Me Michèle Ndoki, l’héroïne d’une audience de contentieux électoral qui fait tourner la tête à un… sage
Le Conseil constitutionnel présidé par le magistrat à la retraite Clément Atangana n’a pas pu vider l’affaire du recours du candidat Maurice Kamto qui demande l’annulation partielle de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018. Elle avait auparavant déclaré irrecevables la demande en récusation de certains de ses membres militants affirmés du parti au pouvoir, affichant parfois leurs penchants pour le président sortant et candidat à l’élection présidentielle du 7 octobre. Par la suite les requêtes des candidats recalés à l’élection, Bertin Kisopet Révérend Rigobert G. Amine et celle du candidat Cabral Libii qui demandait l’annulation du scrutin, sont passées à la moulinnette du Conseil Conseil Constitutionnel qui les a toutes déclarées irrecevables.
Alors que l’audience du contentieux électoral en est à son deuxième jour ce mercredi, l’on notera que la première journée aura été marquée à son ouverture mardi par les démonstrations des manipulations des opérations électorales, des procès-verbaux pour la plupart tout simplement irréguliers, et du travail partisan et partial des commissions communales et départementales de recensement des votes qui se sont répercutées à la Commission Nationale de recensement des votes, présidée par un magistrat, par ailleurs membre du Conseil Constitutionnel.
A la manette de cette démonstration qui conduira certainement à l’annulation des élections dans les circonscriptions électorales indiquées par le candidat du MRC, Maurice Kamto, si le Conseil Constitutionnel arrive à se départir de ses obligations vis-à-vis du président sortant qui a nommé ses membres –pour certains des militants de son parti-, se trouvait Me Michèle Ndoki, qui a produit à l’intention de la Cour les preuves des prétentions de son client, notamment les procès-verbaux sujets à caution reportant les faux résultats des commissions departmentales dont certains puaient la manipulation, à l’instar de ceux présentant un nombre de votants supérieiur à celui des inscrits.
La pugnacité de Me Ndoki aura fini par désarçonner le juge Émile Essombé, membre du Conseil Constitutionnel, qui s’est senti obligé de descendre de son piédestal pour défendre la Commission Nationale de recensement des Votes qui est partie du contentieux électoral pour avoir validé les procès-verbaux manipulés d’Elecam, et dont il a été le président. A cette occasion, le Conseiller Emile Essombe ne s’est pas privé de traiter de tous les noms d’oiseaux la brillante avocate, suscitant le mécontentement du pool de la défense de Maurice Kamto.
Flegmatique cependant, Me Michèle Ndoki a continué à servir à la Cour des éléments irréfutables de ce que l’élection présidentielle du 7 octobre aura été tout sauf sincère et régulière. Comme le fait pour le régime de corrompre les présidents des commissions locales de vote qui ont perçu des sommes d’un montant de 300.000 francs CFA, alors qu’aux termes de la loi, leurs fonctions ne sont pas rémunérées.
Des éléments irréfutables de faussement des élections dont des résultats sur papier volant, signés pour certains, et pas pour d’autres, mais qui ont été reçus et validés par la commission nationale de recensement des votes qui les a bien entendu homologués, pour arriver au pseudo résultat de 71,28% attribués au candidat Paul Biya, selon des résultats supposés légalement se trouver en ce moment au Conseil Constitutionnel dans le cadre du contentieux électoral, mais dont Elecam a organisé malicieusement des fuites pour préparer l’opinion à une victoire de son candidat favori.
Des exemples de papiers volants sur la base desquels Elecam et les commissions départementales de supervision des élections entendent proclamer Paul Biya élu, pour avoir été rémunérés (corrompus) 300.000 F.CFA par président.
Toutes choses qui, si le Conseil Constitutionnel n’y met pas bon ordre, risquent de faire de l’élection présidentielle du 7 octobre dernier, la plus calamiteuse des élections de l’histoire du Cameroun.
Quand le Rdpc tente de dédouaner ses membres du Conseil Constitutionnelpar une bourde monumentale
Avant Me Ndoki, c’est Me Akere Muna, qui avait pris la parole pour inviter les acteurs politiques comparaissant devant le Conseil Constitutionnel à faire preuve de sérieux, s’amusant au passage du fait de la panique créée au sein du parti au pouvoir par la demande en récusation de certains membres du Conseil Constitutionnel faite par le candidat Maurice Kamto.
En effet, alors que mardi matin on pouvait encore voir le nom de l’un des Conseillers du Conseil Constitutionnel, Emmanuel Bonde sur le site du d’information du Rdpc comme membre du Bureau politique dudit parti, il se trouve que dans l’après-midi, son nom avait été supprimé.
Une autre manifestation du je-m’en-fichisme du régime en place au Cameroun, qui ignore qu’en raison ne serait-ce que de la notion de parallélisme des formes, la disparition du nom d’un membre du Bureau politique du Rdpc sur une liste n’emporte pas en droit sa déchéance, mais doit, pour avoir valeur de fait ou de jure, être précédée par un arrêté signé de l’autorité qui a le pouvoir de le nommer à cette fonction et de l’en relever.
Hélas! A quoi cela servait-il d’ailleurs, puisque le Conseil Constitutionnel avait quelques heures auparavant décidé de protéger ses membres illégitimes, en retoquant leur récusation.