L’hypocrisie chevillée à l’âme, on pourra ergoter à l’envie sur la présomption d’innocence, faute de preuves. Mais nul n’est dupe. Tous les signes avant-coureurs donnés par la présente campagne électorale pour les élections du 23 décembre 2018 –dont la présidentielle en tête- en République démocratique du Congo augurent une lamentable fin des haricots pour le régime despotique du Rwandais Hyppolite Kanambe alias Joseph Kabila. Une fin minable qui ne peut être conjurée que par des méthodes radicales dont le feu.
Voilà qui explique sans doute l’incendie qui a ravagé dans la nuit de mercredi 12 à jeudi 13 décembre l’entrepôt de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) de l’avenue du Haut Commandement dans la commune de la Gombe, et cela à une dizaine de jours d’un scrutin particulièrement redouté par le clan Kabila qui ne veut même pas qu’il se tienne, tant ils ont multiplié à l’infini les subterfuges les plus méphistophéliques pour en empêcher la tenue depuis la fin du mandat de leur chef en 2016.
Le bilan est des plus désastreux, à en croire Barnabé Kikaya Bin Karubi, conseiller de Joseph Kabila, président illégal et illégitime depuis deux ans. Cette figure de la Kabilie a affirmé que 7.000 machines à voter ainsi que des panneaux solaires et des isoloirs étaient stockés dans cet entrepôt. Dont la coïncidence du sinistre accidentel avec la proximité de la date de l’élection ne peut surprendre que ceux qui s’obstinent à ne pas admettre que le régime de Kabila n’est plus capable que du pire pour le peuple congolais.
7.000 machines à voter (des sources plus ou moins avisées parlent plutôt de 8.000 sur les 10.368 pièces existantes parties en fumée, c’est tout simplement la fin du processus électoral, ou plutôt le début de son ajournement, même si en attendant de trouver le moyen de faire avaler la couleuvre au peuple congolais et à la communauté internationale qui suit de très près la chose politique au Congo, monsieur Kikaya Bin Karubi s’est empressé d’ ânonner l’existence de supposées “solutions de rechange”, comme si ce n’était déjà pas très grave qu’après avoir acquis aux frais de la princesse cet important matériel électoral du reste décrié par la classe politique congolaise d’autant plus qu’il n’est pas prévu dans le code électoral, leur régime s’arrange ensuite à le passer par pertes et profits sous le couvert facile d’un incendie (criminellement) accidentel.
Et encore, les machines à voter ne sont pas les seuls à avoir subi le supplice du feu. L’entrepôt sinistré abritait également, du moins selon les informations dont les autorités congolaises ont savamment organisé la fuite, des isoloirs, des kits bureautiques, des boites d’encre indélébile, des motos, des voitures et autres.
Sur les réseaux sociaux, un observateur évoque les chiffres catastrophiques de 3.774 isoloirs brulés sur les 8.887 disponibles ; 552 kits bureautiques brûlés sur les 8.887 qui s’y trouvaient. Passés également par les flammes, 17901 encres indélébiles, 800 nouvelle motos, une quinzaine de véhicules, quelque 9.500 batteries externes.
Pour tout dire, il n’y a plus de matériel électoral en république démocratique du Congo, et bien malin qui dira combien il faudra de rallonge en terme de temps à passer encore illégalement à la tête de l’Etat à Kabila et à sa clique pour remplacer ce qui a été brûlé de façon accidentellement prémédité.
Mais on l’aura compris, quelqu’un ne voulait pas d’une élection présidentielle en RDC à laquelle les favoris ne sont que les Tshisekedi-Kamerhe et autres Fayulu, mais pas les Ramazani.