Cameroun : Au tribunal militaire, Sisiku Ayuk Tabe et ses compagnons réaffirment leur nationalité…”ambazonienne”


En affirmant leur nationalité ambazonienne” Julius Ayuk Tabe et ses compagnons se posent comme des prisonniers de guerre, mieux des prisonniers politiques

Les 10 leaders  séparatistes anglophones jugés jeudi par le Tribunal militaire de Yaoundé au Cameroun ont insisté sur le fait qu’ils ne sont pas des Camerounais.

C’était pendant la séance d’identification, quand le juge leur a demandé de décliner leur nationalité.

A tour de rôle,  Julius Ayuk Tabe, Nfor Ngala Nfor, Tassang Wilfried Fombang, Henry Kimeng, Cornelius Njikimbi Kwanga, Fidelis Che, Che Augustine Awasum, Egbe Ogork, Eyambe Elias et Shufai Blaise Sevidzem, qui  comparaissaient pour la première fois publiquement devant une juridiction camerounaise pour répondre de leurs implication dans la tentative de création de l’Etat d’Ambazonie, ont répondu de  manière identique :

“Je ne suis pas Camerounais. Je suis Ambazonien.” Même les rappels à l’ordre du juge militaire, le Colonel Abega Mbezoa (épouse Eko Eko), qui s’échinait à leur rappeler que « cet Etat n’existe pas encore » n’ont rien pu face à la détermination du premier président intérimaire du gouvernement fédéral provisoire d’Ambazonie et de ses camarades d’infortune, qui se considèrent comme des prisonniers de guerre.

l'”Ambazonie” est le nom de l’État que les séparatistes anglophones projettent de créer dans l’ancien Cameroun sous tutelle britannique, en réponse à la marginalisation et au mépris dont ils sont l’objet de la part du gouvernement camerounais dirigé depuis l’indépance, la réunification et l’instauration de l’Etat unitaire par les francophones.

Depuis deux ans, d’intenses combats ayant fait des milliers de morts, des centaines de milliers de déplacés  internes et des dizaines de milliers d’exilés anglophones, au Nigeria notamment ont lieu dans les deux régions anglophones du Nord-ouest et du Sud-ouest dont les séparatistes  veulent faire leur Etat. L’armée camerounaise y a incendié une centaine de villages et des centaines d’habitations ainsi que des marchés pour empêcher les groupes armés séparatistes de disposer de bases arrière.


Jugés sur la base des articles 2,3,5,8 de la loi du 23 décembre 2014 portant répression des actes de terrorisme, les leaders séparatistes encourent lapeine de mort s’ils sont reconnus coupables. Dans le meilleur des cas, ce sera 10 ans de prison, peine minimale.
 
Les dix leaders séparatistes qui avaient été arrêtés début janvier au Nigeria, puis extradés au Cameroun trois semaines plus tard, étaient détenus au secret dans une prison militaire jusqu’en novembre dernier.

Jeudi, ils se sont vu signifier par le tribunal militaire, onze chefs d’accusation :

  1. apologie des actes de terrorisme,
  2. sécession,
  3. complicité d’actes de terrorisme,
  4. financement des actes de terrorisme,
  5. révolution,
  6. insurrection,
  7. hostilité contre la patrie,
  8. bande armée,
  9. propagation de fausses nouvelles,
  10. atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’Etat,
  11. défaut de Carte nationale d’identité.

Le procès a cependant été renvoyé au 10 janvier 2019, après que les avocats de la défense ont évoqué un vice de procédure, dû au fait que la liste des 79 témoins de l’accusation ne leur avait été communiquée que la veille de l’audience, alors que le code de procédure pénale prévoit que cela doit se faire cinq (5) jours auparavant.

En attendant l’ouverture du procès le 10 janvier prochain, la présidente du Tribunal a positivement accédé à la demande de la défense de permettre aux prévenus de recevoir les visites de leurs avocats et des membres de leurs familles.

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