Gare à des affrontements tribaux au Cameroun. ci-dessous, des images des affrontements tribaux au Sud-Soudan
Alors que la peur d’une répression militaro-policière de toute contestation populaire des résultats frauduleusement acquis en faveur du président sortant règne sur la capitale camerounaise depuis la fin des opérations électorales, une autre hantise s’est emparée de la ville stratégique de Yaoundé, et gagne progressivement la ville de Douala, où des nouvelles alarmantes, font état d’armes (blanches notamment), dont auraient été pourvu des autochtones de ces villes favorables au régime du président Biya, dans le but de s’attaquer, non seulement aux partisans de la coalition autour de Maurice Kamto, président élu lors du dernier scrutin, mais aussi aux “allogènes” bamiléké soupçonnés de sympathie naturelle pour l’opposition.
Si la mobilisation des policiers, gendarmes et militaires en vue de prévenir et réprimer énergiquement tout « trouble à l’ordre public » est une instruction gouvernementale qui ne fait pas vraiment peur, compte tenu de la détermination des Camerounais à arracher la victoire s’il le faut, et surtout compte tenu du fait que certains de ces éléments des forces de défense et de sécurité ont montré ces derniers temps des signes de leur mécontentement par rapport aux missions de répression qui leur sont de plus en plus assignées pour consolider un régime impopulaire, celle des civils par des élites tribales affiliées au pouvoir qui mettent en exergue leur appartenance tribale et l’intérêt des mobilisés à défendre leurs ethnies contre des envahisseurs, en l’occurrence les Bamilékés, ressortissants de la région de l’Ouest établis nombreux à Douala et Yaoundé fait craindre une “rwandisation du pays”, amené, pour des raisons de pouvoir, à faire un détour par un inutile et dévastateur bain de sang.
Nos sources, manifestement dans le secret des dieux créateurs de pogrom ethnique affirment que le chaos est prévu pour immédiatement après la proclamation définitive des résultats de l’élection par le Conseil Constitutionnel et devrait se manifester, dans un premier temps, par la chasse aux Bamilékés, considérés comme des allogènes ou des étrangers dans ces deux villes où ils sont très impliqués dans le commerce et les affaires, et dans un second temps par la chasse aux opposants partisans de la coalition Kamto, indépendamment de leurs appartenances ethniques, autrement dit, fussent-ils des membres des communautés autochtones.
Soulignons cependant que ces informations sont difficilement vérifiables –c’est d’ailleurs la raison pour laquelle nous ne citons pas nommément les personnalités pointées du doigt par nos informateurs-, et que seule leur permanence dans le bouche à oreille semble les accréditer. Ajouté à cela, l’apparition des noms de certaines personnalités qui ont montré par le passé qu’elles étaient capables de mettre le Cameroun à feu et à sang pour assurer le maintien du régime. A Yaoundé, il s’agirait d’un ancien ministre et d’un ministre en poste, qui ont en commun de penser que toute atteinte à la stabilité du régime de Paul Biya serait une atteinte à la grande ethnie Béti, tandis qu’à Douala, un professeur agrégé de droit dont les grands-parents seraient originaires d’un pays d’Afrique de l’Ouest, mais qui revendique son appartenance à l’ethnie duala et son aversion pour les Bamiléké qu’il traite d'”envahisseurs”, qu’ils serait capable de mettre en péril la paix au Cameroun pourvu que ses bêtes noires disparaissent de sa vue. Lui aussi aurait pourparrain deson activité de propagation de la haine, un ministre qui aurait reçu l’onction de certains chefs traditionnels de la ville.
Ceci étant, il reste que par ces temps cruciaux de l’histoire politique du pays qui se trouve au bord de l’embrasement, la plus grande guerre que les uns et les autres doivent mener est celle de la paix.
Des esprits avisés n’hésitent pas à suggérer aux partisans de l’opposition en général et de Kamto en particulier d’éviter de prêter le flanc aux iorresponsables qui veulent semer la zizanie pour leurs seuls intérêts.
De cce fait, les sympathisants de Maurice Kamto doivent éviter de verser à leurtour dans la violence, et pourquoi pas, dans l’intérêt de la préservation de la paix entre les communautés, éviter les débats politiques avec des gens qui ont des idées opposées aux leurs, ou, dans une certaine mesure, interrompre tout débat qui commencerait à dériver. Ne garder le contact qu’entre eux dans leurs quartiers ou agglomérations de résidence pourrait également être un bon moyen d’éviter les confrontations pouvant rendre la situation plus déletère qu’elle ne l’est. Ils peuvent et doivent également informer par tout moyen laissant trace, les autorités administratives et policières les plus proches de leur domicile de toute menace éventuelle,l’Etat et les autorités de la République étant au premier chefresponsables de la sécurité des citoyens.