Suspendue mardi à 20 heures et 15, minutes, l'audience du contentieux post électoral a repris ce mercredi à 9 heures et 30 minutes tel qu'a annoncé par le président du Conseil Constitutionnel, Clément Atangana.
L'audience se poursuit avec la démonstration des avocats du candidat Maurice Kamto, qui, tout au long de leurs plaidoyers mardi, ont mis à mal le Conseil Constittutionnel avec la batterie des preuves apportées des fraudes électorales ourdies par les partisans de Paul Biya avec la complicité de l'organe électoral Elecam, pour offrir sur un plateau d'argent une victoire imméritée au président sortant.
A la reprise de l'audience, le président du Conseil Constitutionnel et le Conseil du candidat Kamto se sont achopés sur l'admissibilité des moyens des allégations du requérant, le président estimant qu'il n'y a pas lieu de produire des éléments nouveaux à ce moment où l'on est rendu à la phase des débats, tandis que le Conseil de Maurice Kamto estimait que ce n'est que sur la base des éléments de preuve produits par lui hier que le Conseil Constitutionnel peut apprécier lucidement les éléments de requête.
A ce moment, un avocat du Rdpc, Me Eyango, a subtilisé la parole et interrompu un Conseil de Kamto pour se lancer dans des insultes à l'adresse de l'adversaire, obligeant Maurice Kamto à solliciter la parole pour dispenser un petit cours de droit en matière de contentieux devant un Conseil Constitutionnel.
Mardi, le public camerounais a pu boire comme du petit lait les interventions de Maurice Kamto et de son allié lors de l'élection Me Akere Muna, qui ont fait couler des larmes aux Camerounais et surtout redonné de l'espoir à un peuple habitué à des hommes politiques dépourvus de charisme et de volontarisme. Mais on aura surtout noté la prestance de la brillante avocate Me Michelle Ndoki, un des Conseils de Maurice Kamto, qui a fini par faire sortir de ses gonds un membre du Conseil Constitutionnel, par ailleurs président de la Commission Nationale derecensement des votes qui, perdant son sang froid, l'a traité de menteuse, de faussaire et de d'intellectuellement malhonète, sans pour autant démonter la jeune avocate, major au concours de la meilleure plaidoirie de la Francophonie en 2018, qui a continué à égrener les preuves de l'entourloupe appellée élection présidentielle.