Cameroun-présidentielle2018: Maurice Kamto défie l’administration Biya et lance sa campagne électorale à Douala

Candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC),  soutenu par près d'une dizaine d'autres leaders de l'opposition (dont l'illustre Paul Eric Kingue qui a été choisi en début de semaine pour assumer les fonctions de directeur de sa campagne) et des figures de la société civile dont l'activiste nationaliste et panafricaniste André Blaise Essama, le Pr. Maurice Kamto a lancé sa campagne électorale samedi  dans la capitale économique camerounaise, Douala, ville la plus peuplée du pays, et en général acquise à l'opposition.

Malgré une interdiction  signifiée vendredi par le sous-préfet de Douala 4ème, Ekoa Mbarga Jean-Marcqui faisait savoir au responsable local du MRC dans le Littoral que le site choisi pour lancer la campagne du Pr. Kamto était susceptible de bloquer la circulation au quartier Bonabéri, l'enseignant de Droit candidat à la présidentielle a tenu son meeting à Bonabéri comme initialement prévu, en présence de milliers de personnes qui avaient elles aussi décidé d'affronter toute autorité voulant brider la campagne de leur champion dès son entame.

Habillé aux couleurs de l'équipe nationale de football du Cameroun (les Lions Indomptables)  Maurice Kamto qui a fait chorus avec ces populations accourues pour l'écouter et le soutenir, a déclaré à l'entame du meeting : « Je suis là, nous sommes là, personne ne nous interdira de tenir un meeting dans ce pays ».

Une déclaration en signe de point de départ d'autres importantes déclarations qu'il fera par la suite tout au long du meeting.

On  retiendra par exemple que la résolution de la crise sécessionniste qui sévit dans les deux régions anglophones du Cameroun est au cœur des préoccupations du candidat du MRC dont le meeting de lancement de campagne électorale a commencé à Bonabéri justement, un quartier qui a accueilli ces deux dernières semaines, le gros des milliers de populations fuyant la répression militaro-policière orchestrée par le gouvernement camerounais, mais que la propagande officielle a présentée comme des gens fuyant les exactions des sécessionnistes : «  Bonaberi je vous entends, jamais je ne vous trahirai (…) Le massacre de nos frères anglophones n'est pas notre politique. C'est pourquoi je vous redis, dès que je suis élu, je me rendrai dans les villes et villages anglophones, j'irai dans les forêts chercher nos frères, j'irai en brousse essuyer les larmes de nos mamans, de nos parents, dans ces régions. Je reviendrai avec eux, afin qu'ensemble, on construise l'émergence du Cameroun ».

S'adressant à la jeunesse,  Maurice Kamto n'a pas hésité à s'en prendre à son adversaire Paul Biya (candidat président sortant) en se démarquant des méthodes de corruption des esprits des jeunes Camerounais dans lesquelles excelle le régime de celui-ci : Celui qui se présente comme le tireur de penalty, a également adressé un mot à l'endroit de la jeunesse, raillant au passage une des politiques du président sortant Paul Biya. « A vous les jeunes, je ne vous offrirai pas des ordinateurs qui ne marchent pas (en référence aux ordinateurs portables PB Hev –entendez ces ordinateurs estampillés Paul Biya Higher Education Vision – qui ont été distribués aux étudiants camerounais en début d'année, ndlr), mais la formation. Nous allons garantir une formation professionnelle à tous les jeunes, afin qu'ils puissent prendre part à la construction de notre beau pays ».

Les déclarations les plus marquantes de Maurice Kamto ce 22 septembre resteront sa promesse de relever le salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC) actuellement de 36.270 francs à 55.000 F.CFA (soit une augmentation en numéraires de 18730 FCFA), ainsi que son annonce de vouloir effectuer un seul et unique mandat pour remettre le Cameroun sur les rails à travers la mise sur pied d'institutions politiques crédibles et justes.

Après le meeting de Bonabéri qui a pris fin en début d'après-midi, la caravane du candidat du MRC a pris la direction du quartier Saint Michel (arrondissement de Douala 2ème ) où était prévu un autre meeting de la série des nombreux autres qu'il tiendra au cours des deux semaines que durera la campagne électorale.

En attendant, de nombreux Camerounais de la capitale économique qui souhaitent voir émerger sur la scène politique des hommes courageux capables de faire énergiquement face aux pratiques dictatoriales du régime, ont apprécié à sa juste mesure la décision de Kamto de brtaver l'interdiction du sous-préfet de Douala 4ème de tenir son meeting de campagne en face du lycée bilingue de Bonabéri, car pour qui sait comment tous les 24 mars (date anniversaire de la création du parti au pouvoir, le Rdpc) et 06 novembre (date anniversaire de l'accession de Paul Biya au pouvoir) le Rdpc occupe les grandes artères passantes dans les grandes villes du pays, à l'instar de l'avenue dite “Axe lourd Bépanda”  dans l'arrondissement de Douala 5ème pour y tenir des meetings, et ce parfois du matin jusqu'à la tombée de la nuit, la décision du sous-préfet Mbarga Etoa, ne pouvait être considérée que comme inique.

Nous y reviendrons.

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