Ce n’est certainement pas demain la fin des mésaventures judiciaires de l’homme d’affaires français Vincent Bolloré dont le groupe éponyme, suspecté d’avoir utilisé en Afrique les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour décrocher la gestion de ports africains, vient d’être mis en examen.
Près de huit mois après la mise engarde à vue du “tycoon breton”, suivi de sa mise en examen par les juges d’instruction en charge du dossier, Serge Tournaire et Aude Buresi, qui avaient retenu les qualificatifs de “corruption d’agent étranger”, complicité d'”abus de confiance” et de “faux et usage de faux”, c’est autour du groupe entier de subir les contrecoups des fréquentations très critiqués de son chef des milieux de pouvoirs en Afrique.
Bolloré SA est mise en examen depuis mercredi 12 décembre dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de corruption relativement à l’obtention de concessions portuaires en Afrique de l’Ouest.
Selon nos confrères du quotidien français Le Monde, la justice française reproche au groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Havas pour décrocher la gestion des ports de Lomé (Togo), Conakry (Guinée) via une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics.
Rappelons que outre Vincent Bolloré lui-même mis en examen en avril dernier, des cadres de Bolloré SA sont mis en examen dans cette affaire, à l’instar du directeur général du groupe, Gilles Alix et du responsable du pôle international d’Havas, Jean-Philippe Dorent.
A la suite de la décision de la justice française le groupe a immédiatement réagi pour se dédouaner, à travers un communiqué à cet effet : “La holding Bolloré SA, qui n’est en rien concerné par les faits objets de l’investigation, a décidé d’exercer un recours afin d’être mis hors de cause”.