François Ondo Edou veut de la transparence au sujet de la santé du président.
La polémique au sujet de l'état de santé d'Ali Bongo Ondimba est intarissable. En cause, les zones d'ombre qui entourent la situation de l'homme d'Etat depuis son hospitalisation en Arabie saoudite jusqu'à la soi-disant visite que lui a rendue récemment le roi du Maroc à l'hôpital militaire de Rabat. Des cachoteries qui ont le don d'irriter le parti d'opposition gabonais Union Nationale (UN) de Zacharie Myboto, qui dénonce le flou entretenu au sujet de la santé du président gabonais par des autorités étrangères, tant celles du Maroc que de l'Arabie Saoudite.
Mercredi, l'UN a effectué une sortie publique sur la question, pour dénoncer ce qu'il considère comme des ingérences étrangères (du Maroc, ndlr) dans les affaires de l'Etat mettant à mal la souveraineté du pays. La formation politique de l'opposition qui estime que la demande de transfert d'Arabie saoudite pour le Maroc assumée par Rabat et la visite supposée avoir été rendue par le souverain chérifien au “convalescent” contribuent à maintenir les Gabonais dans l'ignorance totale de ce qu'il en est exactement de l'état de santé du locataire du « Palais du bord de mer », a exigé, pour plus d'assurance des Gabonais, qu'il soit procédé à une expertise médicale sur « les réelles capacités physiques et intellectuelles » d'Ali Bongo. et une enquête parlementaire.
Le roi Mohammed VI a rendu visite lundi à Ali Bongo Ondimba à l'hôpital militaire de Rabat.
Par ailleurs, selon François Ondo Edou le vice-président de l'UN signataire du communiqué y relatif, la visite au président convalescent de la présidente de la Cour constitutionnelle qui s'est déplacée pour le Maroc aux cotés du vice-président et du Premier ministre vile le principe de séparation des pouvoirs. C'est “la preuve évidente de l'existence de collusions institutionnelles et d'un manquement grave au principe de séparation des pouvoirs”, affirme-t-il, avant de demander au gouvernement du Premier ministre Issoze Ngondet de se rapprocher des autorités saoudiennes pour exiger d'elles « toute la lumière sur la maladie du président de la République », à la cour Constitutionnelle, d'ordonner une « expertise médicale », conformément à l'article 92 de sa loi organique.
Le Sénat n'est pas en reste, auquel l'UN demande de saisir le gouvernement afin d'obtenir des explications sur « les implications » de cette situation dans les « relations avec les royaumes d'Arabie Saoudite et du Maroc ».