RDC : Meeting historique à Mbuji Mayi du tandem Tshisekedi-Kamerhe : un choc tectonique sans précédent !

Commencée tambour battant   avec un retard de près de trois jours la campagne électorale pour la présidentielle du 23 décembre 2018 du leader de l’opposition congolaise n’a plus de cesse de voler de raz de marée en triomphe. En témoigne son meeting de jeudi 13 décembre à Mbuji –Mayi, principale ville et chef-lieu de la province du Kasaï-Oriental. Une ville qui a eu pour mot d’ordre (adopté par tous, comme dans un élan spontané  d’indicible télépathie, « fermez tout! Tshilombo arrive! »

Des communes de Kanshi à Diulu, de  Muya à Dibindi, les populations de cette ville de plus de 1,6 millions d’habitants avaient  commencé à converger vers l’aéroport de Bipemba dès les premières heures de ce jeudi, pour donner à celui que l’on appelle ici le fils du pays, un accueil tout simplement méritoire. Mais ce n’est pas cette seule considération qui a poussé des centaines de milliers de personnes à partir dès le lever du jour, de Bakua Nkumba,  Bakwa Dianga, Bena Dipunda, Bena Tshibuyi,   Bena Tshibwabwa, Bena Mbombun Bena Kabongo, Bena Kaseka, Bakwa Kapanga, Bena Mabika, Bena Kansele, pour rallier la commune de Bipemba, et plus tard le lieu du meeting. C’est la soif de rompre avec la malédiction de la dictature qui pèse de tout le poids de son joug sur le Congo entier depuis l’arrivée au pouvoir de Joseph Désiré Mobutu jusqu’à ce jour, en passant  par celui du leurre démocratique de Lauret Désiré Kabila, et dont le pic a été atteint depuis l’avènement de la bande dirigée par le “fils” de ce dernier, connu officiellement depuis 1997 sous le nom de Joseph Kabila. C’était pour adouber celui qui est présenté par tout le Congo-Kinshassa comme le messie d’une ère nouvelle.

C’est donc en manière de rangement à l’unisson derrière Félix Antoine Tshilombo Tshisekedi (FATSHI pour les intimes), qui, même s’il n’a pas encore tout le charisme de  Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, son inoubliable leader historique de l’opposition et précurseur de la démocratie congolaise de père,  n’en a pas moins l’étoffe de leader.

Sur son compte Facebook, Patrick Kanku qui revêt pour la circonstance un manteau d’observateur, note qu’à Mbuji-Mayi, « les marchés, boutiques, pharmacies et magasins sont fermés. Toute la ville est arrivée à l’aéroport. Nombreux y vont à pied munis des drapeaux de l’UDPS. Plusieurs militants ont même accédé aux installations aéroportuaires ».

Même l’assassinat à bout portant par les forces de répression de la Kabilie d’un militant de l’UDPS(*), sous prétexte qu’il avait jeté des pierres sur un véhicule de la police, mais dont le but visé était d’émousser l’ardeur des populations n’y a rien pu.

Ces dernières ont tenu à aller jusqu’au bout. Jusqu’à l’aéroport où sur des centaines de mètres à leur atterrissage,   le tandem Félix Tshisekedi-Vital Kamerhe (FATSHIVIT) n’a pu se déplacer que très laborieusement, submergés par la marée humaine qui avait inondé la plateforme aéroportuaire qu’étaient les deux leaders à la tête de la coalition Cap pour le changement (CACH). Ce qu’observant, beaucoup, et pas seulement des déçus du kabilisme rampant, diront qu’à Mbuji-Mayi la terre avait déjà commencé à trembler sous les pieds du régime du fils du Mzee dont le candidat  du FCC Ramazani Shadary n’est qu’une sorte de leurre, à la limite un succédané.

L’entrée triomphale de l’inébranlable duo FATSHIVIT, avant-goût de la victoire que le peuple martyrisé du Congo ne manquera pas de brandir au soir du 23 décembre, n’est pas seulement le fait de deux hommes politiques qui ont su se plier à la volonté de leur peuple, en rompant avec un pacte de Sioux conclu à Genève en novembre dernier pour donner à Kabila les moyens de reprendre du poil de la bête en mettant définitivement entre parenthèses l’impérieuse nécessité de réaliser l’alternance pour passer à autre chose, mais l’expression de la détermination d’un peuple qui sait ce qu’il veut, et qui, pas plus tard que ces deux dernières années, a démontré qu’il savait –aussi tard soit-il- prendre son destin en mains et l’imposer à n’importe quel despote, quelle que soit la force de son armée.

Des engagements qu’on verrait biense manifester chez certains peuples d’Afrique centrale, qui ne savent même pas respecter une seule demi-journée de villes mortes pour manifester leur solidarité à leurs compatriotes malmenés par une sanglante répression militaire, et qui ne savent réagir à l’un des plus monumentaux hold-up électoraux que l’Afrique ait jamais connus  que par d’incessants « on va faire comment ? »

Illustration anecdotique, la police de Kabila avait érigé ici des barricades et les autorités avaient interdit les attroupements, comme i elles ignoraient que l’on était en période de campagne électorale et non d’Etat d’urgence. C’est d’un revers de la main que les populations ont envoyé balader en souriant cette incongruité pour jouir de leurs droits civiques dans cette ville de Mbuji-Mayi où le message politique de Tshisekedi et de son allié Vital Kamerhe ressemblait à une manière de prêcher à des convertis, tant l’Udps et son leader sont ici une religion et son prêtre.

On comprend que la foule ait été au comble de l’extase quant Félix Tshisekedi a promis d’en finir avec l’impunité, et annoncé la rupture : RDC : « Notre gouvernement ne sera pas meurtrier ou corrompu »,

(*) Un jeune âgé de 17 ans, aperçu  parmi les militants  de l’Udps en train de chanter avec trop de zèle a tellement  insupporté un  élément de l’armée  aux ordres du  régime Kabila que l’un de ceux-ci n’a pas pu se retenir de l’abattre sans sommation. Ses collègues ont ensuite emporté le corps du jeune martyr de la démocratie à la morgue d’un hôpital confessionnel de la ville non sans avoir jeté la dernière infamie sur le mort, à savoir qu’il était en train d’agresser les forces de l’ordre en caillassant leurs véhicules.

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