Cameroun-Contentieux électoral : En route pour le Conseil Constitutionnel, M. Kamto met sa défense en branle

Une semaine après le scrutin présidentiel du 7 octobre, l’heure au Cameroun est au contentieux électoral. Une vingtaine de recours en annulation totale ou partielle de cette élection ont été introduites auprès du Conseil Constitutionnel, organe chargé de connaitre de la contestation électorale quoique sous l’emprise de sa soumission à l’actuel chef de l’exécutif camerounais, Paul Biya qui, par ailleurs, était lui-même candidat à l’élection présidentielle.

Une élection qui fait encore couler tant d’encre et de salive en raison de nombreuses fraudes orchestrées au parti au pouvoir et d’incommensurables manquements dont s’est rendu coupable l’organe électoral ELECAM, visiblement dans le but de favoriser le candidat président sortant.

Au nombre des recours se trouve, outre ceux des candidats Joshua Osih du SDF et Cabral Libii du parti UNIVERS, celui introduit par le candidat du MRC, Maurice Kamto, dont le porte-parole, Olivier Bibou Nissack, a annoncé dimanche la constitution d’un collectif constitué d’éminents avocats en charge d’assurer la défense de sa position durant le contentieux qui se mènera devant le Conseil Constitutionnel suite aux élections présidentielles de 2018.

Ledit collectif, selon l’annonce  faite dimanche,  donnera une conférence de presse en prélude à l’ouverture des plaidoiries devant le dit Conseil. A cette occasion, la lumière sera faite sur la  logique ayant présidé chez le Pr. Kamto et son équipe à l’introduction d’un recours auprès du Conseil Constitutionnel en vue de la revendication de la victoire et d’un recours en annulation partielle des élections du 07 octobre dernier.

Puis, pour lever toute équivoque sur sa démarche qui se veut légaliste, Maurice Kamto précise à toutes fins utiles que le recours en annulation partielle de l’élection « ne porte pas sur l’annulation des élections dans 7 Régions, mais plutôt sur un certain nombre de circonscriptions électorales réparties sur 7 Régions. ».


Voilà qui coupe court à une interprétation erronée qui, sur la base de l’information incomplète ou faussée selon laquelle le candidat du Mrc avait requis l’annulation du scrutin dans sept des dix régions du Cameroun, voudrait qu’il ait ipso facto reconnu sa défaite ou se soit mis en porte à faux avec sa position initiale d’après scrutin qui était plutôt celle de sa victoire. « Comment peut-on avoir gagné l’élection et demander qu’elle soit annulée pour plus de la moitié ? » se demandait-on jusqu’à la précision apportée ce dimanche par monsieur Bibou Nissack.

Elecam nominé pour l’oscar de l’élection présidentielle la plus bête et méchante de l’histoire du Cameroun ?

Il faut relever que de son côté, l’institution chargée de l’organisation et de la supervision des élections au Cameroun  a déjà affirmé que les recours en annulation ne prospéreront pas. Dans un entretien accordé à la radio française RFI, Dr. Eric Essousse a affirmé que l’élection s’est faite  « selon les règles de l’art » et que « Elecam s’est entouré de toutes les précautions. Le dispositif est solide, il est fondé sur la loi et les règlements en vigueur ».

Faisant d’ailleurs carrément abstraction du scandale suscité par de faux observateurs électoraux auto-estampillés Transparency International -des faux pouvant en cacher d’autres-, monsieur Essousse a déclaré sur les antennes de RFI que « Elecam a travaillé selon la législation en vigueur et les observateurs nationaux et internationaux ont reconnu la pertinence de tout ce qui se passait. L’élection s’est passé de manière régulière ».

Une déclaration dont on contesterait d’autant plus difficilement… l’impertinence que ELECAM mériterait plutôt l’Oscar de l’élection présidentielle la plus controversée du Cameroun, puisque depuis la fin de cette élection on ne parle au Cameroun que de perspective de soulèvement populaire massif et de répression militaire sanglante.

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