Le zèle doublé de fanfaronnade irresponsable du ministre de la Communication camerounais, Issa Tchiroma, serait-il en train de lui jouer des tours ? Assurément oui, au regard de la déconvenue subie lundi par cette âme damnée du régime Biya, menteur comme un arracheur de dents, qui n’hésite pas à pousser par ses déclarations inconséquentes le pays au bord de l’implosion.
Monsieur Tchiroma avait prévu lui aussi de donner une conférence de presse cet après-midi, à 15 heures, à la même heure que Paul eric Kingue, le directeur de campagne du candidat Maurice Kamto, élu lors de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier.
Si l’on y a vu une manière pour le ministre d’attirer vers lui les journalistes pour que celle de l’adversaire de son employeur soit désertée par les hommes de médias, , les raisons officielles de la conférence de ce ministre était une déclaration sur l’affaire du “Transparencygate” (du nom de l’affaire des faux observateurs électoraux payés par le faussaire de ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, pour venir donner au nom de la très respectable organisation internationale de lutte contre la corruption Transparency International, leur caution à l’élection présidentielle entachée de nombreuses fraudes et irrégularités), et sur l’annonce par le Pr. Maurice Kamto.
Visiblement, l’initiative du bonimenteur de service n’aurait pas plu à la présidence de la République d’où un ordre est venu à son intention d’ajourner son spectacle, pour ne pas ridiculiser le régime aux yeux des Camerounais pour qui monsieur Tchiroma n’est plus qu’un comédien de piètre qualité et non plus le porte-parole du gouvernement autoproclamé pour lequel il se prend. Qui plus est à la veille de l’ouverture par le Conseil Constitutionnel de l’examen des recours en annulation totale ou partielle du dernier scrutin à mille et un problèmes.
Il faut dire que cela aurait paru trop gros que la conférence de presse du collaborateur de Maurice Kamto soit interdite, et qu’en revanche, celle du collaborateur de Biya soit autorisée. Comme pour dire que la perspective pour Biya de faire droit à la demande de Kamto d’organiser une transmission pacifique du pouvoir commence peu à peu à amener le régime à se soucier du qu’en-dira-t-on.
Les Camerounais se seraient pourtant bien amusés, si la conférence de presse de Tchiroma avait eu lieu, à entendre ce dernier déblatérer des inepties du genre « les faux observateurs de Transparency International accueillis en grandes pompes par la chaine de télévision gouvernementale et biyaïste CRTV, n’étaient que des agents de l’étranger recrutés par l’opposition pour jeter l’opprobre sur la bonne qualité de l’organisation de l’élection ». Puisqu’il est coutumier des histoires à grimper le mur du genre. On se souvient qu’il y a quelques mois, monsieur Tchoiroma, parlant des soldats camerounais qui avaient exécuté des femmes et leurs enfants âgés d e un an et cinq ans, avait affirmé avec force que ce ne pouvait jamais être des soldats camerounais, car ils ne portaient pas des godasses de type rangers, et n’arboraient pas les insignes spécifiques des éléments des forces de défense de son pays. Mieux, il accusait des organisations tapies dans l’ombre de vouloir, par la révélation de cette affaire, déstabiliser le Cameroun. Quelques jours après, on apprenait que ces soldats qui ne pouvaient pas être des Camerounais selon le ministre de la Communication, avaient été dénoncés et démasqués par leurs compagnons d’armes, c’est-à-dire d’autres soldats camerounais.