annoncé que le premier tour de la présidentielle à...
- Publicité -
Facebook Comments
WordPress » Erreur

Il y a eu une erreur critique sur ce site.

En apprendre plus sur le débogage de WordPress.